Actualit�s : Hattab �reporte� son proc�s

Comme attendu, le myst�re concernant l�arrestation du chef fondateur du Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, n�a pas �t� �lucid�, hier, � la cour d�Alger, o� devait se tenir le proc�s de ce dernier ainsi que celui de cinq autres terroristes.
Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Finalement, apr�s trois heures de n�gociations entre le pr�sident du tribunal criminel, M. Thabet, qui voulait maintenir la tenue du proc�s et les avocats des inculp�s, qui ont demand� le report, en raison de l�absence du principal accus�, � savoir Hassan Hattab, la cour a tranch� pour le report � la prochaine session criminelle pr�vue pour d�but janvier 2008. Deux terroristes sur les sept inculp�s ont �t� pr�sent�s hier au tribunal. Il s�agit de Allalou H�mida et Belahssel Mohamed, tous les deux d�tenus. Hassan Hattab, Boudhari Kamel, Mostefa Naceri sont consid�r�s toujours en fuite par la cour, alors que la septi�me personne, Messaoud Mohand est d�c�d�e en 2006. Perplexe et embarrass� par la demande insistante des avocats de ramener le chef terroriste devant le tribunal, le juge a lev� l�audience pendant une demi-heure avant de revenir avec la d�cision du report. Sauf que celle-ci n�a pas �t� motiv�e, selon la cour, par l�absence de Hattab du proc�s et que celui-ci pouvait se tenir sans l�accus� principal et prononcer un jugement par contumace, mais par la maladie de l�un des pr�venus, Belahssel, qui n�avait pas toutes ses facult�s physiques pour r�pondre � la cour. L�arr�t de renvoi se basera donc sur ce motif, pour cacher les v�ritables raisons de ce report, notamment la demande formul�e par les avocats de �convoquer Hattab�. �Monsieur Hattab�, tel que nomm� par le pr�sident Bouteflika, a-t-il ainsi besoin de convocation ? � qui remettre cette convocation ? L�interrogation suscit�e sur nos colonnes dans l��dition d�avant-hier �O� est Hattab ?� revient aujourd�hui avec acuit�. Le procureur de la R�publique, M. Kahoul Abdelghafour, a annonc� devant la cour, hier, que le parquet ne dispose d�aucun document, ni de dossier, �manant d�un quelconque service de s�curit� faisant �tat de l�arrestation de Hassan Hattab, et encore moins qu�il a b�n�fici� des dispositions de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale. �Pour la justice Hassan Hattab est toujours en fuite�, dit-il, pr�cisant que �les d�clarations du ministre de l�Int�rieur Yazid Nourredine Zerhouni et rapport�es par la presse et qui annoncent la reddition de ce terroriste, n�ont aucune valeur juridique�. Le collectif d�avocats a relev� cependant l�importance de ces d�clarations et l�obligation de les prendre en consid�ration, d�s lors qu�elles sont exprim�es par les institutions de l�Etat. �Si le minist�re de la Justice, qui est notre tutelle, n�a pas d�menti l�information de cette arrestation, cela veut dire qu�il a approuv� les d�clarations du ministre de l�Int�rieur, Nourredine Yazid Zerhouni, qu�il est de son devoir aujourd�hui de prouver cette arrestation devant l�opinion publique en le pr�sentant devant la cour�, ont d�plor� plusieurs avocats. Soucieux de la transparence et de la neutralit� de la justice, les avocats ont insist� sur l�obligation de la cour de demander � sa tutelle de livrer le chef terroriste � la justice et d�expliquer toutes les proc�dures effectu�es depuis l�arrestation du chef du GSPC, jusqu�au jour de la tenue du proc�s. Le collectif d�avocats a exig� �galement les dossiers relatifs � toutes les d�cisions de justice prononc�es par le pass� � l�encontre des pr�venus. Des d�cisions que le pr�sident de la cour affirme ignorer l�existence. Pourtant, Hassan Hattab avait d�j� �t� condamn� en juin dernier par d�faut � la perp�tuit� par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou et condamn� � mort par d�faut par le tribunal criminel de Batna. Devant ces faits, le pr�sident du tribunal a assur�, n�anmoins, �que les proc�dures d'instruction concernant les accus�s en fuite seront compl�t�es�. Au tribunal de Ruisseau, le dossier de Hattab est consid�r� comme un secret de Polichinelle. Des informations font �tat de la gr�ce faite � Hattab et ses alli�s, dans le cadre de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Ces terroristes devaient �tre jug�s, selon les chefs d�inculpation retenus contre eux, pour �cr�ation et appartenance � une organisation terroriste, assassinat avec pr�m�ditation et utilisation d'explosifs dans des lieux publics�. Hassan Hattab, faut-il le rappeler, a �t� exclu du GSPC, qui s'est ralli� en septembre 2006 � Al-Qa�da et s'est rebaptis� depuis Branche d'Al-Qa�da au Maghreb islamique. Suite � cette exclusion, Hattab a affich� sa volont� de se rendre aux autorit�s alg�riennes et de convaincre ses pairs de le suivre. Ce qui n�a pas eu lieu, puisque ses contacts avec les groupes arm�s rest�s au maquis ont �chou� et que sa reddition n�a pas drain� d�autres, du moins, pas sous ses ordres. Alors qu�est-ce que l�Etat alg�rien cache du dossier Hattab ? Y a-t-il r�ellement des n�gociations entre Hattab et le pouvoir en place ? En quoi consistent-elles et quelles sont les garanties des uns et des autres, sachant que le sang des Alg�riens ne cesse de couler ? Question plus simple : les Alg�riens ont-ils le droit de savoir l�endroit de d�tention de Hattab ?
R. M.

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