
Régions : CHAUSSÉES ET TROTTOIRS SQUATTÉS Un fléau qui «bidonvillise» Saïda
A Saïda, il semble qu’il n’y ait personne pour défendre la chose publique. En se promenant dans les artères du centre-ville et même dans les rues et ruelles des quartiers. Le «squatt» de la chaussée est désormais toléré et pratiquement à outrance par des commerçants d’un genre nouveau qui étalent leurs marchandises sans aucune autorisation empêchant ainsi le citoyen de se mouvoir. Le problème c’est que les «squatteurs» jouissent d’une complicité de quelques fonctionnaires bien placés, et le piéton a qui l’on demande de s’initier aux règles élémentaires du civisme et dans le respect des espaces qui lui sont réservés, ne sait plus quel saint autoritaire écouter. «Comment peut-on respecter notre code de piéton alors que tous les trottoirs de toute la ville sont squattés par des commerçants et qui de surcroît ne payent même pas les impôts. Même la petite ruelle qui sépare les deux cimetières de Sidi-Maâmar est envahie quotidiennement par des vendeurs de toutes sortes de marchandises allant de la pomme de terre aux sous-vêtements de femmes et cela sans aucun respect pour les morts au moment où l’on s’apprête à accueillir un troisième cimetière dans les prochaines jours», dira un citoyen rencontré vendredi dernier au meeting du secrétaire général du RND. Le phénomène a pris de l’ampleur. Il suffit de faire un petit tour pour s’imprégner de la situation qui frise... le ridicule... Et pourtant le décret exécutif qui interdit l’obstruction des voies de passage piétonnières, à savoir le DEN 98 du 3/11/1998... est là. Nous aimerions bien savoir dans quel tiroir poussiéreux, il se trouve... «C’est désormais le piéton qui devient un danger pour l’automobiliste», ironisera un autre citoyen. Ce désolant spectacle auquel assiste tout visiteur à Saïda, n’a jamais constitué un des thèmes des différentes campagnes électorales qui ont eu lieu. Est-ce là l’amélioration du cadre de vie du citoyen, note une dame avocate qui a comme ses semblables perdu la chaussée pour circuler librement. Il est d’ailleurs de même pour les patrons de cafés... qui n’hésitent pas à installer leurs tables et chaises sur toute la superficie de la devanture. «J’ai failli être renversé par un des bus bondé de militants et sympathisants du MSP, venus de communes rurales pour assister au meeting du cheïkh Aboudjerra Soltani, anime à la maison de la culture Abdelkader-Khalef. Il est temps, soulignera un cadre de l’administration locale, que les responsables concernés œuvrent à l’éradication de ce phénomène en mettant un terme à ce genre de dépassements et un peu d’ordre dans la ville. Voilà une réalité qui crève les yeux et dont les futurs élus doivent en faire leur cheval de bataille pour rendre à Saïda son lustre d’antan. M. B. Amine
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