P�riscoop : BAZOOKA
LES FONDS SERVILES DU PATRIARCAT
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Aujourd�hui j��cris pour vider mon c�ur, demain� demain, nous verrons avec les questions plus s�rieuses. Le colloque d� El Watan sur la d�mocratie dans les pays arabes, la d�mocratie impossible, devrait-on, rageusement, ajouter, co�ncide avec ce que vous avez vu et entendu � propos des attentats d�Alger : le soutien politique des organisations satellites du pouvoir appellent � un soutien massif � la politique du pr�sident alors que les corps des victimes n�avaient pas refroidi et que les familles n�avaient pas commenc� le d�but de leur deuil.
Merci pour les victimes et pour leurs familles devenues des faire-valoir, un pr�texte de choix parce que macabre. Mieux ! Le chef ou un des chefs des comit�s de soutien au pr�sident pousse le cynisme plus loin. Il d�clare que la d�nonciation ne suffit plus et qu�il faut la dire dans la rue. Et, � votre avis, que vont crier les foules mobilis�es par ces comit�s de soutien ? Vous le devinez ? Alors souvenez-vous ! Le pouvoir a essay� de le faire �spontan�ment� apr�s Batna, je crois, o� un autre attentat a eu lieu � la m�me p�riode et ce fut un lamentable fiasco : pas m�me cinq mille manifestants � Alger qui compte plus de 1 600 000 �lecteurs inscrits. A mes lecteurs et aux participants du colloque d� El Watan, je voudrais rappeler que nos soci�t�s arabes ou berb�res, soci�t�s patriarcales et claniques par excellence, fonctionnent sur de grands tabous (tabous religieux, politiques, sexuels, �) et sur la d�l�gation du pouvoir � un chef, repr�sentant supr�me du patriarcat et garant de la reconduction et de la reproduction du syst�me tribal. La d�mocratie est la fille de la bourgeoisie et des luttes sanglantes qui l�ont oppos�e � la classe ouvri�re dans des conditions historiques tr�s diverses mais dont le moment d�cisif de mutation pour ces pays qu�on appelle plus pays d�mocratiques fut la r�volution d�Octobre et la naissance de l�Etat sovi�tique. Les soci�t�s patriarcales comme les n�tres ne g�n�rent que l�autoritarisme et le besoin d�autorit� malgr� les profonds changements sociaux qui se mettent � la travailler et qui lib�rent, en Alg�rie, des millions de femmes et d�hommes en attente d�une ou de nouvelles expressions culturelles et politiques. Qu�elles ne trouveront, � terme, que dans des partis d�mocratiques quand ces derniers comprendront que l�attente citoyenne existe sans eux mais refuse leurs propres pesanteurs� patriarcale. Et ce pouvoir, non seulement utilise cyniquement les m�canismes du patriarcat en fabriquant une image du p�re supr�me, protecteur et au-dessus de la m�l�e qui oppose �ses� enfants, mais il cherche � les prolonger, leur redonner de la force et de nouvelles significations. Par exemple en ne cong�diant jamais, au grand jamais, les mauvais fils qui mentent au p�re sur la gestion de leurs affaires minist�rielles. Ils sont la preuve � la fois de l�intelligence du p�re, de sa grandeur et de sa mansu�tude pour nous puisqu�il en a pour eux, eux qui ont faut�. Mais un des aspects des soci�t�s maghr�bines tribales, claniques et patriarcales est qu�elles se sont construites sur la r�partition entre tribus Makhzen et tribus ra�as, entre tribus guerri�res et f�ales et tribus vassales et serviles. Le pouvoir reconduit le m�me sch�ma historique pour nous gouverner. Il puise dans la tradition servile toutes ces client�les empress�es de servir le ma�tre du moment. Ne vous inqui�tez pas. L�art de la brosse � reluire, m�me dans l�impudence et l�ind�cence, est un art du pass�, pas de l�avenir. C�est pour cela que sa disponibilit� est garantie jusqu�au jour o� nos jeunes qui prennent la mer pour fuir, nos jeunes qui se suicident, nos jeunes qui n�arrivent pas � passer de la r�volte �meuti�re � la r�volution d�cideront de pendre en main leur destin.
M. B.

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