Sports : FOOTBALL
ITALIE
Le Calcio, des victoires mais surtout trop de violence


En 2007, le football italien a montr� toute sa vigueur - la Nazionale championne du monde qualifi�e pour l'Euro-2008, l'AC Milan champion d'Europe -, mais il a aussi �t� victime du pire : la violence et la mort.
Trois morts, des affrontements r�p�t�s, impliquant ultras radicaux entre eux ou contre la police : un vrai cauchemar. D�sempar�e par cette violence, l'Italie s'interroge : est-ce le Calcio qui rend fou ? Est-ce la soci�t� qui d�raille ? �C'est d'abord le probl�me d'une soci�t� qui a perdu ses valeurs, r�pond Pietro Lo Monaco, N�2 du club de Catane. Criminaliser le football, c'est refuser de voir que les probl�mes sont tout autres.� C'est � Catane que, le 2 f�vrier, un policier est tu� lors d'affrontements entre supporters radicaux et forces de l'ordre en marge du derby sicilien contre Palerme. Une trag�die -survenant moins d'une semaine apr�s la mort d'un dirigeant d'un club amateur, victime d'un coup fatal alors qu'il tentait d'emp�cher une bagarre entre joueurs et tifosi adverses - qui suscite un �moi profond.
Choc
Sous le choc, les dirigeants du football - qui n'ignoraient pourtant rien des probl�mes de violence mais les rangeaient au rayon de la triste banalit� - arr�tent toute comp�tition une semaine durant. Le gouvernement, lui, ordonne l'application stricte et un renforcement des mesures de contr�le et de s�curit� dans, et aux proches abords des stades. Sous la menace de devoir jouer � huis clos - impos� ensuite en plusieurs endroits -, les clubs sont oblig�s de mettre au plus vite les stades en conformit� avec des normes de s�curit� drastiques. Rapidement, selon le minist�re de l'Int�rieur, les r�sultats se font sentir : moins d'incidents, moins de bless�s et moins d'arrestations. Les clubs soufflent, la mise aux normes paye. Mais les choses ne sont pas aussi simples : la violence ne dispara�t pas, elle se d�place hors des stades. Le 11 novembre, un tifoso de la Lazio est tu� d'une balle par un policier sur une aire d'autoroute. Les circonstances du d�c�s sont encore floues, mais l'agent, qui dit �tre intervenu lors d'une rixe avec des supporters de la Juve, est inculp� pour homicide volontaire.
Radicalisation
Qu'elle ait eu ou non un rapport avec le football, cette mort, si loin d'un stade, sert de pr�texte � des centaines de tifosi : � Milan, � Bergame et � Rome, ils s'en prennent violemment aux forces de l'ordre. Dans la capitale, cela donne m�me lieu � des sc�nes d'�meute . Le Premier ministre, Romano Prodi, �voque des sc�nes �irr�elles�. Car, depuis l'�pisode de Catane, l'Etat a aussi d�cid� d'encadrer au plus pr�s les tifosi: billets nominatifs, d�placements autoris�s ou non... Des mesures trop s�v�res, ont r�pondu les plus mod�r�s d'entre-eux, assurant qu'en s'en prenant � tous - et pas seulement � la minorit� ultra-violente -, on encourageait une radicalisation. Pratiquement priv�e d'expression dans les stades, c'est d�sormais dans la rue que la violence se d�cha�ne. Un d�fi pour l'Etat plus encore que pour le football. �En Italie, il y a trop d'�coles de la violence, c'est un probl�me que nous n'avons pas encore affront�, assure le ministre de l'Int�rieur Giuliano Amato, en novembre, �voquant �l'enr�lement � de jeunes tifosi �arm�s contre la police�. �Nous devons trouver le moyen de parler � ces jeunes, emp�cher leur extr�misation �, ajoute-t-il, car c'est celle-ci qui se transforme �en violence � l'occasion des manifestations publiques, le football en premier lieu�.

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