Actualit�s : Ce patriote qui...

La sc�ne, ils sont nombreux � s�en souvenir encore � Dra�- Ben-Khedda.
Poignante et amplement r�v�latrice sur le sentiment, plut�t le ressentiment, qui, depuis quelques ann�es, �touffe ces centaines d�Alg�riens qui, comme le soulignait l�un d�eux il y a quelques mois, ne se sentaient pas plus patriotes que les autres, mais, en revanche, ne pouvaient pas s�autoriser le droit de laisser se d�rouler l�horreur sans r�agir, se dresser en travers du chemin des hordes d�assassins d�cid�es � mettre � feu et � sang, comme partout � travers le pays, ces dizaines de villes et de villages de Kabylie. La fameuse sc�ne de Dra�-Ben- Khedda avait pour acteur principal un p�re de famille qui ne trouva pas meilleur moyen pour exprimer son d�sarroi ce jour-l�, ce triste jeudi 29 septembre 2005, que de r�pondre pr�sent au rendez-vous non pas pour se prononcer sur la charte pour la paix et la r�conciliation nationale, mais pour exhiber et l�embl�me national et un portrait de son fils assassin� par les islamistes. C��tait sa fa�on � lui d�exprimer ce sentiment de trahison dont il a �t� victime, de ce qu�il pensait de l�offre de paix consentie par le pouvoir. Lui, il �tait un de ces patriotes qui, sans trop se faire prier, avait embo�t� le pas � des centaines de ses compatriotes, donc, pour tenir t�te aux terroristes, comme l�avaient fait ces h�ros aujourd�hui oubli�s du village d�Igoujdal, pas loin de chez Tahar Djaout, d�o� est parti le premier acte de la r�sistance citoyenne. Ces patriotes qui, un jour peut-�tre, se verront accorder une plus respectable place dans l�histoire r�cente du pays que celle � laquelle le discours politique a os� les vouer, pour les culpabiliser d�avoir emp�ch� l�Alg�rie de sombrer. Ces centaines d�hommes qui, malgr� tout ce qu�ils ont endur� ces derni�res ann�es, survivent � leur douleur tout en observant, sto�ques, le silence. Les appels officiels � la mobilisation contre les tueurs de Droukdel, lanc�s par ceux-l� m�mes qui ont trouv�, et trouvent encore, des vertus � la r�conciliation, leur rappellent immanquablement les douloureux souvenirs de la premi�re moiti� des ann�es 1990, lorsqu�ils avaient d�cid� de reprendre les armes trente ans apr�s l�ind�pendance.
Azzedine Maktour

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