
Culture : LA PROJECTION DE ALGÉRIE, HISTOIRE À NE PAS DIRE DE JEAN-PIERRE LLEDO À LA FILMATHÈQUE MOHAMED-ZINET (OREF) Interdite !
Suite à l’interdiction de la projection de son film Algérie, histoire à ne pas dire à la filmathèque Mohamed-Zinet, le réalisateur Jean-Pierre Lledo organise un point de presse lundi 14 janvier à 11h au siège de la Fédération internationale des journalistes à la Maison de la Presse. L’argument principal invoqué par la direction de l’Office Riad-El-Feth au réalisateur est l’absence du visa d’exploitation commerciale. A cela, le réalisateur rappelle dans un premier temps que cette projection n’a aucun but lucratif qui plus est devait se dérouler dans une salle privée. Par ailleurs, le réalisateur rappelle que le 6 novembre dernier, cet état de fait n’a pas empêché la direction de la Cinémathèque de Béjaïa, organisme sous tutelle du ministère de la Culture, de le projeter à l’occasion des Rencontres cinématographiques organisées par l’association Cinéma et Mémoire. Pour Jean-Pierre Lledo, ce nouvel interdit n’a aucun sens, si ce n’est l’exercice pur et simple d’un abus d’autorité de la part de la direction de l’Oref qui vient conforter la mesure d’arbitraire à peine voilée à son égard par le ministère de la Culture. Le rêve algérien de Jean- Pierre Lledo semble tourner au vinaigre. Au-delà de l’aspect promotionnel offert par cette situation, Jean-Pierre Lledo se dit bel et bien victime du système archaïque imposé par l’administration algérienne. Rencontrée en marge de la réception offerte en l’honneur des journalistes de la presse culturelle au Palais de la culture, jeudi après-midi, Khalida Toumi, ministre de la Culture, a déclaré que «Jean-Pierre Lledo n’aura jamais son visa d’exploitation, s’il ne se plie pas aux clauses du contrat, c’est-à-dire la remise d’une copie de son documentaire au format de 52 minutes» et d’ajouter aussi que «si ça continue comme ça, il devra rembourser la première tranche qui lui a été versée, soit la somme de un million cinq cent mille DA. Cela étant, pour la ministre de la culture, «Jean-Pierre Lledo pourra toujours projeter son film partout où il voudra sauf dans les infrastructures publiques». pour finir, Khalida Toumi se dit très fière que l’Algérie applique aujourd’hui la législation en vigueur au Centre national de la cinématographie français dans toute sa vigueur». Pour la ministre de la Culture, il s’agit d’une avancée extraordinaire dans le domaine cinématographique. En tout état de cause, Jean-Pierre Lledo a revu à la baisse la durée de son film ainsi que son intitulé. Aujourd’hui, la version définitive qu’il propose à son public est de 2h 40 au lieu de 3 heures. Aussi le documentaire, qui sortira à partir de fin février dans les salles françaises, s’intitulera désormais Algérie, histoire à ne pas dire au lieu de Ne restent dans l’oued que ses galets. Cependant, au triste sort du cinéma algérien, notamment celui du documentaire, ce conflit aurait pu s’atténuer le plus normalement du monde, sachant que le fonds documentaire historique algérien aurait pu être renforcé. Sam H. lesoirculture@lesoirdalgerie.com
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