P�riscoop : BAZOOKA
LES D�DALES DE LA FAUSSE CONSCIENCE
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Puisque je vous ai parl�, hier, des deux lyc�ens s��veillant � la conscience et � la volont� d�agir pour leurs int�r�ts et leurs droits, j�ai pens� utile de vous proposer, aujourd�hui, cette tr�s belle r�flexion d�un enseignant sur ce qu�affrontent les jeunes pour se frayer un chemin vers la vie. Vous ne serez pas d��us. �Donner des cours (�) � des jeunes (�) permet de faire la d�couverte de pr�occupations, d'interrogations, de modes de pens�e o� on peut lire, m�l�s, courage, espoir, d�tresse, cynisme, absurde, le tout envelopp� dans une immense incr�dulit� et l'absence totale d'illusion pour tout ce qui vient de l'Etat.
Inversement, tout ce qui ne vient pas de l'Etat, a fortiori s'il lui est hostile, est investi d'un cr�dit sans condition. C'est la posture du spectateur l�s� mais impuissant � �tre l'acteur de sa propre vie. C'est peut-�tre ce qui explique le c�t� infantile de certaines de leurs r�actions apr�s les derniers attentats. Ce qui frappe, c'est que personne, quasiment, n�est int�ress� � s'interroger sur des assertions du genre c'est la mis�re qui en est la cause ou bien ce n�est pas les islamistes qui en sont les auteurs. Aucun ne se demande (�) La "th�se" la plus biscornue est la bienvenue pourvu qu'elle s'oppose � celle de l'Etat. C'est une loi des r�gimes politiques "de type vertical" de produire structurellement un tel comportement politique, de rejet de principe, � tort ou � raison, de tout ce qui vient "d'en haut", (�) Tous les autres clivages s'estompent devant le "eux et nous". La frustration n�e de la d�possession de soi en tant que sujet politique nourrit tous les projets preneurs de frustrations, r�dempteurs des temps modernes (�) Il faut bien avouer qu'en Alg�rie, sur ce terrain, (�) l'islamisme joue sur du velours : la r�f�rence au "mod�le originel" indiscut�, (�) fait peser la suspicion sur tout Etat r�el, a fortiori s'il est frapp� de tares. L'islamisme veut en faire la r�f�rence oblig�e de toute aspiration au changement. Cette grille religieuse impos�e � la lecture politique de la nature de la crise actuelle, de ses enjeux et des perspectives de changements qu'elle appelle (�) n�est pas mue (�) par le souci de "parler politique dans le langage que comprend le peuple", autrement dit "en religieux". Elle vise � imposer une hi�rarchie des formes de lutte qui disqualifie le travail de mobilisation d�mocratique des diverses couches sociales, pour construire avec eux et pour eux tous (�) au profit d'une d�marche aventuriste type "allumage de la m�che" propre au lumpen d�class�. Que les luttes d�mocratiques int�grent les aspirations du lumpen d�class� cela para�t �vident. Ce qui l'est (�) nettement moins, c'est qu�il (les bazaris sont encore en arri�re-plan) en (�) fixe l'orientation, les buts et les m�thodes. En fait, l'islamisme sert tr�s bien les int�r�ts de ce r�gime en freinant et en retardant le travail de mobilisation d�mocratique. C'est bien pour cela qu'il ne se presse pas pour d�verrouiller le champ politique.� Vrai, comment, quand on est jeune, trouver sa voie, dans ce d�dale des repr�sentations suicidantes et apprendre � lutter pour la vie ?
M. B.

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