Actualit�s : JOURS DE TOURMENTS POUR LE F�D�RALISME BELGE
Octopus pour sauver le Royaume
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari


C�est � un animal non encore r�pertori� par les scientifiques, invert�br� � 8 pattes et survivant gr�ce seulement � la crise politique et institutionnelle actuelle et dont les jours sont de toutes les fa�ons compt�s � il d�c�dera le 23 mars prochain �, que l�avenir du royaume a �t� confi�. Octopus est le nom m�diatique port� par le groupe des 8, charg� de r�fl�chir et de faire rapport au roi sur les r�formes profondes et, n�cessairement, cruelles que la Belgique doit consentir pour sauver la peau du f�d�ralisme pr�sent.
Les discussions ont commenc�, hier, dans l�une des salles du prestigieux et important S�nat. Tous les partis d�mocratiques du pays repr�sentant tant le nord (n�erlandophone, majoritaire) que le sud (francophone, minoritaire), y sont repr�sent�s. C�est Yves Leterme, chr�tien, d�mocrate flamand, large vainqueur des l�gislatives de juin dernier, qui pr�side ce comit� de la derni�re esp�rance. Leterme n�a pas d�voil�, du moins ne l�a-t-il pas dit � la presse, les axes de son plan de sauvegarde. Cependant, le programme �lectoral qu�il a d�fendu lors du scrutin de l��t� dernier, alors qu�il emmenait la liste du cartel CDNV-NVA (chr�tiens d�mocrates, Flamands alli�s � un parti nationaliste et s�paratiste) ainsi que son propre itin�raire indiquent tout naturellement les pistes qu�il montrera � ces partenaires francophones de l�Octopus. Renforcement des pouvoirs des r�gions au d�triment de ceux de l�Etat f�d�ral, notamment en mati�re sociale et fiscale (imp�ts sur les soci�t�s, allocations familiales, pensions)... M�me encadr�es par des crit�res de �convergences� comme l�a soulign� l�actuel Premier-ministre, Guy Verhofsdat. Les mesures ne plaisent pas, alors l�, pas du tout aux francophones. Pour ces derniers, Wallons et Bruxellois, tout chipotage institutionnel touchant � la s�curit� sociale ou � l�imp�t sur les soci�t�s ou les revenus reviendrait � mettre un terme au f�d�ralisme belge. Ce qui signifierait tout simplement la fin de la Belgique. Il est vrai que la Flandre, aujourd�hui riche et prosp�re, est la r�gion europ�enne la mieux outill�e �conomiquement et o� le PIB est l�un des plus �lev�s au monde. Ce qui donne des id�es s�paratistes et/ou largement autonomistes � la majorit� des courants de pens�e n�erlandophones. Entre autres, celle de jeter par dessus bord, la Wallonie, jadis richissime et portant haut l��tendard de la Belgique, puissance industrielle av�r�e avec ses immenses gisements houillers et ses charbonnages, francophone devant l�Eternel, mais aujourd�hui, sinistr�e, � la tra�ne en Europe et ne tenant que gr�ce � l�apport financier de solidarit� consenti par le Nord, par la Flandre. Cette perception de l�ordre des choses, m�me caricaturale � l�extr�me, a n�anmoins un r�le solide sur lequel s�appuie le nationalisme flamand pour dicter le sens de la marche � suivre. Les partis d�mocratiques de Flandre, pour f�d�ralistes qu�ils puissent �tre, ne peuvent gagner les �lections s�ils ne surench�rissent pas sur la question flamande, s�ils ne donnent pas des gages � l�esprit nationaliste ou nationalitaire, vivace ici. D�o� l�immense impasse dans laquelle est aujourd�hui Octopus. Le 23 mars prochain, ce curieux invert�br� � 8 pattes devra avoir r�ussi la r�forme ou la Belgique vivra une crise institutionnelle, cette fois-ci mortelle.
A. M.

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