
Régions : EMPLOI Ë SKIKDA L'Awem envahie par les jeunes
L’agence de l’Awem connaît ces jours-ci un afflux important de chômeurs pour des raisons de distribution de postes d’emploi au niveau de quelques complexes de la plate-forme pétrochimique. La mobilisation des forces de l’ordre a été nécessaire pour prévenir toutes actions de nature à troubler l’ordre public. Les récurrents reports de lancement de projets à caractère industriel apportent de l’huile sur le feu, et qu’un déficit sur le plan de la communication rend encore plus mystérieux. En dépit de cela, la sagesse a toujours prévalu à ce jour, mais n’empêche qu’une tension couve au sein de la catégorie des jeunes, ce qui nécessite une prudence plus particulièrement lors de l’attribution du fameux bulletin. Ces derniers évoluant au milieu d’un environnement industriel et économique d’envergure, n’admettent pas la continuelle hausse des indices du chômage, «on n’a eu que pollution atmosphérique et chômage de cette zone industrielle» dira dépité un diplômé employé dans le cadre du préemploi en dépit d’un profil «moderne» : il est licencié en management. Deux complexes, RA1K et CP1K, ont lancé un plan d’embauche. La raffinerie de Skikda aura à recruter 29 employés, 12 instrumentistes, 8 licenciés en finances, 5 ingénieurs en mécanique et 4 soudeurs. Le concours se tiendra incessamment, les candidats présélectionnés par l’agence de wilaya de la main-d’œuvre, ont déjà rempli les formulaires nécessaires au niveau de la direction des ressources humaines. Pour sa part, le complexe des matières plastiques, relevant de l’Enip, a arrêté un programme visant à combler quelques départs en retraite et celui massif des recrues dans le cadre du plan de relève de 2004, «un sacré coup pour l’entreprise, ce départ prématuré des diplômés vers d’autres sociétés. L’Enip doit réviser sa politique salariale en prônant des mesures plus incitatives pour ses employés, car ces derniers sont les moins rémunérés à l’échelle du secteur des hydrocarbures» nous dira un cadre de l’Enip. La trentaine de postes sont répartis de la manière suivante, par spécialité : les ingénieurs (économie pétrolière, électromécanique, électrotechnique «réseau électrique », process «raffinage», chimie industrielle, génie électrique, sécurité industrielle, mécanique et métallurgie), les TS et DEUA (santé, informatique de gestion, électrotechnique «contrôle industrielle», électromécanique, industrie pétrolière, pétrochimie et HSE), les licenciés (sciences commerciales et comptabilité). Déjà, les armes s’affûtent pour dénicher ces postes. En mars, selon les prévisions, on apprend de sources concordantes que l’Enip lancera un plan de relève de plus de 200 postes d’emploi dans différentes spécialités. Par ailleurs, d’autres entreprises ont lancé un recrutement en faveur de quelques spécialités très demandées dans les chantiers de construction. Pour l’exemple, GTP, Batigec et Condotte l’italienne ont formulé des offres pour les coffreurs, une cinquantaine sera recrutée. Les lenteurs dans les procédures de recrutement, lenteurs bureaucratiques s’entend, font que les jeunes candidats patientent des mois pour débuter le boulot. Pire, des candidats munis du bulletin de l’Awem n’ont pu être recrutés par l’employeur Condotte en l’occurrence, et ce, depuis près de deux mois. D’autres ont été licenciés sans raison apparente, une semaine seulement après leur embauche. A la lumière de ces données, le rôle de l’inspection du travail est engagé par sa mission de contrôle. Il n’en demeure pas moins que l’emploi à Skikda reste l’otage d’un manque d’investissements en mesure de répondre aux besoins effectifs des jeunes diplômés et des sans qualification. L’éternelle disproportion entre l’offre et la demande est là aussi pour témoigner de la difficile tâche de procéder à la présélection, «on essaie toujours de mettre sur la liste des placements le plus grand nombre de candidats possibles » selon les dires du directeur de l’Awem. Les critères de la sélection sont un autre sujet. Zaïd Zoheïr
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