Chiffres non fiables ou biaisés, informations économiques non crédibles. Telles sont les principales tares du système statistique de dénombrement des PME. Pour y remédier, un atelier international sur les fondements du système des statistiques relatif à la démographie des PME en Algérie s’est ouvert, hier, à Alger en présence du ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l’Artisanat, Mustapha Benbada.
Meriem Ouyahia - Alger (Le Soir) - 1,2 million de PME exercent
officiellement. Ce chiffre doit être pris avec des pincettes du fait
qu’actuellement le système statistique de dénombrement des PME est
caractérisé par l’édition de données incomplètes sur le comptage des
entreprises. Ce système présente des faiblesses liées à l’absence d’une
intégration rationnelle avec les systèmes d’information des autres
secteurs. La non-intégration de l’ensemble des grandes catégories de PME
qui sont immergées dans l’ensemble des secteurs d’activité conduit les
structures techniques du ministère à considérer toutes les entités
économiques qui participent à la création de richesses, d’emplois dans
un marché concurrentiel. Dans ce sens, Mustapha Benbada dira : «Les
instruments actuellement disponibles ne permettent pas d’obtenir une
bonne lecture de la poussée réelle de la démographie des PME, voire même
l’appréhension de leur avenir. D’ailleurs cet état de fait est
communément partagé par l’ensemble des acteurs socioéconomiques et
traduit surtout une faible visibilité de l’évolution de l’entreprise
algérienne.» Connaître la durée de vie d’une entreprise et la croissance
réelle du secteur est de ce fait biaisée. La prise de décision sur les
opportunités d’investissement est ainsi compromise. Ce qui se traduit
par un manque d’éclairage et d’appui sur les ressources humaines
disponibles et leur capacité de répondre aux exigences d’adaptation des
qualifications. Le nouveau système permettra, ainsi, d’apprécier la
contribution du secteur de la PME dans le système productif national,
conduire des politiques sectorielles et évaluer leur mise en œuvre. Dans
cette optique, il s’agit d’engager des réflexions sur, entre autres, les
professions libérales, les exploitations agricoles et les activités non
sédentaires. Cette liste non exhaustive permet de saisir les
déperditions et les lacunes en matière de comptabilisation et de
consolidation du nombre global des PME et conduit la réflexion vers les
meilleurs mécanismes d’intégration de toutes les composantes de la
population des PME. Néanmoins, officiellement, selon Brahim Ghanem,
délégué à la planification, près de 1,2 million de PME sont répertoriées
dont 89% sont physiques. 70% d’entre elles sont privées. «77% des PME
activent dans les services et le commerce», a-t-il relevé. Quant aux
effectifs réels des employés dans les PME, il n’est pas connu, du fait
que 50% d’entre eux ne sont pas déclarés.
M. O.
Du nouveau au CNRC
Le Centre national du registre du commerce mettra d’ici la fin de
l’année en cours une nouvelle base de données informatisées. Les
utilisateurs pourront connaître en temps réel le nombre des entreprises.
Ces dernières seront répertoriées on line.
M. O.
Des mécanismes pour la financement des PME
Des mesures pour le financement des PME sont en discussion au sein
du gouvernement. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la PME et de
l’Artisanat, Mustapha Benbada. Ce dernier a expliqué qu’il s’agira
d’accompagner les banques et engager un plan de formation des employés
des banques pour maîtriser les techniques d’évaluation des risques.
M. O.
molesoir@yahoo.fr