P�riscoop : BAZOOKA
REPLIS INFRA-POLITIQUES
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Entre l�annonce devenue �pisodique d�une �ni�me gr�ve des fonctionnaires ou des enseignants et celle de l�emprisonnement des harragas, existe-t-il une Alg�rie ? Certainement ! M�me si ce raccourci r�sume le peu d�options offertes � son peuple. D�un c�t�, les cat�gories sociales avanc�es qui sont arriv�es � se cr�er une organisation pour d�fendre leurs int�r�ts. De l�autre, des Alg�riens sans esp�rance possible � qui il ne reste que le risque de la mort pour r�ver � une vie ailleurs. Le reste, la grande masse, existe bien s�r.
Elle n�a pas encore trouv� les moyens de se �dire�, de s�exprimer positivement, mais elle existe. Elle l�a montr� par deux fois, en s�abstenant de voter aux l�gislatives puis aux municipales. Nous avions, alors, d�couvert en direct et � la t�l�vision, le d�sarroi et la frayeur momentan�s du pouvoir. Pour la premi�re fois, il a d� s�exprimer sur une contestation bien que silencieuse. Et nous avons vu les plus hauts dirigeants peiner � r�duire le sens et la port�e de cette abstention. La t�l�vision ne l�a pas fait pour les gr�ves des enseignants tous paliers confondus, ni pour la gr�ve des fonctionnaires et encore moins pour celle des lyc�ens. C�est vous dire l�ampleur du choc. Vite oubli�. Car avec moins de 13% des voix recueillies, la coalition au pouvoir continue � parler au nom du peuple, de tout le peuple alg�rien. C�est, qu�entre-temps, le s�isme n�a pas produit de r�pliques et le message s�est perdu dans le confort retrouv� d�un exercice du pouvoir sustent� par le prix du p�trole et l�empressement international � en profiter. O� est pass� ce peuple de l�abstention ? Mais dans les formes infra-politiques qui lui restent disponibles : repli sur la famille, le clan ou la tribu ; repli vers les solidarit�s s�culaires et les structures de reconstitution des forces qui permettent de r�sister en attendant. Et � force de discuter, de chercher � comprendre, j�ai pu r�unir les �l�ments du message : �Rahi lihoum�, �elle leur appartient (l�Alg�rie). � Ils peuvent en faire ce qu�ils veulent mais avec notre participation. Cela doit �tre terrible de vivre avec le sentiment de la d�faite historique, le sentiment d�avoir perdu un pays que nous avons reconquis au prix de tels sacrifices. Cela doit �tre terrible mais annonciateur d�un divorce d�finitif entre la soci�t� et l�Etat, entre la majorit� �crasante du peuple et le pouvoir. Mais l�Etat n�a pas besoin de faire travailler l�Alg�rie pour ramasser l�imp�t indispensable � son fonctionnement. Alors, ce divorce ne l�emp�chera pas de dormir. En attendant que la soci�t� s��veille aux formes politiques de la contestation, mais qui peut savoir d�o� viennent les vents de la r�volte ?
M. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable