Actualit�s : DROGUE
L'Alg�rie candidate � la forte consommation


Le ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, Amar Tou, dit-il vrai lorsqu�il affirme que les 50% de la drogue qui transite par l�Alg�rie est consomm�e localement ? Le directeur g�n�ral de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Abdelmalek Sayeh, invit�s hier de l��mission �Fi El Ouadjiha� de la Radio nationale Cha�ne I, �tait incapable de confirmer ou d�infirmer cette statistique. N�en sait-il vraiment rien ou en doute-t-il mais s�abstient-il de l�exprimer pour s��viter de pol�miquer avec le ministre ?
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - L�ancien procureur g�n�ral, relanc� � plusieurs reprises par les journalistes pour appr�cier cette statistique avanc�e par Amar Tour, a, � chaque fois martel� qu�il ne pouvait �commenter un tel propos� et qu�il n�avait pas �le droit ni la pr�rogative de le faire�. Soit. Mais, par certains d�veloppements, il a donn� � penser que le chiffre avanc� par le ministre n�est pas fiable. Qu�on en juge : �Nous sommes en train de pr�parer une enqu�te nationale sur le fl�au de la drogue. Nous allons cibler 20 000 familles r�parties sur l�ensemble du territoire national. Ce n�est qu�une fois cette enqu�te r�alis�e que nous pourrons �tablir de v�ritables statistiques.� Autrement dit, pour l�heure, les statistiques, y compris celles officielles � l�instar du minist�re de la Sant�, restent suspectes de peu de fiabilit�. Le directeur g�n�ral de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie le dit, par ailleurs, assez clairement : �Les seuls chiffres �tablis restent ceux consign�s sur la base des saisies effectu�es.� Ces saisies attestent, devait-il r�v�ler, d�une hausse inqui�tante de la consommation de la drogue et donc de son commerce. Pour l�ann�e 2007, il a �t� saisi 16,5 tonnes, contre plus de 10 tonnes en 2006 et 9 tonnes en 2005. Selon Abdelmalek Sayeh, le fl�au de la drogue est d�autant plus inqui�tant eu �gard � l�apparition de drogues fortes, � l�exemple de la coca�ne dont 22 kg ont �t� saisis en 2007. Les cultures du pavot d�opium et du kif inqui�tent tout autant que la consommation de la coca�ne. Les chiffres ont de quoi effrayer lorsqu�on sait que 6 000 plants de pavot d�opium (dont sont extraites la morphine et l�h�ro�ne) ainsi que pas moins de 25 000 plants de kif ont �t� d�couverts. L�invit� de la radio a not� que la consommation des drogues est inversement proportionnelle � la consommation des psychotropes. La consommation de drogue est en hausse alors que celle des psychotropes est en baisse. Cette baisse, a-t-il expliqu�, est due aussi au d�mant�lement, � Constantine, d�un r�seau sp�cialis� dans la commercialisation des psychotropes. Cela dit, au plan de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, Sayeh a fait �tat de l�interpellation de 1 052 personnes et le traitement de 6 683 affaires. Par ailleurs, Abdelmalek Sayeh s�est d�clar� incapable de fournir des chiffres sur les quantit�s de drogue introduites sur le territoire national via les fronti�res ouest. �Tout ce que je sais, c�est que les 60% du kif commercialis� au niveau international proviennent d�un pays voisin. Je ne sais pas quelle portion de ces 60% transite par notre pays .� Plus loin, le directeur g�n�ral de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a r�v�l� que 80% des activit�s des r�seaux de narcotrafiquants transitent par l�Alg�rie. Il a avou� qu�il n��tait pas exclu que des agents de l�Etat se soient ou se rendent encore complices de ce trafic. Cependant, il s�est retenu d�avancer le moindre chiffre. Qu�en est-il de la prise en charge des toxicomanes ? Abdelmalek Sayeh a fait cas de 5 545 toxicomanes pris en charge en 2007 contre 4631 en 2006. C�est l� la statistique des personnes admises au niveau des enceintes hospitali�res. Sayeh a fait remarquer que dans le lot, il a �t� constat� 39 nouveaux cas. Le co�t d�une cure de d�sintoxication, laquelle varie entre 1 et 7 semaines, oscille entre 70 000 et 500 000 DA. Enfin, l�office, qui a aussi pour mission la pr�vention, est dot� d�un budget annuel de pr�vention de l�ordre de 50 millions de dinars.
S. A. I.

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