P�riscoop : BAZOOKA
Ing�rences et ambition nationale (2)
Par Mohamed Bouhamidi
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Mais croyez-vous que l�ambassadeur se serait permis cette sortie de proconsul si le pouvoir n�avait pas offert le b�ton qui le frappe. Quelques jours avant ces d�clarations, un envoy� europ�en, dans une conf�rence de presse, � D�jenan El Mithak, s�est permis de formuler les orientations politiques que devrait suivre l�Alg�rie � moyen terme sans qu�aucun organe de presse rel�ve l�ing�rence en direct et en compagnie de ministres de notre gouvernement.
C�est vous dire que le fait de l�influence �trang�re est maintenant admis comme naturel, normal, inscrit dans l�ordre des choses. Et il en est ainsi des recommandations ampoul�es des experts du FMI ou de la Banque mondiale qui viennent nous auditer et �valuer la gouvernance de notre pays. Car le pouvoir a accept� cette id�e de bonne gouvernance qui postule que les bons points ne sont plus donn�s par notre peuple par la sanction des urnes libres mais par ces experts anonymes ou par des ambassadeurs vigilants. Et puis que peut cacher le pouvoir � l��il exerc� des chancelleries ? Rien ! Elles savent tout de lui et surtout ce qu�il croit cacher par des pirouettes m�diatiques. Le malheur avec ces Occidentaux est qu�ils lisent et savent lire, qu�ils sont form�s pour et qu�en plus ils ont cette habitude r�dhibitoire de travailler. Et leur boulot, ici, reste principalement de s�informer sur l��tat d�un pays strat�gique pour leur s�curit� �nerg�tique. Car enfin, ils ont besoin qu�un Etat g�re le pays o� ils ont mis leur argent dans la recherche et l�exploitation p�troli�res et il serait d�sastreux pour eux de se retrouver en charge d�une Alg�rie livr�e au chaos. Et pensant que le pouvoir organise ces rituels de l�all�geance moyen�geuse, de la r�vision constitutionnelle et du troisi�me mandat, ils ont sous les yeux le pire des tableaux de bord : une Alg�rie class�e derni�re des pays p�troliers en mati�re de croissance, derni�re de tous les pays arabes en mati�re de ch�mage et de lutte contre le ch�mage, 125e pour le climat des affaires, 120e pour la qualification technique et professionnelle, 131e pour l�attraction du march�, 157e pour la clart� et la simplicit� fiscales, 140e place pour les performances portuaires, 99e sur l��chelle de la corruption et 92e pour le classement de la meilleure universit� alg�rienne sur les universit�s arabes (lisez le papier de F. Benbrihoum sur El Watan). Ce sont ces indicateurs qui comptent pour �valuer les chances d�une �volution positive du pays. Sous leurs yeux, les gr�ves des enseignants, du corps m�dical et des fonctionnaires deviennent r�currentes sans que le pouvoir daigne leur parler. C�est ahurissant : voil� une administration qui ignore les �lites du pays, ses secteurs les plus avanc�s, aussi bien celles-l� que le syndicat des patrons qui d�sesp�re de se faire entendre ! Mais alors, comment g�rer un pays sans ses �lites, et dans notre cas, contre elles. Cela ne peut pas marcher et rec�le les graves dangers sur lesquels Benbitour, du point de vue de l�expert �conomique, ne cesse d�alerter les patriotes.
M. B.

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