Le Soir d'Alg�rie

M�moire africaine. L�Egypte qui se targue d��tre �Oum Edounia� est du moins rest�e la locomotive du sport continental, particuli�rement son football. En moins d�une semaine, les sportifs du Nil ont f�t� la qualification de leurs volleyeurs aux Jeux olympiques de P�kin et la cons�cration des footballeurs au cours de la 26e CAN de football tenue au Ghana. Ces cons�crations ne sont pas une surprise, encore moins l�exception qui confirme la r�gle.
L�Egypte a toujours constitu� le parfait exemple pour les pays �mergents en mati�re de d�veloppement notamment � travers ses repr�sentants sportifs. A l�instar de Cuba, l�Egypte est un mod�le pour la jeunesse sportive africaine. La r�ussite des sportifs �gyptiens n�est pas le fruit du hasard. Le gigantisme et la modernit� des installations sportives dans ce pays sont la suite naturelle de la politique sportive mise en place par le gouvernement �gyptien. Tant pour les sportifs d��lite que pour ceux qui font du sport juste pour le plaisir. Les salles, les terrains et les complexes de sport, � travers les gouvernorats du pays, y sont l�gion. Le Caire �tant la vitrine devant laquelle les sportifs du monde, de passage pour y tenir leur pr�paration ou disputer des comp�titions, restent bouche b�e. Cette particularit� ne date pas d�hier. Au lendemain de son ind�pendance, l�Egypte de Nasser se pr�cipitait � lancer les grands chantiers du sport local, r�gional et continental. La plupart des conf�d�rations y ont �rig� leur si�ge au bord du Nil. A une certaine �poque, le gouvernement �gyptien prenait en charge les frais de gestion des structures sportives africaines. La CAF n�a obtenu son �ind�pendance � financi�re que depuis peu. Cet investissement �minemment politique a eu des r�percussions internes mais �galement sur le plan international. Le sport �gyptien figure pratiquement dans toutes les grandes manifestations mondiales. Le Caire accueille, pour sa part, des comp�titions de niveau mondial. C�est dire que si les Egyptiens sont au firmament du football continental, c�est que leur d�marche, lourde et on�reuse, rapporte � tous les coups. C�est un peu cette politique qui a fait la force de nos sportifs au lendemain de la premi�re r�forme sportive. L�Etat alg�rien a mis les textes avant les moyens, les hommes avant l�argent. L�Alg�rie a jou� deux phases finales de la Coupe du monde en grippant la machine allemande en football, s�adjugeant cinq titres africains cons�cutifs en handball, ramassant les m�dailles en vermeil � travers les joutes m�diterran�ennes, arabes et africaines et pla�ant sur le podium olympique Moussa (boxe), Morceli, Boulmerka, Brahmi, Guerni (athl�tisme) et on oublie certainement d�autres noms qui ont fait honneur au sport et aux sportifs alg�riens. Est-ce trop demander pour un pays qui a perdu le sourire et qui fait face � un exode massif de ses meilleurs enfants ? L�Egypte, terre d�histoire, passe pour construire un mythe sportif � travers les performances de ses athl�tes. Ceux-ci �cument les podiums et redonnent de l�espoir � une jeunesse qui a, pourtant, les m�mes soucis que la n�tre, � savoir postuler � une vie meilleure.
M. B.