P�riscoop : BAZOOKA
Ing�rences et ambition nationale (3) et fin
Par Mohamed Bouhamidi
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Pour comprendre tout � fait la d�claration de l�ambassadeur britannique, j�ai r�cup�r� hier un rapport d�classifi� de la CIA, �dit� en France et comment� par Alexandre Adler et dont je vous parlerai � partir de samedi. J�ouvre le livre et je tombe par le plus pur des hasards sur un chapitre traitant des in�galit�s sociales croissantes.
Je me suis dit : �Zut ! Si la CIA emprunte aux communistes leurs grilles de lecture o� allons nous ?� Plus s�rieusement, vous savez que la CIA emploie directement ou indirectement des milliers et des milliers de chercheurs et d�experts en sciences sociales et n�engage jamais une action quelle qu�elle soit sans une �tude approfondie confi�e � ces sp�cialistes. Ce rapport consiste � dresser un tableau, une projection, de ce que sera le monde en 2020. Vous imaginez bien que le monde arabe, la Chine, l�Inde et les questions �nerg�tiques constituent les pr�occupations centrales de ce rapport. Bref, les Etats-Unis, la France, l�Angleterre et tous les pays d�velopp�s emploient leurs services, leurs centres de recherches, leurs experts � lire le monde et � pr�voir ses �volutions. Cela peut vous para�tre une lapalissade. D�trompez-vous. Cela veut dire pour eux que la politique ne repose pas sur le hasard des hommes providentiels mais sur des facteurs �conomiques et sociaux qui d�terminent l��volution politique et l�action des hommes qui en expriment les tendances lourdes. Dans ce tableau du monde de 2020, le p�trole et le gaz auront une importance et un poids accrus et par cons�quent l�Alg�rie aussi. Dans cette configuration, l�Alg�rie est un pays cl� pour la stabilit� r�gionale et tout ce que voient, analysent et interpr�tent les chancelleries ne pr�te pas � l�optimisme, du point de vue de leurs int�r�ts et de leurs strat�gies. Le deal implicite de l�accord avec l�Union europ�enne, de l�entr�e dans l�OMC et de toutes les autres convergences verbales avec le monde d�velopp� postule que l�Alg�rie se dote d�un Etat ; n�ocolonial certes, mais d�un Etat quand m�me, c'est-�-dire d�un encadrement du pays par le droit non par l�humeur. Pour prendre les d�cisions difficiles qui mettraient notre pays sous leur coupe, ils ont besoin d�un pouvoir l�gitim� par des �lections libres et donc capable d�opposer sa l�gitimit� � ses d�tracteurs. Pas d�un pouvoir qui leur offre une loi sur les hydrocarbures qu�ils n�avaient ni demand�e ni esp�r�e et qui revient dessus sans aucune raison apparente. La liquidation des bases industrielles, �conomiques, politiques et id�ologiques de l�Etat national embryonnaire sous Boumediene et en r�animation sous Zeroual n�a pas d�bouch� sur la fondation de l�Etat n�ocolonial dont on nous dicte sans cesse les grandes orientations �conomiques, les obligations l�gislatives et le mode d�emploi politique. Le probl�me soulev� par l�ambassadeur britannique se r�sume � cette �quation qu�une contre-r�volution, joliment baptis�e transition, n�a pas r�ussi � construire un Etat n�ocolonial ni � liquider les d�bris de l�Etat national. C�est cet �chec qui m�ne le pays � cette involution vers les formes, contradictoires et combin�es contre toute logique, de l�all�geance tribale et de l�exercice sultanique du pouvoir.
M. B.

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