Actualit�s : AU PREMIER JOUR DE LEUR GR�VE
Les param�dicaux paralysent les h�pitaux


Les blouses blanches ont d�bray�, hier, au premier jour de la gr�ve de trois jours � laquelle a appel� le Syndicat alg�rien des param�dicaux (Sap). Le personnel param�dical, exer�ant au niveau du secteur public, a massivement adh�r� � l�action de protestation. Le syndicat parle de 90% de taux de suivi. Les infirmiers ont saisi cette occasion pour parler du �boulot ingrat� qu�ils exercent.
Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le secr�taire g�n�ral du Sap, visiblement satisfait de la mobilisation du corps qu�il d�fend, a n�anmoins fait �tat d�intimidations de la part de l�administration. Certains directeurs d�h�pitaux n�ont, en effet, pas h�sit� � menacer les gr�vistes de ponctions sur salaires. Cela n�emp�chera pas les infirmiers de d�brayer encore aujourd�hui et demain. Au-del� des �classiques� revendications ayant trait au statut et au r�gime indemnitaire, ce sont les conditions de travail de la corporation qui sont � l�origine de la col�re des param�dicaux. Ceux de l�Etablissement hospitalier sp�cialis� Drid- Hocine n�ont pas fait exception. Ils �taient tous en gr�ve hier. Au niveau du piquet de gr�ve improvis�, ils sont longtemps revenus sur la �sp�cificit� � du travail qu�ils accomplissent au quotidien, sur le manque de consid�ration dont ils souffrent et sur les dangers auxquels ils sont confront�s tous les jours. Ils sont un peu plus de 100 � exercer au niveau de cet EHS qui accuse un d�ficit flagrant en infirmiers. Il n�est pas rare qu�un param�dical ait la charge de pas moins de trente malades. Cons�quence de cette situation, ils doivent user de beaucoup de subterfuges pour pouvoir partir en cong�. Alors que la loi leur permet de jouir de 45 jours de cong� par an, ils ne peuvent r�ellement partir que pour un mois non sans avoir auparavant trouv� un rempla�ant. Au quotidien, les infirmiers de l�EHS Drid-Hocine font face � de r�els dangers. Les gr�vistes n�en finissent pas de raconter des �anecdotes � sur les agressions dont ils ont �t� victimes. Ils se rem�morent tous la triste histoire de cette infirmi�re chef gravement bless�e par un malade et qui a fini par rester trois mois dans le coma. M�me � l�ext�rieur de l�h�pital, ils ne sont pas � l�abri. Le personnel exer�ant au niveau de la consultation externe est �galement expos� aux m�mes dangers. Des toxicomanes qui viennent en consultation les attendent par la suite � l�ext�rieur, souvent arm�s de couteaux pour exiger qu�ils les �approvisionnent � en psychotropes. Une infirmi�re raconte qu�en sortant de l�h�pital, elle se camouflait. Ses coll�gues expliquent que jamais ils ne disent � leur entourage quel m�tier ils exercent, de peur que les toxicomanes du quartier ne leur demandent des barbituriques. Ceux qui ont r�ussi � �chapper � ce genre d�agressions ne sont pas � l�abri de la violence verbale. Les malades insultent en effet les infirmiers qui, lorsqu�ils doivent se d�placer dans une autre structure pour y faire soigner un patient souffrant d�une quelconque pathologie, font face au m�pris de leurs pairs. Beaucoup de personnes exer�ant au niveau des h�pitaux ne comprennent pas pourquoi elles devraient soigner un malade mental. Elles exigent souvent que l�infirmier de Drid-Hocine reste avec son patient pour le ma�triser. Pour �tre �d�dommag� de tous ces pr�judices iltouche une prime de 250 DA par mois. Une mis�re, sans parler du salaire. Un infirmier avec plus de 20 ans d�exp�rience ne touche pas plus de 23 000 DA, primes comprises. Les retrait�s touchent, quant � eux, une pension qui avoisinent les 16 000 DA. Les param�dicaux de Drid-Hocine se sentent rejet�s, ont l�impression d�avoir choisi un m�tier ingrat. Un sentiment partag� par leurs coll�gues des autres structures hospitali�res en qu�te de reconnaissance et de gratification. Des revendications que le syndicat a prises � bras-le-corps et qui ont �t� � l�origine des trois jours de gr�ve.
N. I.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable