Culture : TH��TRE ROMAIN DE GUELMA
Ou l�histoire de l�ancienne Calama


Calama, aujourd�hui Guelma, poss�dait plusieurs th��tres. L�un d�eux, qui �tait sans contredit, le plus vaste et le plus important, offre encore des restes assez beaux pour attirer l�attention et m�rite vraiment une description particuli�re. Ce magnifique monument historique romain, le plus complet de ce que nous a l�gu� l�ancienne Calama, est, comme la plupart des th��tres romains, adoss� � une colline dans laquelle on a creus� l�emplacement des gradins. De leurs loges, les spectateurs jouissaient du plus d�licieux point de vue.
Deux collines, qui s�avancent vers la plaine, s�inclinent expr�s pour d�couvrir les beaut�s de cette riche campagne les riants contours de la Seybouse qui semble se rouler d�elle-m�me, pour �tre vue plus longtemps. Derri�re le fleuve, les coteaux verts viennent successivement se fondre dans la teinte grise des montagnes lointaines qui paraissent n��tre que le dernier rideau de la sc�ne. C�est un grand sentiment de l�art qui avait dict� le choix d�une telle situation pour y asseoir un th��tre. Le monument consiste en un amphith��tre dont le diam�tre mesure 64 m�tres. La circonf�rence est garnie de 8 rang�es de gradins qui occupent un espace de 12 m�tres, de sorte que le diam�tre int�rieur qui d�termine l��tendue du proslenium est r�duit � 40 m. Sur les parties sup�rieure et moyenne existent encore les vestiges d�une loge qui �tait, sans doute, celle du gouverneur de la ville, la loge pr�toriale. Une triple rang�e d�escaliers, forts �troits au centre et sur les c�t�s, conduit des gradins au proxenium tandis qu�un vestibule arrivant de la partie sup�rieure et construit dans l��paisseur m�me des gradins du c�t� gauche faisant face � la sc�ne, pouvait y conduire directement de l�ext�rieur, un pavimentum aux larges dalles, �chancr� en demi-lune vers le centre du diam�tre, s�parait le proscenium du scenium. Il ne reste plus que des vestiges de celui-ci. Les acteurs y arrivaient par une entr�e particuli�re situ�e au niveau m�me de la sc�ne, tandis que les spectateurs entraient au th��tre par la partie sup�rieure. Cette disposition est facile � comprendre en se rappelant que le monument est situ� sur le penchant d�une colline, dont le sommet est au niveau m�me de la ville de Guelma. Il existe encore des vo�tes, des vestibules qui faisaient communiquer d�une partie du th��tre � l�autre, l�un d�eux constituait sans doute le vomitorium. La fa�ade du th��tre romain intra-muros, dont il reste encore quelques parties du c�t� oppos� � la ville, �tait orn�e de colonnes dont on retrouve les d�bris et de statues, comme l�indique une inscription romaine pr�s de l�entr�e. L�emplacement de deux statues, une de chaque c�t� de la fa�ade, et encore indiqu� par deux niches creus�es dans l��paisseur de la muraille. Quoique les pierres de taille n�aient pas �t� m�nag�es dans la construction, elles ont �t�, cependant, r�serv�es d�une mani�re sp�ciale pour servir de parement. Ainsi, les gradins sont de moellons ciment�s recouverts de dalles, les vestibules et la fa�ade sont �galement construits en moellons, avec des pierres de taille espac�es. Les murs, tant int�rieurs qu�ext�rieurs, ont une �paisseur moyenne de deux m�tres. Il devait exister sous ce magnifique et beau th��tre romain intra-muros de Calama des parties profondes, des �subustructions� qui ont �t� combl�es depuis, et qui n�ont point encore �t� d�couvertes. En r�sum�, cet adorable monument d�montre une �uvre faite � loisir et entour�e de toutes les conditions de beaut� et de solidit�. On ne saurait en douter, cet ouvrage appartient aux beaux temps de la domination romaine, car il porte encore ce cachet de grandeur que les conqu�rants du monde entier savaient imprimer � leurs immortels travaux. Il a d� subir quelques modifications sous la domination byzantine, mais ces modifications dont on d�couvre quelques traces indiquent l�absence du go�t de la d�cadence de l�art. Ainsi, l�une des portes du vestibule qui conduisait au proscenium a �t� ferm�e en partie, et l�on reconna�t ais�ment que ce dernier travail n�est pas contemporain de l��ge romain florissant de ce beau th��tre !
B. A.

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