Culture : C�t� bouquin
Un voleur au pays des hommes libres de Bouchakour Izdihar
�ditions Dar El-Kitab El-Arabi


L�auteur est n� � Chlef, plus pr�cis�ment � Oued-Sly, � 15 km du chef-lieu de wilaya. Sa date de naissance est un symbole, puisqu�elle co�ncide avec celle de la mort de la c�l�bre cantatrice Oum Kelthoum, pour laquelle elle voue une admiration sans bornes. Elle effectue ses �tudes secondaires dans sa ville natale. Tr�s jeune, des drames sociaux vont se d�rouler autour d�elle.
Ce qui va provoquer chez elle un besoin irr�sistible d�ext�rioriser son trouble et son amertume en retranscrivant ces �v�nements dans des cahiers d��colier. De cette habitude va na�tre une v�ritable passion pour la narration, et elle consid�re ce roman comme un baume au c�ur � m�me d�apaiser son �tre tortur� par la d�liquescence d�une soci�t� en pleine mutation. Le cursus d�une licence en lettres arabes accompli � la fac centrale d�Alger, elle reviendra enseigner la litt�rature arabe dans sa ville. Son r�ve d��crivain se r�alisera lorsqu�elle publiera cet ouvrage. Son titre r�sume toute l�histoire. Le royaume : c�est sous cette appellation que l�auteur d�signe sa commune nagu�re paisible et prosp�re, avant la d�cennie noire. En effet, la ville de Oued- Sly poss�de des terres tr�s fertiles, travers�es par l�oued Ch�lif, qui ont m�me connu la r�colte du coton. Les agrumes, aussi y sont tr�s abondants. La c�l�bre cl�mentine a �t� mise au point par un agronome de la r�gion, le p�re Cl�ment. L�autre atout de cette commune est sans conteste l�imposant p�le industriel comprenant une cimenterie, une station d�enf�tage de gaz et l�usine Enava. L�ouvrage nous rappelle que la vie �tait anim�e, car elle constitue un relais, � mi-chemin entre Alger et Oran, bien desservie en transport avec sa gare de chemin de fer. Les hommes libres : Mlle Bouchakour fait allusion au pass� glorieux de sa ville qui, avec la Wilaya IV, va payer un lourd tribut � la r�volution. D�s le 1er novembre, 1954, un attentat va cibler la ferme d�un colon. Mais Rickie, le maire de cette commune, qui s�appelait alors Malakoff, va �riger un abri pour les moudjahidine, au sein m�me de son administration. Le voleur : elle aurait pu �crire les voleurs car ce sont tous ces acteurs qui ont catapult� ce havre de tranquillit� dans un cauchemar dantesque. Pendant la d�cennie 1990, le quotidien �tait fait de larmes, d�assassinats, d�enl�vements, de menaces, de destins bris�s � jamais. Un tourbillon de haine, d�atrocit�s, de suspicion a envahi tous les recoins de l�intimit� des habitants. Les indicateurs sociologiques se sont retrouv�s compl�tement boulevers�s. Des g�n�rations qui ont v�cu un si�cle sur leurs terres furent contraintes de les abandonner, pour une vie citadine � laquelle ils �taient mal pr�par�s. Des amis d�enfance, de par les circonstances, se sont retrouv�s � se regarder comme des chiens de fa�ence. Les veill�es fun�bres devinrent plus nombreuses que les soir�es de f�te. Le roman �voque aussi la prolif�ration de maladies telles que les affections psychiatriques. Le r�cit est d�autant plus poignant que le narrateur se trouvait dans l��il du cyclone, au plus fort de la terreur. D�un point de vue technique, l��crivain nous confie que la publication de ce roman a �t� un v�ritable parcours du combattant, au regard de ces maisons d��dition qui ne veulent prendre aucun risque financier. L�ouvrage a donc paru, � compte d�auteur, gr�ce au concours d�autres romanciers et les encouragements des amis. Notre professeur de lettres, qui vient de finaliser son projet en utilisant l�arabe classique, invite le d�partement de la culture � s�impliquer beaucoup plus car les talents existent mais sont annihil�s par la force d�inertie.
Medjdoub Ali

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