On y annonce la constitution d�une soci�t� holding d�nomm�e France Monde regroupant Radio France Internationale, RFI, TV5-Monde et la derni�re n�e des cha�nes TV, en l�occurrence France 24. Mais le communiqu� va plus loin en annon�ant le tandem qui pr�sidera France Monde : Alain de Pouzilhac, l�actuel pr�sident du directoire de France 24, et Christine Ockrent, journaliste et compagne de Bernard Kouchner, ministre des Affaires �trang�res. Il n�en fallait pas plus pour cr�er une vaste pol�mique dans le milieu de l�audiovisuel fran�ais, d�autant que depuis l�arriv�e de Sarkozy au pouvoir, les sujets de dissension ne manquent pas. C�est d�abord la nomination de Christine Ockrent qui fait r�agir la profession. Il s�agit d�un v�ritable conflit d�int�r�t, s�insurge le Syndicat des journalistes SNJ, pour qui le choix de la journaliste �pose un gros probl�me d�image et de cr�dibilit� pour ce groupe d�audiovisuel en direction de l�ext�rieur. Le Syndicat des journalistes de RFI qui d�nonce le principe m�me de cette nomination, au-del� de la personne m�me d�Ockrent, s�interroge dans un communiqu� : �Quelle ind�pendance ? Quelle image pour le futur holding avec l�arriv�e � sa t�te de la compagne de Kouchner qui est lui-m�me le ministre de tutelle de RFI et deviendra peut-�tre la tutelle de ce holding ? Les comit�s d�entreprise et les intersyndicales s��l�vent, quant � eux, contre un �passage en force� et d�noncent �une attitude unilat�rale et monarchiste� de l�Elys�e. Face aux remous cr��s par sa nomination, Christine Ockrent s�est emport�e : �Pour les femmes de ma g�n�ration, le fait d��tre p�riodiquement ramen�es � ce statut �de femme de�, en niant son identit�, ses comp�tences, son parcours professionnel, franchement je trouve �a injuste et humiliant, et moi j�attends le moment o� on parlera de �l�homme de� et o� l�on demandera � �l�homme de� de sacrifier son identit�, ses comp�tences, son parcours pour faire des bouquets de fleurs�. Et la journaliste, dont les comp�tences ont �t� peu remises en cause dans la contestation, d�ajouter : �Christine Ockrent, c�est mon nom. �a fait 35 ans que je fais ce m�tier, j�ai pass� 10 ans dans les cha�nes de t�l�vision am�ricaines, j�ai �t� la premi�re femme � faire le 20-heures, la deuxi�me � diriger l� Express��. Ce qui est contest� � Ockrent, depuis quelques mois d�ailleurs, ce sont tous �les m�nages�, autrement dit toutes les prestations qu�elle assure en free lance pour des entreprises priv�es ou publiques, et pour lesquelles elle serait grassement r�mun�r�e. Le syndicat de France 3 o� la journaliste anime une �mission politique hebdomadaire (Duel sur la 3, le dimanche), s��l�ve contre le fait qu�elle per�oive 120 000 euros par an de France 24 pour une pige hebdomadaire de 6 minutes, qu�elle assurerait d�ailleurs � partir de la brasserie de luxe �La closerie des lilas�, pr�s de son domicile, les �quipes de France 24, se d�pla�ant pour l�enregistrer. Par ailleurs, la journaliste serait r�mun�r�e 18 000 euros par demi-journ�e pour les s�minaires qu�elle anime comme par exemple celui de l�universit� d��t� du Medef, celui de Windows Vista ou encore de SFR.
D�rives et dangers de la concentration des m�dias
Mais, plus fondamentalement, la mont�e au cr�neau des syndicats de l�audiovisuel est venue d�une s�rie de mesures ou de d�clarations du plus haut du pouvoir actuel, en l�occurrence du pr�sident Sarkozy. La mainmise de Sarkozy sur les m�dias est plus que jamais d�nonc�e. La quasi-totalit� des m�dias est en effet dirig�e ou m�me la propri�t� de ses amis tr�s proches. TF1 qui d�tient le tiers d�audience TV est d�tenue par Martin Bouygues, l�ami du pr�sident. Arnaud Lagard�re, proche aussi du pr�sident, est le patron de Europe 1, Paris Match, le JDD� Serge Dassault qui a rejoint Sarkozy, apr�s avoir �t� proche de Chirac, est propri�taire du Figaro ; Bernard Arnault qui a �t� son t�moin, lors de son mariage avec C�cilia, est propri�taire de la Tribune et Fran�ois Pinault, autre intime est propri�taire du Point. Tout cet encerclement, toute cette concentration, font naturellement d�sordre. A l�int�rieur des r�dactions censure ou autocensure sont de mise. �a l�est d�autant plus que certains journalistes ou directeurs de m�dia ont fait les frais de leur �audace�. Pour avoir os� publier dans son hebdomadaire les photos de Cecilia et de son amoureux de l��poque, le patron de Paris Match s�est vu tout simplement d�barquer de son poste. Des craintes se sont install�es et l�on a m�me vu un journaliste -Jean Pierre El Kabach - appeler le pr�sident pour savoir si le choix de recrutement d�un journaliste l�agr�ait ! Derni�re d�cision unique en France, le pr�sident Sarkozy a port� plainte au p�nal contre les responsables du Nouvel Observateur, pour �faux, usage de faux et recel�.
K.-B.-A.

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