A trente-cinq ans, Cheikh Benzerga a d�cid� de prendre une pr�-retraite paisible du c�t� de Mascara. Mais la situation alarmante du MCO a oblig� les dirigeants oranais � faire appel � lui lors du mercato. Le joueur n�a pas fait faux bond � son ancien club et a apport� son exp�rience et son pied gauche qui est toujours aussi redoutable sur les balles arr�t�es. Rencontr� au Palmarium H�tel de Sidi-Fredj, il a bien voulu �voquer les d�boires des deux Mouloudia o� il a �volu�, celui d�Oran et celui� d�Alger.
Le Soir d�Alg�rie: A trentecinq ans, vous revenez parmi l��lite alors que vous �tiez en interr�gions. Difficile le retour en Premi�re division ?
Cheikh Benzerga : D�abord, je dois dire que je ne pensais pas revenir en Premi�re division. Je croyais que j�allais terminer ma carri�re � Mascara et puis, il y a eu cet appel du MCO. A ce sujet, je tiens � remercier les dirigeants de m�avoir fait confiance. Pour revenir � votre question, je n�ai eu aucune difficult� � me r�adapter au rythme de la Premi�re division.
Il n�y a aucune diff�rence entre la Premi�re division et l�interr�gions ?
Il y a une diff�rence bien s�r, surtout au niveau du rythme de jeu et de la rigueur, mais moi je connais bien la Premi�re division et cela ne m�a pas pos� de probl�mes pour passer d�un niveau inf�rieur � un autre plus sup�rieur.
Avec vous au MCO, Zeghdoud � la JSMB, Badji au MCA, Moussouni et Ali Moussa � l�OMR, les �trente-cinq ans� sont pr�sents en force dans notre championnat�
Oui, comme vous, j�ai remarqu� qu�il y avait beaucoup de joueurs qui ont largement d�pass� la trentaine, vous avez oubli� de citer Dziri Billal qui est encore op�rationnel.
Est-ce que cela veut dire que vous �tes trop forts ou que notre championnat est tr�s faible ?
Non, moi j�ai une autre explication. D�abord � plus de trente ans, on a beaucoup d�exp�rience et on sait g�rer les efforts et les m�thodes de r�cup�ration. Ensuite, je crois que cette g�n�ration de joueurs trentenaires a eu une bonne base, ce qui n�est pas le cas des jeunes d�aujourd�hui.
Depuis votre d�part du MCA, il n�en finit pas de s�enfoncer dans des crises chroniques. �a vous �tonne ?
Non, cela ne m��tonne pas et je trouve dommage que le MCA soit toujours confront� � ces probl�mes qui existaient d�j� quand j��tais joueur l�-bas.
Quel est le mal du Mouloudia d�Alger, selon vous ?
Il y a trop de r�glements de comptes qui se font sur le dos du club et aussi trop de pol�miques. Ce sont pratiquement les supporters qui g�rent. C�est cette gestion de l�ext�rieur qui porte pr�judice au club. Cela dit, personnellement, et malgr� les tourmentes, je garde un formidable souvenir de mes deux ann�es pass�es au Mouloudia d�Alger. C��tait un honneur et un privil�ge de d�fendre le maillot de ce grand club populaire.
Qui lutte pour �viter la rel�gation tout comme le MCO d�ailleurs ?
C�est tout de m�me d�solant de voir deux grandes �quipes qui avaient l�habitude de lutter pour le titre dans une telle position au classement. Mais, dans le football aussi, il y a des hauts et des bas.
Comment le MCO est-il tomb� si bas ?
La raison principale est le manque de stabilit�. Il y a eu trop de changements de joueurs d�une saison � une autre et m�me au niveau de la direction, un pr�sident chassait l�autre. Pour qu�un club r�alise de bons r�sultats, il faut de la stabilit� et de la s�r�nit�.
Cela doit vous faire bizarre de jouer sous les ordres de Ch�rif El Ouazzani qui a �t� votre co�quipier au MCO ?
Ch�rif El Ouazzani est avant tout un fr�re pour moi. Au MCO, il est l�entra�neur et je me comporte comme n�importe quel autre joueur. Disons qu�il peut compter sur moi sur le terrain o� je suis charg� de transmettre mon exp�rience aux jeunes et d�appliquer ses consignes.
Est-ce que vous pensez que le maintien est possible ?
Nous recevrons cinq fois � Oran et si on gagne toutes nos rencontres � domicile, on totalisera quinze points. Si on les ajoute aux vingt et un que nous poss�dons actuellement, cela ferait trente-six points et math�matiquement avec ce capital, on est � l�abri de la rel�gation.
Mais il faudra vraiment ne pas vous rater une seule fois � Oran.
C�est vrai mais je suis persuad� que le MCO a les moyens de sortir de cette mauvaise passe.
Le MCO est la seule �quipe qui n�a jamais connu la rel�gation ?
Oui, et croyez-moi, on n�a pas du tout l�intention de rentrer dans l�histoire comme �tant ceux qui ont �chou� dans la mission d�assurer son maintien.
A Oran, certains disent que c�est le coach portugais Enrico Gomes qui est responsable de cette situation.
Non, au contraire, c�est lui qui m�a fait confiance et on ne peut pas le rendre responsable seul de cette situation.
Mais il avait du mal � communiquer avec les joueurs vu qu'il ne parlait pas l�arabe.
Mais, il parlait bien le fran�ais et il a fait correctement son travail m�me si les r�sultats n�ont pas suivi.
Gomes �tait-il sup�rieur aux entra�neurs alg�riens que vous avez connus ?
Il n��tait ni sup�rieur ni inf�rieur. Il avait sa propre m�thode.
Quels sont les entra�neurs alg�riens qui vous ont laiss� un bon souvenir ?
Tous les entra�neurs que j�ai connus m�ont laiss� un excellent souvenir mais je pourrais citer Mehdaoui, Heddane et Biskri.
Ch�rif El Ouazzani vous a-til positionn� pour occuper tout le couloir gauche comme vous le faisiez au MCA ?
Non, je suis positionn� au milieu du terrain pour orienter le jeu. A trente-cinq ans, je n�ai plus assez d��nergie pour attaquer et d�fendre � la fois sur le c�t� gauche comme je le faisais auparavant.
Le MCO vient de se qualifier en Coupe d�Alg�rie. Est-ce un objectif ou juste un bonus ?
L�objectif num�ro un est le maintien bien s�r, mais nous ne voulons pas n�gliger la Coupe d�Alg�rie, une �preuve o� le MCO s�est souvent distingu�. Alors, on vise le maintien tout en pensant � la Coupe d�Alg�rie.
Propos recueillis par H. B.

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