Les �diteurs marocains ont d�cid� de boycotter le Salon du livre de Paris tout entier d�di� � la gloire des soixante ans d�Isra�l. Les �diteurs tunisiens vont rejoindre le mouvement. Je n�ai pas eu le temps de confirmer l�info tomb�e hier d�un boycott tunisien. Je vous en parle donc avec prudence. Les m�dias fran�ais ne pourront pas faire longtemps le silence sur cet �v�nement.

Tous les facteurs et les �l�ments de base poussaient � une participation maghr�bine : pays francophones par excellence, relations commerciales soutenues dans le domaine du livre, aides fran�aises multiformes aux �diteurs locaux pour les �ditions en langue fran�aise, efforts constants des ambassades pour des relations amicales avec les �crivains, etc. mais quelque chose de plus fort que ces relations a jou� en faveur du boycott : l�insoutenable politique coloniale d�Isra�l avec tous les crimes qui lui sont consubstantiels. Il �tait difficile de faire l�impasse sur l�incompatibilit� des honneurs culturels avec la politique coloniale. Ce n�est pas possible de se taire devant des honneurs rendus � un pays qui veut subjuguer un peuple tout entier et assassine femmes, vieillards et enfants. Qui au moment de la pr�paration de l�hommage a transform� Gaza en enfer pire que le ghetto de Varsovie avec les m�mes m�thodes de mort lente par la faim et la maladie et les m�mes m�thodes de mort violente. La d�cision des �diteurs alg�riens vient souligner cet imp�ratif devoir de la d�nonciation des crimes coloniaux. Elle ne fut pas facile. Certains ont avanc� les pires arguments pour emp�cher le boycott, de l�argument imb�cile que les Palestiniens n�ont rien dit quand nos terroristes tuaient et massacraient, � l�argument sp�cieux que le Hamas � Gaza donne des pr�textes � Isra�l avec ses p�tards volants et inefficaces comme cela excusait les vrais crimes isra�liens et les vrais b�b�s morts en couveuse suite aux coupures de courant �lectrique jusqu�� la tentative de tourner en d�rision ce boycott en en faisant un blues, comprenez un �tat d��me. Piteuse pirouette pour esquiver la question, ne pas prendre position, la noyer dans d�autres �boycotts � invent�s pour la cause, d�consid�rer par la bande une question d��thique essentielle et ne pas f�cher les relations utiles. L�id�e du boycott s�est impos�e aussi � ceux qui ont voulu faire de ce salon une simple occasion commerciale : on ne fait pas de politique. Les Fran�ais ne vont pas renoncer � une pr�sence maghr�bine. Ils trouveront un moyen d�inviter des personnalit�s li�es � l��dition � des �trucs� en marge du salon question de dire que des intellectuels maghr�bins sont quand m�me pr�sents, etc. Mais le grand coup a d�j� rat�. L�encens sera br�l� pour b�nir les crimes sionistes mais sans nos �diteurs. Il fallait le dire.
M. B.

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