Monde : L'Iran dit ne pas craindre des sanctions, qui p�seront sur ses affaires

L'Iran assure ne pas craindre de nouvelles sanctions de l'ONU, m�me si celles qui pourraient �tre adopt�es d�s aujourd�hui � cause de son programme nucl�aire devraient compliquer les transactions avec le pays.
Le porte-parole de la diplomatie, Mohammad Ali Hosseini, a minimis� dimanche dernier l'impact de nouvelles mesures, en �voquant de �l�gers probl�mes � mais aussi �diff�rentes options pour les r�gler�. Sur le papier, les deux r�solutions adopt�es par le Conseil de s�curit� de l'ONU, en d�cembre 2006 (1737) puis en mars 2007 (1747), ne sont pas tr�s dures. Elles ciblent uniquement des individus et entit�s li�s aux programmes nucl�aire et balistique. L'une des rares mesures contraignantes pour les Etats membres est le gel des fonds de la banque Sepah, en cheville avec les forces arm�es. Le nouveau projet de r�solution, susceptible d'amendements, exhorte � la vigilance dans les transactions financi�res avec deux grands �tablissements financiers, les banques Melli et Saderat. Pour un observateur occidental sur place, ce genre d'avertissement va rench�rir le co�t des �changes commerciaux et dissuader un peu plus les investisseurs �trangers de s'engager dans le pays. �Chaque r�solution suppl�mentaire ajoute � la perception d'un risque croissant de faire des affaires en Iran�, estime-t-il. Ces mesures n'emp�chent pas les commer�ants iraniens de continuer � acheter des produits de premi�re n�cessit� ou de grande consommation. Mais pour les importateurs, elles p�sent sur le co�t des transactions financ�es avec des cr�dits � l'exportation pour leurs fournisseurs, en rench�rissant les primes de risque pratiqu�es par les banques. Dans la classification des risques des pays de l'OCDE, qui va de z�ro � sept et qui sert pour calculer ces primes, l'Iran est pass� de quatre � cinq au printemps 2006, puis de cinq � six en juin 2007. De surcro�t, la prochaine r�solution pourrait appeler les Etats membres � une certaine vigilance dans l'octroi de cr�dits � l'exportation, entra�nant m�caniquement leur r�duction. L'autre cons�quence des sanctions est que les entreprises livrant des �quipements de haute technologie, notamment pour le secteur p�trolier, font tr�s attention � ne pas violer la r�glementation sur l'exportation de produits pouvant avoir un double usage civil ou militaire. Le directeur d'une soci�t� iranienne sp�cialis�e dans l'�quipement de forage explique ainsi �tre �r�duit � l'inactivit� depuis plusieurs mois�. �Nos fournisseurs occidentaux savent que leur �quipement peut �tre utilis� � d'autres fins que celle que nous d�clarons, et m�me s'ils ont toute confiance dans le destinataire final, ils ne veulent pas s'exposer � une enqu�te de leurs autorit�s �, explique-t-il sous le couvert de l'anonymat. Aux sanctions de l'ONU s'ajoutent celles unilat�rales des Etats-Unis et peut-�tre � l'avenir de l'Union europ�enne. L'UE n'exclut pas d'engager ses propres mesures contre T�h�ran apr�s la prochaine r�solution du Conseil, selon des sources diplomatiques � Bruxelles. En raison des sanctions am�ricaines, qui visent tout investisseur dans le secteur p�trolier et gazier, quasiment pas un seul contrat d'importance n'a �t� sign� depuis trois ans. L'exception a �t� la Chine avec un contrat en d�cembre, �valu� � deux milliards de dollars, pour le d�veloppement du champ p�trolier de Yadavaran. Mais il n'ajoutera que 85.000 barils par jour de p�trole � un horizon de quatre ans, soit 2% de la production actuelle. Les pressions am�ricaines sur les banques �trang�res se sont par ailleurs �tendues jusqu'aux banques asiatiques, et notamment chinoises. Comme leurs homologues occidentales, bon nombre d'entre elles refusent d�sormais l'octroi de lettres de cr�dit aux importateurs iraniens.

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