Entre mercredi et hier midi, trente- six Palestiniens sont morts dont six enfants. Rien ou presque sur ces enfants palestiniens dans les m�dias fran�ais, surtout pas sur France 24 qui avait termin� un sujet sur la cha�ne humaine � Gaza, organis�e lundi dernier, en filmant la fen�tre endommag�e d�une maison isra�lienne en parlant d�un enfant isra�lien bless�. Fa�on de nous rappeler que les morts palestiniens se justifient par le danger que font planer les p�tards volants impr�cis du Hamas.
Mais enfin, au vu du bilan de centaines de morts palestiniens pour quelques bless�s isra�liens, cela vous donne la mesure de ce que vaut la vie des uns et des autres. Ces m�dias cacheront soigneusement la r�alit� de sang et de mort du colonialisme isra�lien, de l�int�grisme juif qu�est le sionisme et de la th�ocratie qu�est l�Etat d�Isra�l avec la couverture du �professionnalisme et du souci de v�rit� qu�ils nous ass�nent comme le�ons apr�s Timisoara, la maternit� �kowe�tienne� film�e aux USA et l�interminable liste des mensonges sur les armes irakiennes. Six enfants palestiniens, c�est de l�anecdote et si vous n�en �tes pas convaincus, Matan Vilna�, adjoint de Ehud Barak, le ministre isra�lien de la D�fense, s�est charg� hier de nous ouvrir les yeux : sur les ondes de la radio militaire isra�lienne il a menac� de faire subir une �shoah� aux Palestiniens de la bande de Gaza. Vous avez bien lu il parle de Shoah et il sait de quoi il parle. La veille, le gouvernement isra�lien a inform� certains pays amis qu�il lancerait bient�t une grande op�ration � Gaza. Le but et le contenu de cette op�ration sont d�j� d�voil�s par Matan Vilna�, question de pr�parer les relais m�diatiques � recevoir et � �traiter� le choc du bain de sang qui se pr�pare. Il n�a pas tort : les relais trouveront toujours moyen de faire passer pour de la l�gitime d�fense tous les crimes sionistes. Tout de suite, les autres responsables du gouvernement ont tent� de corriger la maladresse de leur ministre-tueur en faisant de la linguistique : shoah veut dire aussi catastrophe et il voulait juste parler de catastrophe. Comme ils se moquent du monde entier, ils oublient qu�ils ont eux-m�mes �sp�cialis� ce mot dans la stricte d�signation des crimes nazis. Et en admettant leurs �explications�, comment qualifier l�enfer v�cu par Gaza aujourd�hui quand la r�alit� d�passe d�j� tous les sens et tous les entendements du terme catastrophe ? Voil� le r�sultat pratique d�Annapolis : lier encore plus les mains du Fatah et de l�Autorit� palestinienne, stigmatiser encore plus toute la population de Gaza y compris les enfants pour d�truire chez les Palestiniens, par la peur de la mort violente et des souffrances inou�es, toute vell�it� de sortie du statut de mendiant international, de peau-rouge parqu� dans les r�serves et la d�g�n�rescence. Il sera difficile pour l�Autorit� de ne pas passer pour une administration harkie mais je ne connais pas encore une seule lutte de lib�ration qui n�ait pas connu ses harkis, ses collabos, ses petits et ses grands fascistes. Nous sommes dans l�ordre tortueux de la lutte des peuples qui ne prennent les armes que dans les conditions mat�rielles et morales qui leur sont faites. Y compris sous la menace d�une shoah.
M. B.

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