P�riscoop : BAZOOKA
LA DOUBLE FICTION ET LA R�ALIT�
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Mercredi pass�, Condoleezza Rice a expliqu� � M. Abbas ce qu�il doit d�finitivement comprendre : il n�a pas de conditions � poser pour aller poser avec Ehud Olmert dans de pr�tendues n�gociations. Et pour bien enfoncer le clou, elle lui a rappel� publiquement que Hamas est responsable des 120 morts en deux jours du bombardement de Gaza par l�arm�e isra�lienne. Il n�a pas � �mettre l�opinion que les civils, les femmes et les enfants morts n�ont pas de lien avec les terroristes et il n�a surtout pas � douter que l�ampleur de la tuerie n�a rien � voir avec les p�tards volants de Hamas dont le seul r�sultat reste psychologique.
Un bless� isra�lien est vraiment le fait du hasard. M. Abbas s�est ex�cut� et a accept� la reprise des n�gociations. Pour achever la d�monstration, l�arm�e isra�lienne a tu� un b�b� de quelques jours, apr�s tant d�autres, au moment o� Rice faisait de la p�dagogie politique avec lui. Le message est clair : il doit accr�diter que les crimes isra�liens ne sont qu�une r�ponse � Hamas, de la l�gitime d�fense et que les civils et les enfants morts le sont de leur fait, du fait qu�ils ont choisi Hamas pour les repr�senter. Dans cette th�orie du �coupable est celui qui a commenc� � M.Abbas a perdu toute autonomie de pens�e. Il ne peut m�me plus r�pondre que par cette th�orie de l�origine de la faute, personne ne peut oublier qu�Isra�l a commenc� par spolier les terres, terroriser des villages entiers, d�truit des cultures et chass� un peuple de sa terre. Le p�tard volant est une r�ponse � la premi�re spoliation, � la premi�re injustice coloniale, � la terreur permanente impos�e � tout un peuple. Mais Abbas n�en est plus l�. Il sait, et tout le monde sait, que Gaza pr�pare un nouveau Liban ; qu�il n�est que l�entra�nement grandeur nature pour aller casser du Hezbollah d�s que le sommet arabe aura par d�faut ou par exc�s fait de la crise libanaise une question urgente � r�gler � chaud en �liminant, enfin, sa cause principale : le Hezbollah agissant en lieu et place de l�Iran et de la Syrie. En attendant, M. Abbas doit entretenir la fiction d�une n�gociation de sa fiction d�Autorit� avec la terrible r�alit� isra�lienne. Il n�est que la cons�quence extr�me du premier choix apparemment intelligent de s�en remettre aux Etats-Unis parce qu�ils sont les plus puissants. Il fallait comprendre aussi les plus cyniques. Mais c�est d�j� une autre histoire.
M. B.

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