Actualités : CONSÉQUENCE DU RETARD DANS LES SIGNATURES DES PROGRAMMES D'IMPORTATION
Pénurie de médicaments


L’insuline, le Loxen, le Tegrétol, le Celestène et plusieurs autres médicaments manquent dans le marché, et ce, depuis le début de l’année, que ce soit au niveau de certaines structures hospitalières, chez les grossistes ou les officines en raison du retard dans la signature des programmes d’importation. Pour ce qui est de l’insuline, le problème a été provoqué par l’exigence du ministère de la Santé aux importateurs de réduire leur demande afin de permettre à Saidal d’épuiser son stock dont la date limite d’expiration est octobre 2008.
Ilhem B. Tir - (Le Soir) - Certains médicaments essentiels utilisés dans le traitement de pathologies chroniques et cardiaques manquent de manière considérable. Il s’agit notamment de ceux utilisés par les hypertendus comme le Loxen et l’Atakand et par les épileptiques tels que le Tegretol. Quelques anti-inflammatoires comme Smecta, Celestene et le Diprostene se font également rares au même titre que le Calcibronat et l’Itrogestone utilisé en génécologie. Le manque d’insuline est dû à l’intervention du ministère de la Santé, celle produite par Saidal est protégée et privilégiée, et ce, par décision gouvernementale. D’ailleurs, depuis le début de la production, les responsables du secteur ont toujours tenu à préciser que l’Etat encouragera la production nationale, notamment celle de l’insuline que fabriquera Saidal. La priorité voire l’exclusivité sera donnée à l’insuline de Saidal qui sera produite en quantité suffisante et du temps sera accordé au groupe pour qu’il puisse maîtriser la production, se placer sur le marché et gagner enfin la confiance du consommateur algérien. Un objectif à atteindre et pour lequel, les responsables de la santé iront jusqu’à freiner l’importation afin que Saidal puisse épuiser son stock. Par ailleurs, la pénurie dans certains médicaments a été, selon les concernés, provoquée par le retard de la délivrance des programmes d’importation pour les opérateurs. Le ministère de la Santé, qui s’est engagé en décembre 2007 à signer tous les programmes après avoir exigé des importateurs la révision de leurs programmes et imposé l’importation de 45% de produits génériques, s’est rétracté. Et ce n’est qu’à la fin du mois de janvier que les programmes d’importation des médicaments et des matières premières pour l’année 2008 ont commencé à être signés et libérés progressivement aux importateurs. Des majorations de 20% ont été accordées à certains d’entre eux puisque les dossiers ont été traités au cas par cas. Ce blocage des signatures, qui n’a pas manqué d’avoir des répercussions négatives sur la disponibilité des médicaments sur le marché, a été prescrit par la direction de la pharmacie qui avait demandé aux opérateurs de réduire les prévisions pour l’année 2008, histoire de réduire la facture du médicament, en augmentation d’année en année, et d’assainir la situation. Cependant, les opérateurs en pharmacie, qui redoutaient une rupture de stock de produits pharmaceutiques dans les trois prochains mois, ont eu finalement raison et la production n’interviendra qu’à partir du mois d’avril prochain. Il est à rappeler qu’un courrier a été adressé le mois de décembre 2007 au ministre de la Santé par l’Union des opérateurs en pharmacie à propos de cette nouvelle décision de la direction de la pharmacie. D’ailleurs, une réunion a regroupé les représentants de l’Unop avec la secrétaire générale du ministère de la Santé le 29 décembre 2007 qui avait promis de débloquer la situation. En attendant, la disponibilité des médicaments fait toujours défaut et le premier touché étant le malade qui reste otage de la mauvaise gestion et de la spéculation de certains importateurs.
I. T.



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