Actualit�s : PETROLE
Le baril fr�le les 110 dollars


Les cours de l�or noir poursuivent leur hausse record et pour longtemps encore. Ils ont fr�l� hier les 110 dollars dans le contexte d�un dollar affaibli, une pr�vision � la baisse de la demande p�troli�re en 2008 et une production de l�Opep souhait�e augmenter.
Les cours du p�trole brut se calmaient quelque peu, hier, � l'ouverture du march� newyorkais, apr�s avoir fr�l� le seuil record de 110 dollars le baril. Vers 13h10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de �light sweet crude� pour livraison en avril avan�ait de 29 cents � 108,19 dollars. A Londres, la spirale vers le haut suit un rythme similaire, puisque le baril de Brent de la mer du Nord, plus lourd et plus souffr� que le brut cot� � New York et par cons�quent g�n�ralement un peu moins cher, a d�pass� les 105 dollars et atteint un record � 105,82 dollars. En d�but de matin�e, le baril de p�trole a d�pass� pour la premi�re fois le seuil des 109 dollars � New York, et � Londres la barre des 105 dollars. A New York, le �light sweet crude� pour livraison en avril a inscrit vers 10h30 GMT un nouveau record historique � 109,20 dollars, puis � 109,72 dollars. Au m�me moment, les cours du Brent se sont propuls�s jusqu'� 105,40 dollars, un record �galement. Vers 11h00 GMT, le baril valait 108,90 dollars, en hausse de 1 dollar � New York par rapport � la cl�ture de lundi soir et il s'�changeait � 105,09 dollars, en hausse de 93 cents � Londres. Depuis une semaine, les cours du p�trole alignent presque quotidiennement des records. Lundi, ils avaient d�j� d�pass� coup sur coup la barre des 107 et des 108 dollars � New York.
L�affaiblissement du dollar en point de mire
Selon les analystes, les inqui�tudes sur l'affaiblissement de l'�conomie am�ricaine poussent les investisseurs � chercher refuge dans les mati�res premi�res, le dollar s'affaiblissant en raison d'anticipations de baisse des taux d'int�r�t am�ricains. Ainsi, ces nouveaux records p�troliers ont �t� une r�action r�flexe aux plus bas historiques concomitants touch�s par le dollar. Le billet vert est tomb�, en effet, � 1,5495 dollar pour un euro, un nouveau plus bas face � la monnaie europ�enne. Cela m�me si la monnaie unique europ�enne est tomb�e sous 1,54 dollar hier vers 13h00 GMT apr�s l'annonce concert�e de plusieurs banques centrales pour augmenter les liquidit�s dont la R�serve f�d�rale am�ricaine (Fed), la Banque centrale europ�enne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE). Ces banques centrales ont agi dans la continuit� de leurs interventions de d�cembre et janvier derniers afin de faire baisser le cours des taux interbancaires, en augmentation inqui�tante depuis la crise des �subprimes � � cause de laquelle les banques rechignaient � se pr�ter mutuellement de l'argent.
Hausse des cours de 14 dollars
Depuis le d�but de l'ann�e, les cours ont d�j� pris presque 14 dollars � New York et 12 dollars � Londres. De l'avis de nombreux analystes, cette persistance du rench�rissement du prix du baril a d�connect� les cours des fondamentaux du march�. Le p�trole continue sa progression d�clench�e par le dollar et il se cr�e une bulle sp�culative qui au bout d'un moment va �clater m�me s'il est difficile de pr�voir quand. Cette tendance haussi�re pourrait bien ne pas capituler totalement tant qu'il n'est pas clair que le dollar a atteint un plancher et ne descendra pas plus bas face aux autres devises. Le march� avait pourtant ouvert sur un repli, une crise diplomatique ayant pris fin entre la Colombie d'une part et l'Equateur et le Venezuela d'autre part, tandis que les craintes de r�cession �conomique aux Etats-Unis avaient �t� raviv�es vendredi pass� par une contraction du march� du travail.
La pr�vision de demande p�troli�re en baisse
Le march� continue d'�tre davantage sensible � la question de l'offre qu'� celle de la demande qui pourrait pourtant diminuer en cas de ralentissement �conomique marqu�. Mais, la forte hausse des importations p�troli�res de la Chine, deuxi�me consommateur mondial, en f�vrier a aliment� l'anticipation d'une demande mondiale en or noir toujours forte. Dans ce contexte, l�Agence internationale de l��nergie atomique (AIEA), r�put�e d�fendre les int�r�ts �nerg�tiques des pays industrialis�s, pr�voit une demande p�troli�re pour 2008 de 87,5 millions de barils par jour (mbj), soit une progression de 2% sur un an, au lieu de 87,6 mbj pr�c�demment. Explication des analystes, la croissance �conomique plus faible, en particulier aux Etats-Unis, et les prix �lev�s du p�trole font que la demande va diminuer cette ann�e dans les pays industrialis�s, mais la demande continue d'augmenter dans les pays en d�veloppement. Pour un analyste p�trolier, l'AIE, �tant partie d'un chiffre irr�aliste de pr�vision de demande au d�but de l'ann�e, cette r�vision �tait donc attendue m�me si elle demeure limit�e. L'offre p�troli�re mondiale a augment� de 185.000 barils par jour (bj) � 87,5 mbj en f�vrier mais l'Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) a pomp� 120.000 bj de moins en f�vrier, � 32,1 mbj (compar� � une production r�vis�e en hausse pour janvier), rapporte l'AIE.
L�augmentation de la production de l�Opep souhait�e
Dans les pays de l'OCDE, les stocks ont augment� de 32,6 millions de barils (mb) en janvier pour atteindre 2,617 milliards de barils, mais ils ont recul� de 23 millions en f�vrier au Japon et aux Etats-Unis, note l'AIE. La production des pays du Golfe et d'Afrique de l'Ouest membres du cartel a recul� de 300.000 bj, une perte en partie compens�e par la hausse de 150.000 bj de la production irakienne. La capacit� de production exc�dentaire du cartel reste autour de 2 mbj. En tenant compte du maintien des quotas de production de l'Opep � 29,67 mbj (hors Irak) lors de sa r�union du 5 mars, et en comptant sur une production stable en Irak, l'AIE estime que l'offre mondiale sera inf�rieure de 0,56 mbj � la demande au premier trimestre, mais sup�rieure de 0,96 mbj au second, ce qui devrait permettre aux stocks de se reconstituer. Pour le moment, le march� est bien approvisionn� mais la question est de savoir si ce sera toujours vrai au 3e trimestre, avec un pic de demande au moment des d�placements estivaux aux Etats-Unis, puis l'entr�e dans l'hiver. L'AIE estime donc que l'Opep devrait pomper 32,8 mbj au premier trimestre pour �quilibrer la demande, soit 700.000 bj de plus qu'actuellement. La capacit� de production exc�dentaire du cartel se situe autour de 2 mbj, en baisse par rapport � la fin 2007, ce faible �coussin de s�curit� contribuant � la flamb�e de l'or noir.
Les prix resteront encore �lev�s si, si et si�
Pour l�AIEA, l��re est marqu�e par des prix p�troliers �lev�s et ces derniers ont peu de chance de retomber � leurs niveaux du d�but de la d�cennie. Faisant r�f�rence aux d�clarations r�centes du ministre saoudien du p�trole, Ali al-Noua�mi, selon lesquelles le baril ne retombera plus sous 60 dollars, le rapport juge que �seule une r�cession mondiale s�v�re et prolong�e justifierait une baisse durable des prix p�troliers sous ce niveau�. Par ailleurs, une note de Goldman Sachs, publi�e vendredi dernier, a �galement renforc� le sentiment haussier du march�. S'appuyant sur le fait que l'offre hors Opep semble partie pour plafonner durablement, la banque am�ricaine a r�vis� � la hausse ses pr�visions de prix pour les trois prochaines ann�es. Elle anticipe des prix �voluant autour de 95 dollars le baril en 2008, 105 dollars en 2009, 110 dollars en 2010. Ses analystes estiment, par ailleurs, que le cycle haussier devrait se prolonger tout au long de l'ann�e 2010, alors que dans leurs pr�c�dentes estimations, ils en envisageaient le terme fin 2009. Les analystes de la banque d'affaires, tr�s �cout�s des op�rateurs, voient m�me plus loin. �Un rebond futur de la croissance �conomique am�ricaine ou un probl�me majeur de production pourrait pousser les prix jusqu'� une fourchette de 150-200 dollars le baril�, ont-ils �crit.
C. B. / Agences

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