P�riscoop : BAZOOKA
LE BOYCOTT QUI G�NE
Par Mohamed Bouhamidi
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Finalement, � Alger, s�est ouvert mercredi dernier le Salon du livre qui devait normalement se tenir au mois de mai. La majorit� des �diteurs ont tenu � avancer la date et � placer cette manifestation sous le signe de la solidarit� avec la Palestine.
J�aime bien cette manifestation car elle r�pond � sa mani�re � ceux qui pr�naient une attitude active et qui en eurent pour leurs frais car leur pr�sence � Paris n�a pas d�fray� la chronique et malgr� les pirouettes qui voulaient faire passer la litt�rature isra�lienne pour invit�, tous les m�dias, toute la presse, toutes les d�p�ches ne parlent que de l�Etat d�Isra�l et de son soixanti�me anniversaire. Ils ont �t� bien na�fs ? C�est � voir ! Par contre, le boycott a l�air de g�ner bien des gens. Normal que Sensal �crive dans Le Figaro tout le mal qu�il en pense et surtout tente de manipuler l�opinion en faisant croire que cette d�cision est tout droit descendue des hautes sph�res du pouvoir et que les �diteurs s�y sont pli�s comme de petits soldats ou de petits agents des services. J�ai d�j� �crit qu�il �tait difficile de faire passer Casbah Editions, premi�re maison � d�cider de boycotter, pour une officine et de faire passer Omar Mokhtar Cha�lal ou Mustapha Madi, premiers � avoir d�fendu cette id�e, pour des appoint�s du DRS ou de Belkhadem. Je l�ai d�j� �crit et il faut le rappeler. Encore le rappeler pour rendre justice � nos �diteurs qui ont pris cette d�cision. Samia des �ditions Apic ou Nac�ra de l�Espace Noun ont mis toute leur �nergie � rappeler que les enfants palestiniens br�l�s sous les bombes restaient le manifeste de la r�alit� id�ologique du sionisme : une id�ologie de la mort et du sang, une id�ologie de la spoliation, l�id�ologie de la derni�re colonisation. Nulle trace nulle part de la moindre initiative de l�Etat. Le pouvoir a �t� pris de court, y compris dans ses segments islamistes si rapides � d�tourner la lutte de lib�ration nationale palestinienne vers les mar�cages d�un combat religieux oubliant au passage toute la composante chr�tienne de ce peuple. Normal pour Sensal. Moins normal pour Benchicou qui explique, et brillamment comme � son habitude, pourquoi lui boycotte en reprenant � son compte les arguments du po�te isra�lien Shabta� et en rappelant � tous les despotes arabes, en fait � tous les dirigeants arabes, sans exception, qu�eux, ils auraient embastill� un Shabta� arabe. Ne l�ont-ils pas d�j� fait, sous une forme ou sous une autre, pour Moudhafar Nouab et tant d�autres ? Et Mohamed de se d�marquer � juste titre de toutes les motivations inavouables ou malsaines du boycott officiel arabe. Autant le boycott de Mohamed est un plus, autant il fallait reconfirmer que le boycott alg�rien est une d�cision ind�pendante, une premi�re r�action ind�pendante et du pouvoir et des islamistes, une premi�re respiration politique en dehors des tenailles qui comprimaient nos poitrines. Pour les autres pays arabes, je ne sais pas, mais pas pour l�Alg�rie. Ou alors Mohamed doit me mettre sur la liste des appoint�s du pouvoir ou de ses agents involontaires tant l�espace de cette chronique s�est fait l�amplificateur des raisons et des motivations de ce boycott. En dehors du plaisir de lire Mohamed r�affirmant une autre voie possible de l�humanit�, en dehors des h�g�monies coloniales et du despotisme arabe, son corrolaire.
M. B.

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