Le Soir d'Algérie

L’association Russicada de lutte contre le cancer a lancé récemment une action de sensibilisation contre le cancer du sein. Cette action concerne les femmes des différentes régions de la wilaya de Skikda, à savoir Azzaba, Harrouche, Collo, Tamalous, Oued Z’hor, Bine- El-Ouidène, Bekkouche Lakhdar, Ben-Azzouz et Essebt.
Portant le slogan «Découvrez-le et soignez-vous», la démarche à caractère prospectif table sur l’effet préventif pour atténuer le risque d’apparition et de développement de la maladie. La distribution de 500 affiches illustrées par une devise corroborative, «un dirham de prévention mieux qu’un quintal de traitement» et de 5 000 dépliants signalant des indications thérapeutiques et historiques sur la création de l’association a été nécessaire pour véhiculer le message escompté. «Nous avons pu distribuer près de 3 000 dépliants au niveau uniquement du chef-lieu de la commune », nous dira la présidente de l’association, Kebab Nouara. Le volet pratique a consisté en l’organisation de tournées dans les communes précitées à l’aide du véhicule de l’association attribué par la wilaya. Au centre-ville de Skikda, les marchés hebdomadaires des lundi et mardi et les polycliniques et centres de soins ont été les endroits touchés par l’équipe itinérante. Cette dernière est constituée de 20 femmes bénévoles, toutes diplômées universitaires, qui se sont jointes au combat pour plusieurs motivations, dont celle liée à la perte d’un proche parent mort des suites d’un cancer. L’objectif principal : pousser les femmes à aller faire la mammographie et détecter la maladie à temps. Le tarif d’une séance avoisinerait les 2 000 DA. D’où la difficulté pour les femmes déshéritées de pouvoir la faire. Cette situation poserait le problème épineux de la prise en charge des malades ou des femmes censées suivre un traitement dans son volet préventif. La présidente de l’association lance un appel, à travers nos colonnes, à toutes les institutions publiques, opérateurs économiques publics et privés et même les particuliers et les âmes charitables pour sponsoriser cette action et venir, par voie de conséquence, à bout des contraintes financières soulignées. A titre d’information, on recense, selon les dires de la présidente, près de 200 cancéreux affiliés à l’association Russicada, un nombre qui ne quantifie avec exactitude les cancéreux à travers la wilaya de Skikda. Les pesanteurs socio-religieuses, les archaïsmes tenaces, la pudeur et la honte de dévoiler la maladie sont entre autres les raisons qui poussent les malades à ne pas adhérer à l’association. Cette dernière demeure accrochée au rêve d’un centre de chimiothérapie à Skikda, «le cas échéant, un pavillon dans le nouvel hôpital de 240 lits», dira modestement Kebbab Nouara. Notre interlocutrice nous rappelle, encore une fois, les éprouvants déplacements des malades au CHU de Constantine, «pourtant, il y a de la place à l'hôpital de Annaba, je ne sais pas pourquoi les médecins de Skikda ou de Constantine ne veulent pas y orienter les cancéreux», s'interroge- t-elle.
Zaïd Zoheir