De l�aveu de M. Ould Abb�s, les seuls chiffres connus sur le nombre des harraga s�est multipli� par quatre. Vous devinez ce qu�il en est de la r�alit� et de tous ceux que le gouvernement n�a pu recenser car ils ont r�ussi leur passage vers les rives nord de la M�diterran�e. Il a pu se r�unir avec des rescap�s, des rep�ch�s, des sauv�s de la noyade, d�cid�s � repartir, car ils se noient tout autant � vivre au pays. Ils ont �cout� et pas du tout cru le ministre qui leur a propos� des mesures d�j� en �uvre.
Les m�mes. Une promesse de cr�dit, une autre d�aide directe, un avenir de petit commer�ant ou d�artisan sans se demander pourquoi � diable � ces m�mes mesures n�ont pas produit les effets escompt�s. On tourne en rond avec les m�mes id�es qui produisent les m�mes impuissances. Pourtant, Ould Abb�s a d�clar� qu�il rencontrait les jeunes rescap�s de la harga en tant qu��missaire du pr�sident, ce qui d�note � � combien � que le probl�me devient pesant et pas seulement parce que l�Union europ�enne veut faire de nos services de s�curit� les sous-traitants de la tranquillit� de ses fronti�res. Mais Ould Abb�s �tait-il le meilleur �missaire ? Je ne parle pas de l�homme mais de la fonction. On envoie un ministre de la Solidarit� nationale � des Alg�riens victimes d�une catastrophe, tomb�s dans le besoin, � des veuves, des orphelins, des vieillards parqu�s dans les hospices mais pas � des jeunes en pleine sant� et habit�s par le r�ve d�une vie diff�rente. C�est leur renvoyer l�image exacte que se fait d�eux le pouvoir et elle n�est pas reluisante : celle de sinistr�s de la vie sociale. Celle de mendiants en qu�te d�une aum�ne. Le rapport qui se noue entre les gouvernants et les jeunes pris dans une dynamique d�abandon du r�ve national reste dans le pire. Souvenez- vous que notre tr�s �clair� gouvernement, par la voix de diff�rents ministres, a parl�, � propos des harraga, d�anti-nationaux, d�effet de mode, etc. Nous restons dans la m�me veine, dans le m�me registre de paternalisme. Le gouvernement passe seulement de la stigmatisation � l�admonestation puis � la tentative de les amadouer par de vieilles fausses promesses. Le gouvernement ne comprend pas, et ne peut le comprendre, que le seul rapport possible avec les harraga est le rapport � des citoyens. Mais les citoyens ne se sentent tels que si le destin du pays leur appartient en partie, au moins en partie. Vous savez ce que cela veut dire, ne serait-ce qu�en termes d��lection ?
M. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable