Actualités : ALI YAHIA ABDENNOUR A PARTIR DE TIZI-OUZOU :
"Le pouvoir ne respecte pas son peuple !"


Toujours aussi lucide et les convictions bien arrêtées, Ali Yahia Abdennour n’a pas été de mainmorte avec le pouvoir de Bouteflika et de ceux qui l’ont précédé, jeudi à Tizi-Ouzou.
Dans son intervention, en la petite salle de la maison de la culture Mouloud- Mammeri, le président d’honneur de la Ligue pour la défense des droits de l’homme s’est, en premier lieu, attardé sur la question identitaire et les différentes étapes imposées depuis la fin des années quarante au combat pour la légalisation du fait amazigh avant de joindre sa voix à toutes celles qui revendiquent la réhabilitation de Ouali Bennaï et Amar Ould Hamouda en tant que personnalités marquantes de l’histoire contemporaine du pays. En tous les cas, estime le président d’honneur de la LADDH, ce n’est pas avec Bouteflika au pouvoir que le combat pour l’identité aboutira. Les fameuses phrases «De loin je vous voyais des géants, mais d’ici vous êtes finalement des nains» ou encore «je vais crever votre ballon de baudruche» prononcées à Béjaïa puis à Tizi-Ouzou par le président de la République ne font aucun doute sur l’indisponibilité de celui-ci à reconnaître tamazight dans toutes ses dimensions. Ali Yahia Abdennour, fut aussi prolixe quand il s’agissait de livrer le fond de sa pensée sur l’actualité et les échéances qui s’annoncent avec la prochaine révision constitutionnelle et l’élection présidentielle qui suivra. Là, le vieux militant des droits de l’homme ne se privera pas d’écorcher à l’envie, le pouvoir qui, juge-t-il, n’a pas fini de prendre le peuple non pas pour des citoyens mais des sujets auxquels on propose des référendums destinés à plébisciter les présidents en guise d’élection présidentielle telle celle qui s’annonce. Particulièrement inspiré, Ali Yahia Abdennour se fera comme un plaisir de reprendre l’exemple de la maladie de Bouteflika pour illustrer sa certitude sur ce que pense le pouvoir de son peuple et pour conclure que les mouvements de colère qui secouent un peu partout le pays en ce moment sont dus à ce manque de respect que le pouvoir a, à l’égard des Algériens. Après sa sortie d’il y a dix jours, face aux étudiants de l’université de Tizi-Ouzou, Ali Yahia Abdennour a réussi à mobiliser beaucoup de monde, et ainsi, a donné un coup d’envoi en trombe, avec Saïd Sadi qui était en conférence à l’auditorium de l’Ecole hôtelière de Tizi, à la double commémoration des anniversaires du Printemps berbère et des tristes événements de 2001.
Azedine Maktour



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