Culture : �D�LIT DE FUITE� PAR MOHAMED BOUDIA
Proc�s du terrorisme routier


Cette semaine, l'auteur a pr�sent� son ouvrage � la biblioth�que de wilaya de Chlef, miraculeusement �pargn�e par la d�ferlante de violence qui a s�vi lors des �meutes par lesquelles la frange juv�nile de la population a exprim� son ras-le-bol d'une malvie intenable et le probl�me des pr�fabriqu�s n'a �t� en fait que la goutte d'eau qui a fait d�border le vase. Rappelons que M. Boudia est un cadre retrait� de l'enseignement.
Auteur prolifique, il compte � son actif pas moins de 26 ouvrages publi�s en France, parmi lesquels D�lit de fuite. Le livre relate un drame qui s'est jou� dans la ville de Miliana. En effet, par une nuit hivernale, un camion, lanc� � vive allure, percute un obstacle, mais le conducteur ne prend pas la peine de s'arr�ter, pensant � un animal, chose courante dans cette r�gion montagneuse. Passe un autre automobiliste qui aper�oit un bras d�passant de dessous la neige. Croyant avoir � faire � un homme toujours en vie, il s'empresse de le conduire dans son v�hicule � l'h�pital le plus proche. Mal lui en prit, car il sera consid�r� comme suspect et il est aussit�t arr�t�, jug� et incarc�r�. Pendant ce temps, le v�ritable responsable de l'accident emm�ne son camion chez un m�canicien. Le garagiste tarde � proc�der aux r�parations n�cessaires car son flair va l'orienter vers une piste faisant ressortir que l'impact sur le v�hicule n'est pas le r�sultat d'un choc avec un animal. Il essaye de pousser plus loin ses investigations car il a toujours r�v� de travailler dans la police mais son niveau d'instruction l'a disqualifi�. Il va mettre la puce � l'oreille d'un inspecteur qui lui rend souvent visite pour r�parer sa voiture. Ainsi, de fil en aiguille, la trame de l'affaire est reconstitu�e. Le propri�taire du camion va �tre confondu, preuves � l'appui. Le coupable va spontan�ment se pr�senter devant la justice. A travers ce r�cit, c'est un v�ritable r�quisitoire que dresse M. Boudia contre les chauffards, v�ritables terroristes routiers, responsables de la transformation des voies de communication terrestres en une v�ritable jungle, infr�quentable, dans laquelle s�vissent des individus tr�s dangereux. Il �taye ses accusations par des chiffres tr�s �loquents. Il explique que les accidents de la route sont devenus la b�te noire des populations. C'est un fl�au qui rivalise avec d'autres calamit�s comme le sida. L'ann�e 2004 a �t� class�e la plus meurtri�re en Alg�rie, au 4e rang avec 3 205 morts et 48 410 bless�s, sans compter plusieurs milliers de handicap�s. Le 14 novembre 2007, on a enregistr� 4 120 morts et le classement suivant est �difiant : 1e S�tif (32 accidents, 2e Oran (29 accidents), 3e Chlef (21 accidents). Le facteur humain repr�sente la principale cause avec la n�gligence des pi�tons, le non-respect de priorit�, les d�passements dangereux, la mauvaise appr�ciation de la distance de s�curit�, sans compter le mauvais �tat des routes. Il y a 1,2 millon de morts chaque ann�e sur les routes, soit 30% du total des d�c�s. La tranche d'�ge touch�e est constitu�e par les 15 - 44ans. En 2008, il y a eu 8 morts et 15 bless�s en trois jours. Le conf�rencier regrette que la r�vision du code de la route de 2006 n'ait rien am�lior�. Par contre, il est �merveill� par la pr�vention routi�re su�doise. Ce pays enregistre le taux de morts le moins �lev� dans le monde, soit 50 par an. D'autre part, il note avec satisfaction la mise au point par le fameux constructeur Saab d�une cl� magique (alcokey) qui ne tourne pas lorsque le conducteur pr�sente un taux d'alcool�mie anormal. L'auteur ne manque pas, au passage, de donner un coup de griffe aux d�cideurs qui ne prennent pas en charge s�rieusement l'entretien des routes. Il propose qu'un accident entra�nant mort d'homme soit consid�r� comme un homicide involontaire afin de mettre fin � la banalisation de tels comportements.
Medjdoub Ali

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