Monde : Sur des yachts de luxe, des "boat- people" nantis fuient le Liban en crise

Dans le port de Dbaiy�, au nord de Beyrouth, les �l�gants yachts de plaisance se sont reconvertis en navettes pour �boat-people� nantis qui fuient le Liban secou� par les violences les plus meurtri�res depuis la guerre civile.

�Le tarif est de 1 500 dollars par personne pour l'aller seulement vers le port chypriote de Larnaca�, explique le directeur d'une compagnie de navigation. �La demande ne cesse d'augmenter depuis samedi�, affirme ce jeune homme qui refuse de donner son nom. Lundi soir, 200 personnes �taient arriv�es � bord de 18 bateaux � Larnaca. Des affrontements entre partisans de l'opposition et de la majorit� avaient �clat� � Beyrouth, le 7 mai, et ont fait depuis 62 morts et environ 200 bless�s. Des militants du Hezbollah, le puissant parti chiite d'opposition, bloquent depuis l'acc�s � l'a�roport de la capitale et des partisans de la majorit� barrent la route principale vers la Syrie, tandis que le port de Beyrouth a cess� toute activit� depuis vendredi. La compagnie de croisi�res, comme une poign�e d'autres, assure deux voyages par jour vers Larnaca � partir d'une marina priv�e � Dbaiy�. Le trajet dure environ six heures, pour une distance de 210 kilom�tres. �Nous exigeons la moiti� du tarif � la r�servation et ne quittons le port qu'une fois le bateau plein�, ajoute le directeur de la compagnie. �Nous n'exploitons pas la capacit� maximale du yacht, de 50 personnes en utilisant les solariums. Nous remplissons seulement les 16 places assises, pour le confort des passagers�, dit-il. Le yacht est �quip� de trois cabines avec salles de bains, d'un salon, d'une cuisine et de solariums de luxe. Jusqu'� la semaine derni�re, de riches Libanais ou des touristes, notamment russes, l'utilisaient pour longer les c�tes libanaises ou se rendre � la station baln�aire �gyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Malgr� la situation, beaucoup font le voyage en sens inverse. �Ce sont surtout des journalistes, des personnes oblig�es de rentrer ou des ministres rentrant d'une mission officielle�, indique le jeune homme. Sur la jet�e d'un club priv� de Kaslik, dans le nord de Beyrouth, une femme �l�gante organise le d�part de sa famille. �Je profite du yacht priv� d'une amie pour embarquer vers Chypre mes parents et mes enfants, qui �taient ici en vacances�, dit Claudette. �Ici, pas de voyages � but lucratif. Tout contrevenant serait imm�diatement renvoy� du club�, affirme le responsable des relations publiques, Elie Kanaan. Face � la situation, l'ambassade de Chypre facilite le transit des Libanais et d�autres ressortissants par son territoire. �Nous faisons de notre mieux pour d�livrer les visas en 24 heures, m�me moins en cas d'urgence �, indique un responsable du service des visas en soulignant que �la demande s'accro�t depuis deux jours�. La s�curit� g�n�rale libanaise tamponne rapidement les passeports apr�s s'�tre assur�e qu'ils sont en r�gle. Des charters priv�s quittent aussi Beyrouth depuis mardi �� raison de deux vols quotidiens vers Amman avec vingt passagers chacun �, ou bien �sur demande � vers Chypre, indique le propri�taire d'une compagnie d'aviation priv�e. Il refuse de divulguer le tarif, qui serait de 400 dollars. Les routes vers l'a�roport sont bloqu�es par des monticules de terre. Une voiture d�pose les passagers au pied de ces barrages que les voyageurs traversent � pied, pour �tre r�cup�r�s de l'autre c�t� par des v�hicules qui les conduisent aux avions. Les taxis vers la Syrie profitent aussi de la situation et empruntent les routes de Tripoli ou de Qaa, deux points de passage dans le nord du pays. Louer une voiture pour Damas co�te 400 � 600 dollars, contre 75 avant les �v�nements, la place dans un taxi collectif 80 dollars, contre 20 pr�c�demment.

Un projet de r�solution pourrait �tre pr�sent� � l'ONU
Un projet de r�solution pourrait �tre soumis au Conseil de s�curit� de l'ONU pour tenter de r�soudre la crise libanaise, a indiqu�, hier, le chef de la diplomatie fran�aise Bernard Kouchner. �Une r�solution, qui n'est pas encore compl�tement �crite, pourrait �tre propos�e au Conseil de s�curit�, a d�clar� M. Kouchner, interrog� sur ce sujet � l'Assembl�e nationale, sans donner plus de d�tails sur ce texte. Le ministre a �galement indiqu� qu'il ne souhaitait pas entreprendre de d�marche particuli�re en attendant le r�sultat d'une mission de la Ligue arabe. �Nous ne pouvons pas interf�rer, maintenant, dans la m�diation de la Ligue arabe�, dont le secr�taire g�n�ral, Amr Moussa, est attendu aujourd�hui � Beyrouth. �Venir � plusieurs en m�me temps, ce serait tr�s nocif pour nos amis libanais. Donc attendons, mais attendons tr�s peu de temps�, a-t-il d�clar�. M. Kouchner a �galement fait part de son appui au gouvernement du Premier ministre, Fouad Siniora, ainsi qu'aux efforts du chef de l'arm�e, le g�n�ral Michel Sleimane, avec qui il s'est entretenu lundi. �Jusque-l�, nous nous satisfaisons de la paix relative, tr�s relative, revenue, en esp�rant que cela continuera�, a-t-il dit, en ajoutant que �nous sommes pr�ts � de nouvelles d�marches fran�aises, europ�ennes et internationales�. L'arm�e se tenait pr�te, hier, � utiliser la force contre toute pr�sence d'hommes arm�s et poursuivait son d�ploiement � travers le Liban pour tenter de maintenir le calme, pr�s

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