P�riscoop : BAZOOKA
DEMAIN, CE SERA QUOI ?
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Le Soir d'Alg�rie a bien fait de publier un dossier sur l'inquisition. Le lecteur s'aper�oit que les interdits multiples promis par la force des milices d�but 1990/91 puis par celle de la terreur sont en train de se r�aliser en douceur, par touches successives, de fa�on indolore si j'ose dire, apr�s le choc frontal de l'interdiction de l'importation d'alcool par un amendement de l'APN.
Cette interdiction, report�e pour cause de n�gociations d'entr�e dans l'OMC, se r�alise par la fermeture des bars sous la pression d'une opinion publique �choqu�e� par la pr�sence d'un tel commerce. Il y a quelques mois, dans le quartier de Hussein-Dey, � Alger, un groupe surexcit�s de voisins ont voulu mettre le feu � un bar. Les clients ont d� se barricader pour ne pas subir les agressions programm�es par des citoyens connus pour leurs engagements int�gristes. La police est intervenue pour faire cesser la menace mais personne ne s'�tait demand� pourquoi des citoyens, au nom de leurs convictions, arrivaient � annuler, de fait, des d�cisions de l'Etat d'autoriser telle ou telle activit�. Et, surtout, personne ne se demandait pourquoi l'Etat c�dait de son autorit� et de ses pr�rogatives. La morale ne peut pas remplacer le droit ou alors ce serait la voie ouverte � toutes les d�rives. Le droit r�glemente justement les rapports entre des citoyens qui n'ont pas forc�ment les m�mes opinions ni les m�mes r�gles de conduite, qu'on les appelle morale ou non. Cette remise en cause de l'Etat et du droit s'est infiltr�e dans les rouages de l'Etat lui-m�me, et des fonctionnaires r�alisent les buts de groupes de pression en usant des postes et des fonctions que l'Etat leur a octroy�s. L'Etat min� de l'int�rieur ? Certainement � propos de cette question d'alcool. Il autorise d'un c�t� la production de bi�re ou de vin mais interdit sa consommation. La contradiction est flagrante. La marche insidieuse d'une fraction de la population dans le contr�le de l'Etat est rampante mais apparemment implacable. Il est bien s�r encore temps de poser le probl�me et de mettre le hola � cette tendance des fonctionnaires d'agir selon leurs croyances personnelles et non selon la loi. Car, aujourd'hui, c'est l'alcool et demain, ce sera quoi ?
M. B.

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