Actualités : SES ACTIVITÉS SONT INTIMEMENT LIÉES A L'AGENDA PRÉSIDENTIEL
Le FLN, un parti en panne !


Le FLN s’est-il fait piéger par ses propres options ? Assurément, oui ! L’ex-parti unique, qui s’est, corps et âme, lié au «destin» de Bouteflika, s’en trouve désormais complètement tétanisé par le statu quo ambiant au sommet de l’Etat.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Parti majoritaire du pouvoir mais sans pouvoir, le FLN avait été entièrement accaparé par Bouteflika dans la foulée de sa reconduction à la tête de l’Etat. Après s’être imposé président du parti à l’occasion du fameux «congrès redresseur» de 2005, Bouteflika a fini, en fait, par faire de l’ex-parti unique une sorte de comité de soutien, zélé et soumis. La nomination de Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement, en mai 2006, consacrera définitivement cet état de fait : le FLN est, depuis, le canal par excellence de la propagande présidentielle ! Plusieurs fois même à son détriment et aux dépens de sa propre crédibilité. Le dossier de la révision constitutionnelle en est, ainsi, la parfaite illustration. Combien de fois, en effet, Belkhadem a-t-il publiquement annoncé des échéances «fermes» à ce propos sans que cela advienne ? Mais à sa décharge, notons que même Bouteflika s’était laissé aller à ce jeu. Or, à l’approche de la présidentielle, la situation change du tout au tout ! A seulement dix mois du rendez- vous politique le plus important en Algérie, la situation, qui était «très claire», pour paraphraser Bouteflika, en janvier 2008 est désormais frappée d’un flou désarmant ! La campagne coup de force sous le slogan «Révision de la Constitution et un troisième mandat pour Bouteflika», menée tambour battant en janvier-février 2008, ayant été brutalement interrompue début mars sur instruction de... Bouteflika, c’est le FLN qui se retrouve en position de hors jeu ! Tout était prévu et préparé, en effet, pour que Bouteflika convoque le Parlement vers la mi-mars, début avril, pour réviser la Constitution et, partant, se présenter à sa propre succession. Le FLN devait, lui, occuper le terrain en parallèle avec, successivement, une conférence des cadres, une conférence des cadres femmes du parti, une session du conseil national et, tout de suite après, un congrès extraordinaire. Un congrès prévu initialement pour mi-avril au plus tard ! Rien de tout cela. Mieux, le FLN, qui avait le vent en poupe, est frappé d’une panne subite depuis deux mois et rien n’est prévu en perspective pour le moment. La réémergence, inattendue, de Ouyahia ces dernières semaines fait même virer cette «panne» en panique dans les rangs du plus vieux parti d’Algérie.
K. A.



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