Le Soir d'Algérie

La plage-pilote de Oued G’sob, relevant de la commune de Filfila, a été inaugurée par les officiels le 5 juin dernier. L’achèvement des travaux, prévu pour le 25 mai, a été retardé de quelques jours.
Une enveloppe financière estimée à 1,5 milliard a été allouée par la wilaya pour l’application de l’une des directives du ministère de l’Environnement, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, intervenant dans le cadre de la réalisation de plagespilotes au niveau des 14 wilayas côtières. Une part du montant, soit 600 millions de centimes, a été accordée à la commune de Filfila pour qu’elle se charge de la réalisation de quelques travaux. Sur la base du plan d’aménagement du BET désigné par l’Agence nationale de développement du tourisme, les travaux ont vu la réalisation de bornes de fontaine en fonte, d’accès multiples, d’un poste de secours avec présence de médecins et d’ambulances, de sanitaires, de vestiaires, de cabines de déshabillage, de douches, de postes pour la gendarmerie, la police et la Protection civile et d’un bureau (chalet préfabriqué) pour l’accueil, la gestion et l’animation... Selon les prévisions, il y aura également l’installation de tracteur, d’un tamiseur, de barques et la dotation des agents en talkies-walkies. L’accès au périmètre sécurisé sera gratuit et un espace a été cédé à un privé dans le cadre des concessions des plages. Incessamment, il sera procédé à l’installation d’un chef de mission du pôle placé sous la tutelle du Commissariat national du littoral et c’est à lui qu’échoit la tâche de définir les besoins humains pour chaque site. Il sera secondé par des agents d’accueil et d’animation, «dont le profil doit correspondre aux particularités du site et aux activités proposées : éco-gardes, moniteurs de plongée, moniteurs de ski, animateurs culturels...». Actuellement, dans la soirée, les familles profitent de cette nouvelle réalisation et s’installent sur les quelques bancs mis à leur disposition. D’aucuns n’y voient qu’un trottoir. «Quelle plage-pilote ? On a construit des trottoirs et installé un dispositif sécuritaire. C’est tout. » Une chose est sûre, avec la plage-pilote, la côte relevant de la commune de Filfila sera dynamisée mais en partie seulement. Avant et après la plage-pilote, c’est encore le désert touristique ! La commune de Filfila devrait intervenir, selon les moyens du bord, pour que ses trois plages (Oued G’sob, Oued Chatt et Oued Righa) soient des indicateurs fiables de l’essor touristique escompté. Les aspects répressif et de contrôle rigoureux sont des mesures d’accompagnement primordiales pour mettre un frein à tout dépassement. L’idée de réalisation d’une corniche allant de Larbi Ben M’Hidi jusqu'à Filfila qui a germé dans l’esprit des responsables il y a quelques années est toujours d’actualité. La longueur de plus de 10 km attribuée additionnellement aux neuf plages de la station balnéaire de Larbi Ben M’hidi et de la commune de Filfila est un atout aux avantages économiques, touristiques et de loisirs indéniables. La plage-pilote, c’est la préservation par la wilaya de son patrimoine touristique. Elle est aussi, et surtout, une forme de lutte contre l’implantation anarchique des tentes et une manière de concurrencer les concessions de plages dont quelques gérants investissent des sommes faramineuses pour faire beau. L’exemple le plus édifiant est celui de la concession Beach Flamant Rouge de Boussalem Adel, au poste n° 4 de Larbi Ben M’hidi. D’ailleurs, ce fut la seule concession ayant été inaugurée ou visitée par les autorités officielles le 5 juin à l’occasion de l’ouverture de la saison estivale.
Zaïd Zoheïr