Battue lors de son deuxième match par la Croatie, l'Allemagne est toujours maîtresse de son destin. Un nul lui suffit pour obtenir son billet pour les quarts, un résultat a priori à sa portée face à l'Autriche. Le sélectionneur Joachim Löw devrait muscler son milieu en titularisant Tim Borowski ou Thomas Hitzlsperger, voire les deux, afin de placer son meilleur buteur, Lukas Podolski, en attaque. Attention cependant aux Autrichiens, qui savent qu'une victoire pourrait leur permettre de disputer les quarts de finale de «leur» tournoi en fonction du score entre la Pologne et la Croatie. Pour motiver ses troupes, le sélectionneur Josef Hickersberger ne manquera pas de leur rappeler qu'au Mondial-1978, en Argentine, son pays avait dominé à la surprise générale l'Allemagne (3-2).

AUTRICHE - ALLEMAGNE (19H45 À VIENNE) POLOGNE - CROATIE (19H45 À KLAGENFURT)
Le pari fou des Polonais

Les Croates, assurés de finir premiers du groupe et de disputer les quarts, ont déjà prévenu : ils feront tourner leur effectif aussi bien pour ménager les organismes (l'attaquant Ivica Olic est fatigué) que pour protéger les joueurs déjà avertis (les défenseurs Robert Kovac et Josip Simunic, ainsi que les milieux Luka Modric, Darijo Srna et Jerko Leko). Les Polonais, eux, n'ont plus le choix : ils doivent vaincre et attendre de connaître le résultat d'Autriche- Allemagne. Les joueurs de Leo Beenhakker, placés dans une situation inconfortable après le nul concédé dans le temps additionnel face à l'Autriche (1-1), devraient encore se passer de leur meneur de jeu, Maciej Zurawski, toujours blessé à la cuisse, et de leur attaquant Lukas Piszczek, pas encore complètement remis après avoir été touché à une cheville.

MICHAEL BALLACK :
«On a encore de la marge»

Le capitaine allemand Michael Ballack s'est montré confiant avant l'une des affiches de l'Euro-2008 (groupe B), le choc entre l'Autriche et l'Allemagne aujourd’hui à Vienne. «On sait qu'on a encore de la marge», a-t-il martelé en référence à la défaite jeudi contre la Croatie (2-1). «On n'a perdu qu'un match, on est convaincu qu'on va gagner contre l'Autriche et atteindre les quarts de finale», a souligné le maître à jouer allemand avant de s'envoler pour Vienne.

Comment votre équipe aborde ce match capital pour la qualification en quart de finale ?
On est favoris, mais les Autrichiens n'ont rien à perdre, on s'en rend compte à leurs déclarations. Il va falloir se donner à 100%, faire preuve de passion et d'engagement. Cela ne va pas être facile avec un stade entier qui sera à fond derrière son équipe, mais on le savait déjà avant le début du tournoi. Cela aurait été bien d'être qualifié pour les quarts de finale après le match contre la Croatie, mais on peut vivre avec la situation et la pression qui va avec. On a montré par le passé qu'on savait s'accommoder de la pression. Malgré notre défaite contre la Croatie, on a la chance d'être encore dans le tournoi, la situation n'a pas vraiment changé. Le match contre l'Autriche, c'est un peu comme un huitième de finale, il faut maintenant gagner tous les matches pour aller au bout.
La défaite contre la Croatie a-t-elle montré le vrai niveau de l'équipe d'Allemagne ?
Les Croates ont été meilleurs que nous, dans les duels, dans leur prise de décision, dans beaucoup de domaines, mais tout n'était pas à jeter dans ce match. Tous les joueurs qui ont joué contre la Croatie peuvent beaucoup mieux jouer. On sait donc qu'on a encore de la marge pour évoluer à notre meilleur niveau. Quant à l'avenir du sélectionneur, ce n'est pas une question qui me préoccupe. Comme tous mes coéquipiers, je veux gagner. On n'a perdu qu'un match, on est convaincu qu'on va gagner demain (aujourd’hui, ndlr) et atteindre les quarts de finale.
L'encadrement a indiqué que les joueurs avaient beaucoup discuté entre eux depuis la défaite contre la Croatie. Que vous êtes vous dit ?
Ce n'était pas des réunions de crise ou quelque chose d'anormal. Nous nous sommes beaucoup parlés, car nous avons perdu un match, c'est un processus normal. Notre prestation contre la Croatie n'était pas OK. On s'est dit des choses, je ne veux pas rentrer dans le détail. Il y a certaines choses dont on doit discuter sans que l'entraîneur soit là. Chacun dit ce qu'il pense, ce qui lui convient ou ne lui convient pas, certains se sentent plus libres de parler quand on est entre nous, c'est le but, mais cela reste dans l'équipe. Les discussions étaient parfois animées, mais ce qui est important, c'est que cela serve l'intérêt de l'équipe.

Conditions de qualification dans  le groupe B

Croatie qualifiée et assurée de finir première de son groupe
Allemagne qualifiée en cas de victoire ou match nul contre l'Autriche
Autriche qualifiée en cas de succès sur l'Allemagne et :
- de défaite ou match nul de la Pologne face à la Croatie
- En cas de succès de la Pologne sur la Croatie, l'Autriche et la Pologne seront départagées vraisemblablement à la différence générale (avant la dernière journée, Autriche -1, Pologne -2).
Autriche qualifiée en cas de succès étriqué (1 but d'écart) sur l'Allemagne et de succès de la Pologne (avec deux buts d'écart) sur la Croatie, à condition que l'Autriche ait marqué plus de buts que la Pologne dans son match. L'Autriche devancera alors la Pologne grâce à un nombre supérieur de buts marqués dans tous les matches du groupe. Pologne qualifiée en cas de succès (large avec au moins trois buts d'écart) sur la Croatie et de succès étriqué (1 but d'écart) de l'Autriche sur l'Allemagne. Pologne qualifiée en cas de succès (avec deux buts d'écart) sur la Croatie et de succès étriqué de l'Autriche (1 but d'écart) sur l'Allemagne à condition que la Pologne ait marqué plus de buts que l'Autriche dans son match. La Pologne devancera alors l'Autriche grâce à un nombre supérieur de buts marqués dans tous les matches du groupe. Dans le cas où la Pologne gagnerait avec deux buts d'écart et l'Autriche avec un but d'écart, tout en marquant le même nombre de buts dans leurs matches respectifs, les deux pays seront à égalité parfaite (même nombre de points, de buts marqués et encaissés). La Pologne devancera alors l'Autriche grâce à un meilleur coefficient UEFA.