R�gions : AFFAIRE DES COOP�RATIVES AGRICOLES
El-Tarf, un Etat dans l�Etat


Bien qu�il ait �t� instruit par les tribunaux tant � Annaba qu�� El Tarf, le dossier des coop�ratives agricoles n�est pas d�finitivement clos. Il vient d��tre m�me relanc�.
Des d�marches ont, en effet, �t� entreprises par la direction de l�agriculture et les v�ritables agriculteurs afin de r�cup�rer ce qui peut l��tre de leur important patrimoine au b�n�fice du d�veloppement agricole dans la r�gion. Tout aussi relanc�, le dossier des cr�dits financiers accord�s par l�Etat particuli�rement ceux destin�s � la cr�ation d�unit�s frigorifiques de conservation. La gestion des coop�ratives comme les cr�dits avanc�s dans un cadre ou un autre d�un des fonds mis en place par le minist�re de l�Agriculture, b�n�ficiaient constamment � des groupuscules de personnes. Il en est ainsi de la coop�rative agricole sp�cialis�e dans les approvisionnements (Casap), celle sp�cialis�e dans l��levage (Coopsel), dans l�irrigation, am�nagement et construction (Casiac), dans la production agricole et petits �levages (Copape) et la coop�rative sp�cialis�e dans les cultures industrielles (Carsci). Sous une apparence de l�galit�, cette derni�re n�en finit pas de faire l�objet d�une v�ritable op�ration de d�pe�age. L�ensemble de son patrimoine � Annaba et El Tarf constitu� de biens fonciers, immobiliers et mobiliers fait depuis des ann�es le bonheur d�op�rateurs �conomiques nationaux et �trangers auxquels il est lou�. L�exemple le plus probant de ce qui ressemble � une dilapidation des biens publics (le sigle coop�rative n��tant qu�un trompe-l��il) est � relever � la Tabacoop, Tomacop, Cotocoop d�Annaba. Il l�est aussi dans la wilaya d�El Tarf au niveau de la Tabacoop de Dr�an et des unit�s de transformation de Ben M�hidi (� l��tat de ferraille) et celle de Bouteldja (lou�e � des Turcs). Dans cette derni�re wilaya, la d�liquescence des institutions de la R�publique a atteint le point de non-retour. La corruption et le trafic d�influence y ont �lu domicile. Cette situation pr�vaut toujours malgr� la nomination d�un nouveau wali apr�s plusieurs ann�es d�un int�rim vide de toute gestion r�elle des pr�occupations des habitants. L�affaire dite �du wali d�El Tarf� semble avoir fait des �mules. Ce dossier, toujours sous instruction judiciaire, est tr�s lourd. Outre le wali de l��poque, il implique d�autres hauts fonctionnaires et des op�rateurs �conomiques. Ils sont accus�s d�abus de biens sociaux, dilapidation des biens, signature de march�s contraires � la l�gislation, trafic d�influence. Bien que donn�s pour av�r�s par les enqu�teurs d�p�ch�s par les services de la pr�sidence, certains ont estim� que la presse locale en avait fait une publicit� exag�r�e. La r�cente installation du nouveau directeur de l�ex�cutif de cette wilaya � vocation touristique et frontali�re avec la Tunisie, n�a pas d�courag� les adeptes de ces pratiques. Le pillage syst�matique du sable de plage et des sites arch�ologiques se poursuit toujours. Et si le cheptel continue de traverser notre fronti�re, les importants retards dans la r�alisation de projets socio�conomiques ou la r�ception d�autres comportant de graves malfa�ons et bien d�autres m�faits portant atteinte � l�int�r�t public, tournent au scandale. Trois ans apr�s la mise en accusation du wali d�El Tarf et sa mise sous contr�le judiciaire, la justice donne l�impression de s'essouffler. Une chape de plomb p�se sur l�instruction de ce dossier qui a mis en lumi�re des anomalies dans la gestion du patrimoine foncier, des projets de r�alisation de logements, �quipements et travaux publics ainsi que des carri�res de sable. Comme pour confirmer l�impression g�n�rale dans la r�gion que la wilaya d�El Tarf est un Etat dans l�Etat, un vendeur de voitures se met dans la t�te qu�il peut pi�tiner en toute impunit� les lois de la R�publique. C�est ce qu�il a fait sans �tre nullement inqui�t� � Sidi- Kaci dans la commune de Ben M�hidi. Il n�a pas trouv� mieux que d�accaparer des locaux commerciaux c�d�s en toute propri�t� par l�Entreprise de promotion du logement familial (EPLF) � une femme. Elle se pr�parait � ouvrir une pharmacie dans cette localit� o� les habitants en avaient bien besoin. Ni les titres de propri�t� pr�sent�s par les propri�taires l�gitimes � ceux cens�s veiller au respect de la loi et encore moins la plainte pour occupation ill�gale et pr�judice commis n�ont entra�n� une quelconque r�action. �Il s�agit de locaux appartenant � un de nos clients qui dispose des documents justifiant de leur acquisition aupr�s de notre entreprise. Ce client s�est pr�sent� � nos services pour se plaindre de leur occupation ill�gale par un commer�ant. Nous avons tenu � confirmer une nouvelle fois et par �crit que ces locaux sont bel et bien la propri�t� de la dame et de nul autre� a affirm� le directeur de l�EPLF El Tarf. Pour les habitants de la wilaya d�El Tarf, cette affaire signifie que l�arriv�e du nouveau wali ne changerait pas grand-chose aux pratiques des animateurs de la mafia locale. Ainsi, apr�s avoir gangren� tous les rouages des administrations de l�Etat en �liminant par la corruption et m�me par la violence les obstacles, cette mafia s�int�resse au march� de la drogue. Il ne s�agit pas de la �douce� mais de la dure comme les 100 kg de coca�ne dont seulement 22 kilogrammes ont �t� saisis fin 2006 par la Gendarmerie nationale d�El Kala.
A. Djabali

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