Culture : L�INTUITION DU DESERT
La nouvelle pi�ce d�Arezki Metref


�Les mots ne p�sent pas lourd. Ce sont les seules choses que l�on peut passer aux yeux des gardiens des fronti�res� � Des phrases aussi incisives, il y en a de tr�s nombreuses. En fait c�est toute la pi�ce de th��tre L�Intuition du d�sert qui en est pav�e. Une lecture de cette pi�ce, la derni�re cr�ation de notre confr�re Arezki Metref, a �t� donn�e � Paris le 19 juin dernier par l�auteur lui-m�me, accompagn� de Belkacem Tatem, autre homme de culture qui exerce ses talents de com�dien, peintre ... Yiwane et Syne sont les deux protagonistes, les seuls personnages de la pi�ce.

En fait, il n�y en a m�me, peut-�tre, qu�un seul et son double. Ils se retrouvent en pleine nuit dans le d�sert, dans une gare, peut-�tre. Ils questionnent l�histoire, celle de l�Ahaggar et celle, plus vaste encore, du pays, de son histoire et des histoires morcel�es comme le sont leurs deux identit�s tourment�es. Des pans entiers de notre histoire, de la guerre d�Ind�pendance, � ce jour, d�filent par le truchement du dialogue des deux personnages, de leur v�cu et du r�le que chacun des deux a pu jouer et qu�il ne cherche ni � magnifier ni � r�duire, m�me lorsqu�il n�a pas �t� glorieux. Cette parole qui lib�re, qui conte, ce dialogue qui est peut-�tre plut�t un monologue des deux faces d�un m�me personnage, permet simplement de voir que les certitudes sont �branl�es et c�est peut-�tre mieux de ne jamais en avoir et de toujours s�interroger. Metref n�a pas, de toute �vidence, �crit une pi�ce aux dialogues carr�s, facile � lire, au d�roulement lin�aire. Tout dans L�Intuition du d�sert est comme l�est l�identit� de chacun, si complexe et si tourment�e. C�est dans les locaux de l�Association de culture berb�re (ACB), � Paris, que la pi�ce a �t� lue devant un public venu tr�s nombreux. Cela n�est d�ailleurs pas �tonnant de voir autant de personnes venues d�couvrir la derni�re �uvre de celui qui n�a jamais cess� de cr�er et qui a fait, en compagnie d�autres, de l�ACB l�association la plus active � Paris. Celle qui s�est impos�e dans les milieux de l�immigration mais plus largement aussi dans la sph�re culturelle de la capitale ou plus intimement dans le quartier o� elle organise ses activit�s. Ces derni�res cherchent � favoriser la cr�ation dans les domaines culturels divers : langue, th��tre, litt�rature, arts plastiques... Les rencontres de l�ACB dans le domaine de la litt�rature sont, aujourd�hui, tr�s attendues, parce qu�elles permettent, par le choix des sujets et la qualit� des intervenants, des �changes tr�s riches. Arezki Metref est justement l�artisan de ces rencontres, comme il est le r�dacteur en chef de Actualit�s et culture berb�res, la revue de l�ACB sur laquelle nous aurons � revenir prochainement.

Khadidja Baba Ahmed,
bureau du Soir � Paris

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