Vox populi : HUMEUR
La revanche des m�diocres


On parle un peu partout de baisse catastrophique du niveau scolaire, aussi bien dans le primaire, le secondaire que dans les universit�s. Il est vrai que la surcharge des classes, des amphis et des laboratoires de travaux pratiques, le manque de documentation, une arabisation des mati�res forc�e et d�sordonn�e � tous les niveaux (primaire, secondaire, sup�rieur), le d�veloppement ultra-rapide des sciences qu�on n�a jamais pu ma�triser � temps laissent effectivement penser que le niveau scolaire est au plus bas.
Mais par rapport � quoi ? A qui ? Le niveau a baiss� par rapport � des p�riodes pr�cises (par exemple les ann�es soixante, soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix) ? Par rapport � nos voisins marocains, tunisiens, fran�ais ? Quels sont les points faibles de l��tudiant alg�rien : les math�matiques, la physique et la chimie, les langues �trang�res ? Pour le moment, ce ne sont que des constats tr�s vari�s faits �� et l� par de simples citoyens, par des parents d��l�ves ou des �l�ves eux-m�mes. Aucun sp�cialiste du domaine, aucune �quipe p�dagogique n�a effectu� de travaux dans ce sens pour nous r�pondre s�rieusement, c'est-�-dire scientifiquement. Mais dans ce clair-obscur, comme aimait � le dire notre illustre �crivain Albert Camus, c�est le m�diocre qui profitant de l�aubaine fait tapage. Il vous dira avec une tr�s forte conviction que lui avec son niveau de sixi�me de �jadis�, il vaut tous les ing�nieurs et licenci�s d�aujourd�hui. On serait tent� de lui r�pondre : vous qui �tes si intelligent, pourquoi vous n�avez pas fini vos �tudes ? Voila un autre m�diocre qui, du haut de ces cinquante ans adoss� � un maigre CM2 ( 5e ann�e primaire), fait la gonflette devant son fils de vingt ans bachelier et inscrit � l�universit� mais qu�un certain manque d�exp�rience le fait h�siter sur des probl�mes de vie courante. Monsieur, attendez que votre fils ait cinquante ans pour voir� En voil� encore un autre cas plus grave, car cela se passe devant les cam�ras de la t�l�vision. Un intervenant d�clare avec fiert� que le certificat d��tudes primaires �toujours de jadis�, valait le bac d�aujourd�hui. Si mes souvenirs sont bons, en classe de CEPE, on apprend � manipuler les quatre op�rations (l�addition, la soustraction, la multiplication et la division), on apprend �galement � les utiliser dans des probl�mes de prix d�achat, prix de vente, b�n�fices, etc. En terminale, l��tudiant apprend � tracer des courbes, � calculer des d�riv�es, des sinus, des cosinus, etc. Par quelle recette magique le CEPE est devenu sup�rieur au bac ? Le m�diocre crie, hurle, vocif�re et on lui donne raison d�autant plus que l�arriv�e ces derniers temps de milliardaires analphab�tes lui donne une assise solide et visible pour ses r�les sans cesse grandissants.
L. Lallem, enseignant universitaire

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