Actualit�s : QUATRI�ME JOUR DU PROC�S DU S�ISME DE BOUMERD�S
Les 103 victimes de Dellys n�ont pas retenu l�attention attendue


Construction de b�timents sur des remblais. La v�racit� des informations contenues dans le rapport des �tudes g�otechniques du sol, �labor� par le Laboratoire national de l�habitat et de la construction, est d�nonc�e. Poursuites de la construction en d�pit de pr�sence d�eau. Divergences des accus�s sur la nature de cette eau et sa provenance. Ces quelques insuffisances constat�es et d�autres, qui n�ont pas fait l�objet de d�bats par le tribunal, comme par exemple les capacit�s techniques et professionnelles des entrepreneurs, la qualit� des mat�riaux de construction et des travaux avaient co�t� la vie � 84 personnes, selon le chiffre contenu dans l�arr�t de renvoi, et � 103 victimes selon les statistiques des t�moins qui ont v�cu le 21 mai 2003 la trag�die de la Cit� nouvelle de Dellys.
Au quatri�me jour du proc�s en appel sur le s�isme de Boumerd�s, le tribunal correctionnel a abord� le dossier des deux b�timents de 50 logements sociaux qui se sont effondr�s seulement 45 jours apr�s leur affectation aux attributaires. Selon le rapporteur de la commission d�enqu�te institu�e par le minist�re de l�Habitat, sur la base de laquelle ce d�partement avait d�pos� plainte, les experts de cette commission avaient recens� cinq causes. Belhadj A�ssa Omar les r�sume ainsi : la force du s�isme qui a induit une acc�l�ration de 0,24 % du sol, le mauvais choix du site qui �tait en remblais, la mauvaise conception des infrastructures de l�ouvrage, la mauvaise gestion pour la r�alisation des deux b�timents. �Le renforcement des fondations a �t� faite apr�s la r�alisation des b�tisses�, a-t-il pr�cis� � ce sujet. L�expert a �galement mis en cause le contr�le du b�ton, en indiquant qu�il n�y pas eu de contre-expertise au sujet de ce mat�riaux. Par ailleurs, M. Belhadj a pr�cis� que les investigations de la commission ont �t� r�alis�es sur la base des seuls documents techniques relatifs � ce projet. �Les gravas des deux b�timents ont �t� compl�tement �vacu�s. Nous n�avons par cons�quent effectu� aucune constatation physique.� Le procureur insistait pour faire dire � ce t�moin que le facteur humain a �t� la cause essentielle des destructions des 50 logements. Dans cette affaire, Benghanem Farid, � l��poque de la construction, ing�nieur du CTC charg� du projet, Benouali Youcet, g�rant du bureau d��tudes, qui a con�u les �tudes et suivi les travaux de r�alisation, les fr�res Laroussi, Hassen et Amar, entrepreneurs, qui ont r�alis� chacun 25 logements ont �t� condamn�s lors du proc�s de juillet 2007, � 2 ans de prison ferme et 5 000 DA d�amende.
Nappe phr�atique, eaux us�es ou eau de pluie ?

Pour des raisons �videntes tendant probablement � conforter son r�quisitoire, le procureur a focalis� exclusivement ses questions sur cette �nigmatique pr�sence d�eau sur le site choisi pour l�implantation des deux b�timents. Il revenait � chaque pr�sence d�un expert ou d�un pr�venu pour reposer la m�me question. �Les logements ont �t� construits sur une nappe phr�atique. Donc il y a eu erreur humaine ?� Force cependant est de constater qu�il a r�ussi � semer la discorde dans les affirmations des accus�s. Tous ont reconnu qu�il y avait effectivement de l�eau dans les fondations, confortant �galement les conclusions de la commission qui d�clare que les b�timents ont �t� construits sur un terrain gorg� d�eau. Mais chacun y va de son explication. Le responsable du bureau d��tudes dit qu�il s�agit des eaux us�es venant des b�timents construits en amont du chantier. Au moment de l�audition de l�un des entrepreneurs, Laroussi Amar en l�occurrence, le procureur fit lecture des d�clarations de ce dernier devant le juge d�instruction, affirmant que l�entrepreneur avait constat� de grandes quantit�s d�eau et qu�il ne pouvait savoir d�o� venaient-elles. Bref, il y a eu beaucoup de contradictions au sujet de cette eau. Cependant rien n�a �t� tir� au clair.
Le rapport du LNHC d�nonc�
Accul� par le procureur sur la question de la pr�sence d�eau dans ce site, l�un des accus�s, chef de service de l�OPGI, condamn� pour des infractions dans d�autres projets, mais appel� � la barre pour �clairer le tribunal concernant le site de Dellys, n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour fustiger le rapport du Laboratoire national de l�habitat et de la construction (LNHC). Le rapport g�otechnique du sol, �labor� par cette institution �tatique, estimait dans ses conclusions, selon M. Smati Rabah, que �le sol �tait bon pour la construction. D�apr�s ce rapport, la profondeur du remblai �tait de 3,20 m et le sol supporterait une pression de 2 bars. Il ne mentionnait pas la pr�sence d�eau�. Ce n�est pas ce que disait l�expert de la commission minist�rielle. Suivant le rapport de celle-ci, l��paisseur du remblai �tait de 4,5 m et les fonds de fouilles avaient �t� pos�s � 4 m. Donc sur 50 cm de terre fragile. Qui dit la v�rit� ?
D�autres aspects du drame occult�s
Il y a eu tout de m�me 84 morts si l�on tient compte uniquement des statistiques macabres contenues dans l�arr�t de renvoi. L�affaire est donc grave. Elle m�rite toute l�attention et une �tude tr�s approfondie et sous tous les aspects par le tribunal. Ce n�est malheureusement pas le cas, estiment les observateurs qui suivent ce proc�s. L�absence de t�moins oculaires, qui auraient pu �clairer les magistrats sur la qualit� des travaux, est � relever. Ces t�moignages semblent �tre n�cessaires, parce que les membres de la commission avaient trouv� le site plat. Les gravas, pouvant servir d��chantillonnage aux fins d�investigations, ont �t� compl�tement �vacu�s. Par ailleurs, la qualit� des travaux r�alis�s n�a pas soulev� les interrogations et suscit� les inqui�tudes attendues. La qualification des entreprises de r�alisation n�a pas fait l�objet de questionnement. La convocation de certaines des victimes et de t�moins, que personne ne daigne interroger, est une question qui reste pos�e. Au volet technique, � plusieurs moments des d�bats, les intervenants expliquaient de mani�re archa�que avec des gestes et sans supports visuels dont la n�cessit� s�imposait en pareilles circonstances.
Abachi L.



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