
Actualités : SIT-IN DEVANT L’AMBASSADE D’ALGÉRIE AU MAROC La solidarité internationale avec les enseignants grévistes s’organise
Quatorzième jour de la grève de la faim des enseignants contractuels. L’indifférence du ministre de l’Education n’a d’égale que la mobilisation internationale. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Des syndicalistes membres du Forum social maghrébin, qui sont réunis jeudi au Maroc, ont signé une pétition pour soutenir les enseignants contractuels algériens. Une délégation de syndicalistes s’est déplacée hier au siège de l’ambassade d’Algérie au Maroc pour faire part de leurs inquiétudes de voir l’état de santé des grévistes se dégrader face au silence assourdissant des pouvoirs publics. Au plan interne, le comité de soutien aux grévistes peaufine sa stratégie. Les représentants du FFS, du PST, du RCD, du CCDR, de la LADDH et d’autres associations devraient se réunir demain mardi pour trouver les meilleurs moyens de débloquer la situation qui, pour le moment, ne semble pas évoluer. Très affaiblis mais toujours aussi déterminés à poursuivre leur combat, les protestataires ne comptent pas interrompre la grève de la faim en dépit des recommandations médicales. Certains grévistes sont, en effet, dans un état comateux. Onze d’entre eux ont dû être transportés à l’hôpital dans un état de santé jugé inquiétant par les médecins. Le moral des troupes reste cependant au beau fixe. Les messages de soutien dont ils sont destinataires les confortent dans leur choix. Hier, c’était au tour d’une délégation du Parti des travailleurs de rendre visite aux grévistes. Des parents de ces derniers ont également fait le déplacement pour soutenir les leurs dans un combat qui prend l’allure d’une lutte pour la survie. Las d’attendre un signe de bonne volonté de la part de la tutelle, les grévistes affiliés au Conseil national des enseignants contractuels, sous la houlette du Snapap, attendent de voir vers quoi aboutira la médiation des membres du comité de soutien qui tentent de renouer le dialogue avec Benbouzid. Ce dernier n’a jamais caché son intention de ne pas trouver une solution à la problématique des contractuels. Le ministre de l’Education avait même dit que c’est un problème qui ne concernait pas son département mais la Fonction publique. Le ministre du secteur ne conçoit, en effet, le règlement du bras de fer avec les contractuels que par le passage obligatoire par le concours de recrutement. Une solution rejetée en bloc par les membres du conseil national des enseignants contractuels. Ils estiment en effet contradictoire de demander à une personne en poste depuis plus de dix ans de passer un concours de recrutement. Une position consolidée par la Fonction publique qui a rejeté les dossiers pour les mêmes raisons évoquées par les syndicalistes. En dépit de ce revers, Benbouzid continue de tourner le dos aux revendications des grévistes qui demandent l’intégration des 40 000 enseignants contractuels et le paiement des arriérés de salaires. Ils ont à maintes reprises fait état de la situation précaire dans laquelle ils vivent depuis des années : beaucoup ne perçoivent le rappel de leur salaire qu’une fois par an alors que d’autres, affectés loin de chez eux, n’ont d’autre alternative que d’occuper un lit dans un dortoir destiné à leurs élèves… N. I.
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