Actualit�s : INS�CURIT� ROUTI�RE
Ces chauffeurs de bus qui conduisent au... cimeti�re


Une trentaine de personnes ont p�ri, en l�espace d�un week-end, dans plusieurs accidents de la circulation, survenus � travers tout le territoire national. Les d�passements dangereux et l�exc�s de vitesse des chauffeurs de bus sont � l�origine de ces drames qui ont endeuill� des familles enti�res. Faut-il incriminer ces seuls conducteurs et oublier la part de responsabilit� de l�Etat, appel� � lutter s�rieusement et efficacement contre ce nouveau terrorisme routier ?
Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - L�Alg�rie enregistre une moyenne de 11 d�c�s par jour sur ses routes, ce qui la place au 4e rang mondial de la mortalit� routi�re. Pour uniquement le premier semestre 2008, l�on a enregistr� pas moins de 18 780 accidents de la circulation qui ont co�t� la vie � plus de 2000 personnes, soit une augmentation du nombre de d�c�s sur la route de 7,25% par rapport � la m�me p�riode de l�ann�e derni�re. Le nombre de bless�s a aussi augment� de 7,17% durant ce premier semestre 2008, selon les statistiques fournies r�cemment par le Centre national de pr�vention et de s�curit� routi�re (CNPSR). Le dernier accident en date est celui de Mascara qui a caus�, le week-end dernier, la mort de 24 personnes et la blessure de 17 autres, suite � un violent t�lescopage entre un fourgon de transport J9 et un minibus. Des membres de deux familles ont p�ri dans ce drame, provoqu� par un d�passement dangereux de l�un des deux conducteurs, selon les premiers �l�ments de l�enqu�te. Certaines personnes ont �t� compl�tement calcin�es alors que d�autres totalement d�figur�es par la violence du choc. Cela nous am�ne � comprendre que ni le durcissement de la loi, ni les nouvelles dispositions du code de la route ne semblent venir � bout de l�inconscience des conducteurs qui mettent en p�ril, � chaque fois, leur vie et celle de leurs passagers. La plupart de ces accidents mortels sont caus�s par les transporteurs de voyageurs, constate-t-on. Mais o� est donc la responsabilit� de l�Etat dans ce cas ? Interrog� sur ce sujet, l�administrateur de l�Union nationale des transporteurs (UNAT), M. Ibela�dene Mohamed, parle d��une absence caract�ris�e et flagrante d�une politique du transport� de la part du le minist�re de tutelle. �Il est inconcevable que n�importe qui puisse pr�tendre � l�obtention du permis de conduire cat�gorie transport en commun sans passer par les autres cat�gories semi et lourd�, d�nonce-t-il, �voquant l�anarchie qui r�gne dans le secteur en milieu urbain. Le recours � la m�thode d�obtention forfaitaire du permis de conduire aggrave davantage les choses. Il faut souligner que de nombreuses personnes ont investi dans l�acquisition de moyens de transport, notamment les jeunes, � travers les diff�rents dispositifs de soutien � la cr�ation de l�emploi. Autrement dit, la lib�ralisation �irr�fl�chie� de ce secteur pour r�pondre � un besoin urgent a conduit � une v�ritable anarchie. Parall�lement, l�Etat n�a pas mis suffisamment de moyens pour l�encadrement de cette activit� qui n�cessite principalement un permis de conduire, un fourgon et l�obtention d�une autorisation d�exploitation d�livr�e par la direction de wilaya des transports. Le contr�le technique des v�hicules se limite, selon notre interlocuteur, au contr�le du syst�me de freinage qui se fait parfois d�une fa�on b�cl�e. Le manque des plaques de signalisation est un param�tre � ne pas n�gliger aussi. M�me si l�homme est consid�r� comme premier responsable des accidents � 90,61% des cas, affirme le CNPSR, devant l��tat du v�hicule (5,06%), il demeure que le r�le de l�Etat n�est pas encore pleinement jou�. Pour mettre fin � cette anarchie, l�Etat est donc appel� � professionnaliser le m�tier de chauffeur de transport de personne aussi bien celui des marchandises. L�instauration d�un brevet professionnel pour cette cat�gorie de conducteurs est plus que n�cessaire, estime notre interlocuteur. Ce dernier affirme que l�UNAT milite pour l�introduction de la formation dans le m�tier de chauffeur de bus et de taxi dans les centres de formation professionnelle existants, � travers l�ensemble du territoire national. Cette formation, d�clare M. Ibela�dene, doit inclure le volet entretien du mat�riel et celui du secourisme, � c�t� de l�initiation � un meilleur comportement sur la route et avec les voyageurs. Des entreprises de transport ont pris l�initiative pour la professionnalisation du m�tier de chauffeur. Naftal et Sonelgaz n�h�sitent pas � exiger des candidats au m�tier de chauffeurs la pr�sentation d�un brevet professionnel en plus du permis de conduire dans la cat�gorie de transport de marchandises. Selon M. Ibela�dene, cette id�e est en discussion au niveau du minist�re des Transports qu�il accuse de ne pas tenir sa promesse consistant en la cr�ation d��cole sp�cialis�e dans le domaine. C�est dire que tout reste � faire dans le secteur du transport en Alg�rie.
L. M.

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