Monde : G�ORGIE
Les Europ�ens acc�l�rent le rapatriement de leurs ressortissants


Les pays europ�ens acc�l�raient hier le rapatriement de leurs ressortissants de G�orgie, avec laquelle �taient interrompues de nombreuses liaisons a�riennes en raison du conflit avec la Russie, alors que Paris d�p�chait un premier vol humanitaire.

Des centaines d'�trangers ont d�j� quitt� l'ex- R�publique sovi�tique du Caucase, souvent apr�s avoir gagn� Erevan, la capitale de l'Arm�nie, par la route. La France, qui assure la pr�sidence de l'Union europ�enne, devait d�p�cher dans l'apr�s-midi un Airbus A-340 avec � son bord 30 tonnes de fret humanitaire. D'une capacit� de 250 places, l'appareil doit ramener � Paris Fran�ais et autres Europ�ens �qui le souhaitent et qui sont actuellement bloqu�s � Tbilissi en raison de l'interruption des vols commerciaux �, selon le minist�re des Affaires �trang�res. Pr�s de 400 Fran�ais sont recens�s en G�orgie. Cent dix Italiens et vingt autres ressortissants europ�ens sont arriv�s hier matin � l'a�roport de Rome. Certains, cit�s par l'agence Ansa, ont d�crit une situation �terrible� autour de Tbilissi. �Il y a des morts, des bless�s, des villages d�truits�, a racont� Giovanna Datti. De leur c�t�, environ 200 Allemands ont quitt� la G�orgie et une centaine d'autres devaient se rendre de Tbilissi � Erevan, en autobus, dans la journ�e. Environ 300 citoyens allemands �taient toujours en G�orgie hier. L'Allemagne, comme la France, se refusait toutefois � parler officiellement d'op�rations d'�vacuation. Madrid a envoy� d'urgence un agent consulaire en G�orgie pour faciliter l'�vacuation via l'Arm�nie des 30 Espagnols qui r�sident dans le pays. Ce week-end, deux groupes d'alpinistes et un groupe de scientifiques espagnols ont quitt� la G�orgie par la route vers l'Arm�nie. Pr�s de 25 N�erlandais, sur la soixantaine recens�s par l'ambassade des Pays- Bas en G�orgie, ont �t� �vacu�s lors d'un transfert vers Erevan. A Varsovie, deux avions transportant respectivement 95 et 80 personnes ont atterri hier. Le premier arrivait d'Erevan, et le deuxi�me de Trazbon, dans le nord-est de la Turquie, � la fronti�re avec la G�orgie. �Nous �tions � la montagne, � quelque 50 km de Gori. Nous avons re�u des SMS qu'il fallait fuir la r�gion�, a racont� un touriste polonais. Un troisi�me avion est attendu � Varsovie aujourd�hui. L'Estonie va �galement envoyer aujourd�hui un avion pour �vacuer une centaine de personnes. La Grande-Bretagne avait, quant � elle, demand� dimanche � ses ressortissants de quitter �aussi vite que possible� la G�orgie. Mais les quelques compagnies �trang�res assurant une liaison avec la G�orgie ont annonc� la suspension de leurs vols. Turkish Airlines et Austrian Airlines ont annonc� d�s ce week-end la suspension de leurs vols. La compagnie azerba�djanaise Azal a annonc� hier une d�cision analogue pour son vol quotidien Bakou-Tbilissi. La compagnie lettonne AirBaltic avait annul� son vol de dimanche soir, r�servant sa d�cision sur les vols ult�rieurs selon l'�volution de la situation, et la compagnie lituanienne flyLAL-Lithuanian Airlines a annul� son vol d�hier. La compagnie a�rienne britannique BMI a suspendu tous ses vols entre Londres et Tbilissi jusqu'� nouvel ordre. Quant � la Russie, dont les liaisons a�riennes pouvaient servir de voie de transit vers l'Europe, elle a cess� toutes ses liaisons avec Tbilissi d�s la semaine derni�re. La compagnie nationale Georgian Airways a toutefois indiqu� maintenir ses deux liaisons directes Tbilissi-Paris hebdomadaires ainsi que tous ses autres vols avec escale � Vienne, Francfort, Amsterdam ou Ath�nes notamment. �La s�curit� � l'a�roport de Tbilissi est garantie, sinon les avions ne d�colleraient pas�, a assur� hier son directeur pour la France, Merab Khorguani. De nombreux pays ont appel� leurs ressortissants � �viter la G�orgie depuis le d�but du conflit avec la Russie.

Les forces russes entrent en G�orgie
Les forces russes ont d�clench� hier une op�ration militaire en G�orgie, � Senaki (ouest), non loin de la r�gion s�paratiste d'Abkhazie, y occupant une base de l'arm�e g�orgienne, une premi�re depuis le d�but du conflit russo-g�orgien en cours depuis quatre jours. Jusqu'� pr�sent, les op�rations des troupes russes se limitaient aux deux territoires s�paratistes d'Abkhazie et d'Oss�tie du Sud, o� Moscou dispose depuis les ann�es 1990 de forces de maintien de la paix, ainsi que dans les gorges de Kodori, r�gion de l'Abkhazie en partie contr�l�e par Tbilissi. �Les troupes russes charg�es du maintien de la paix et des unit�s militaires qui les accompagnent prennent des mesures (� Senaki) afin d'emp�cher des tirs de l'artillerie g�orgienne contre l'Oss�tie du Sud et des soldats russes�, a d�clar� un responsable du minist�re russe de la D�fense, cit� par l'agence RIA-Novosti. Senaki se situe pourtant � plus de 150 km de l'Oss�tie du Sud, la principale zone de conflit entre Russes et G�orgiens, et � seulement une cinquantaine de kilom�tres de l'Abkhazie. Tbilissi a de son c�t� annonc� que la base militaire de Senaki �tait pass�e aux mains des forces russes, dont on ignorait les effectifs et les �quipements. �Les forces russes ont occup� la base militaire de Senaki qui avait �t� abandonn�e et o� seuls quelques gardes �taient pr�sents�, a d�clar� � l'AFP Chota Outiachvili, porte-parole du minist�re g�orgien de l'Int�rieur. Le pr�sident g�orgien, Mikhe�l Saakchvili, s'est lui adress� � la nation dans un discours t�l�vis� et a d�nonc� les op�rations militaires russes men�es depuis quatre jours comme une tentative d'occuper la G�orgie. �Cette provocation visait � occuper l'Oss�tie du Sud, l'Abkhazie et puis enfin toute la G�orgie�, a d�clar� le chef de l'Etat. Plus t�t hier, un haut responsable de l'arm�e russe, Anatoli Nogovitsyne, avait pourtant assur� que les troupes n'iraient pas �au-del� des limites� de l'Oss�tie du Sud. �Les forces russes de maintien de la paix n'ont pas pour objectif d'envahir le territoire g�orgien�, avait-il ajout�. Le pr�sident russe, Dmitri Medvedev, avait pour sa part jug� hier matin que l'op�ration militaire russe �tait �en grande partie... termin�e�. Le chef de la diplomatie fran�aise, Bernard Kouchner, dont le pays assure la pr�sidence de l'UE, cherche � convaincre Russes et G�orgiens d'accepter un plan pr�voyant le respect de l'int�grit� territoriale de la G�orgie, la cessation imm�diate des hostilit�s et le r�tablissement de la situation qui pr�valait sur le terrain avant le conflit actuel en Oss�tie du Sud.

Ao�t, un mois maudit pour les Russes

Putsch, crise financi�re, attentats, conflits arm�s : ao�t est un mois maudit pour les Russes, jalonn� de dates anniversaires d'�v�nements souvent dramatiques pour leur pays.
Le 19 ao�t 1991: le putsch rat� contre le pr�sident sovi�tique Mikha�l Gorbatchev. Un comit� de dirigeants sovi�tiques comprenant le chef du KGB et le ministre de la D�fense tentera d'�carter du pouvoir le p�re de la perestro�ka, l'isolant dans sa villa en Crim�e et faisant entrer les chars dans Moscou. Des milliers de Moscovites descendent dans la rue � l'appel du pr�sident russe Boris Eltsine, trois jeunes gens sont �cras�s par un blind�. Les forces de l'ordre renoncent � ob�ir aux putschistes qui sont arr�t�s les 21 et 22 ao�t.
Le 6 ao�t 1996 : les ind�pendantistes tch�tch�nes reprennent Grozny aux Russes lors de la premi�re guerre russo-tch�tch�ne (1995-1996) ouvrant la voie aux accords de paix de Khassaviourt, le 31 ao�t 1996. Ceux-ci devaient confirmer de facto l'ind�pendance de la Tch�tch�nie et signer la d�faite de l'arm�e russe.
Le 17 ao�t 1998 : crash financier, le rouble est d�valu�, les march�s financiers s'effondrent, des dizaines de milliers d'�pargnants et des dizaines de banques sont ruin�s.
Le 7 ao�t 1999 : des rebelles qui se r�clament du wahhabisme (islam radical) attaquent la r�publique voisine de Daguestan. Ces incursions, auxquelles s'ajouteront une s�rie d'attentats meurtriers � Moscou et au sud de la Russie qui devaient faire 293 morts en ao�t et septembre, conduiront le pouvoir russe � intervenir contre la Tch�tch�nie le 1er octobre 1999.
Le 8 ao�t 2000 : attentat sur la place Pouchkine en plein centre de Moscou. Treize morts et environ 120 bless�s.
Le 12 ao�t 2000 : explosion d'une torpille dans le sous-marin � propulsion nucl�aire Koursk avec 118 membres de l'�quipage, lors de man�uvres en mer de Barents. Aucun survivant.
Le 27 ao�t 2000 : incendie de la tour de la t�l�vision d'Ostankino, l'une des plus hautes du monde (540 m�tres) et l'un des �difices symboles de Moscou.
Le 30 ao�t 2003 : naufrage du sousmarin nucl�aire K-159 en mer de Barents. Neuf morts.
Le 24 ao�t 2004 : deux accidents d'avion simultan�s ayant fait 90 morts qui s'av�rent �tre des attentats suicides tch�tch�nes. Ces attentats pr�c�dent la prise d'otages � Beslan par un commando protch�tch�ne les 1-3 septembre, la plus sanglante de l'histoire ayant fait 331 morts � sans compter les terroristes � dont 186 enfants.
Le 5 ao�t 2005 : un bathyscaphe militaire immobilis� sous l'eau avec sept marins dans une baie du Kamtchatka, un incident qui rappelle le drame du Koursk. Ils seront secourus par des sauveteurs britanniques.
Le 22 ao�t 2006 : un attentat � la bombe fait dix morts et 41 bless�s sur le march� tr�s fr�quent� de Moscou, Tcherkizovski, tenu par des commer�ants caucasiens et asiatiques, un acte raciste commis par deux �tudiants.
Le 8 ao�t 2008 : la G�orgie lance une op�ration militaire contre sa province ind�pendantiste pro-russe de l'Oss�tie du Sud provoquant la riposte de la Russie qui y envoie des chars et des pi�ces d'artillerie pour �d�fendre ses citoyens�, la plupart des Oss�tes ayant un passeport russe.

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