
Régions : ARRÊT TECHNIQUE DE KAHRAMA EN PLEIN RAMADAN Oran n’est pas près d’étancher sa soif
La satisfaction des Oranais en matière de disponibilité de l’eau potable est toujours de courte durée. Chaque été, l’on assiste au même scénario qui réside dans un changement des plages horaires dans la distribution quotidienne, causant d’énormes désagréments en cette période. Le coup de massue a eu lieu à la fin de cette semaine avec une
information parvenant de la station de dessalement de l’eau de mer et de
production électrique Kahrama qui annonce que la production d’eau
potable par le complexe Kahrama d’Arzew (Oran) sera réduite à 56 000
mètres cubes/jour du 4 au 29 septembre prochain en raison d’un arrêt
technique programmé, soit en plein mois de Ramadan, ce qui est loin de
créer la satisfaction des Oranais qui en ont ras-le-bol de subir cette
soif qui n’en finit pas… Le seul espoir qui reste réside dans les
promesses du projet MAO (Mostaganem-Arzew- Oran). Pour rappel, les
besoins de la wilaya d’Oran en eau potable sont estimés à 350 000 m3/j,
dont 90 000 m3 proviennent de la station Kahrama. Concernant la
réduction de la production d’eau potable, prévue au niveau de la station
Kahrama, l’on saura que celle-ci interviendra à la suite d’un arrêt
technique du groupe turbine à gaz TG n°1, programmé conformément aux
instructions du constructeur. Cette mise à l’arrêt permettra de procéder
à l’inspection et à la révision des parties chaudes de la turbine et
d’entreprendre des travaux de maintenance sur l’unité combinée de
dessalement d’eau de mer, signale-t-on. S’agissant de la production
d’électricité, le complexe Kahrama continuera à fournir ses clients à
raison de 220 mégawatts. N’ayant pas d’autre choix que de procéder à une
perturbation dans l’alimentation de l’eau potable ainsi qu’à une
réduction des plages horaires, la Seror n’a aucune solution de rechange
et les Oranais devront s’en accommoder. Le problème de l’eau que subit
depuis des années la capitale de l’Ouest ne semble pas prendre fin tel
un cauchemar qui grandit au fil du temps, toutefois une seule lueur
d’espoir se profile du côté de la wilaya de Mostaganem qui abrite le
mégaprojet Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) dont la livraison est prévue
avant la fin de l'année en cours, une déclaration rendue publique par le
ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, lors de sa visite
d’inspection à Mostaganem au mois de juillet 2008. Cet important ouvrage
hydrique, réalisé pour un montant de 60 milliards de DA, entrera en
service fin février 2009. Tous les espoirs des Oranais s’accrochent au
projet du MAO qui mobilisera annuellement 155 millions de mètres cubes
d'eau, grâce à des apports des barrages du Cheliff et de Keddara. Ces
apports seront transférés grâce à un ensemble d'installations qui
permettront l’acheminement du précieux liquide vers deux réservoirs
secondaires de stockage à Mostaganem d'une capacité de 60 000 mètres
cubes chacun, et quatre autres à Oran de même volume. La wilaya d’Oran
bénéficiera d’un volume de 100 millions de mètres cubes des ressources
mobilisées par ce projet, ce qui devra combler définitivement, le
déficit en eau potable enregistré à Oran et les wilayas limitrophes. En
attendant la réception de ce projet tant attendu, Oran renoue avec le
scénario des perturbations, des pénuries et de la course après les
camions-citernes, un scénario qui interviendra en plein mois de Ramadan,
ce qui est loin d’être une nouvelle qu’apprécieraient les ménagères qui
savent de quoi ça retourne car durant ce mois, l’eau est très sollicitée
et la restriction est vraiment mal venue mais elles n’ont pas d’autre
choix que celui de recourir aux réserves d’eau… en attendant le MAO.
Amel. B.
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