
Actualités : APRÈS 40 JOURS Les enseignants suspendent leur grève de la faim
Les enseignants contractuels ont annoncé hier leur décision de suspendre la grève de la faim qu’ils ont entamée le 14 juillet dernier. Des actions de protestation cycliques seront menées conjointement avec les autres syndicats autonomes de l’éducation, à travers l’ensemble du territoire national à partir de la rentrée sociale prochaine. Lyès Menacer – Alger (Le Soir) - Le Cnec (Conseil national des
enseignants contractuels) a annoncé, hier matin, la suspension de la
grève de la faim lors d’un point de presse tenu au bureau du siège
national du Snapap à Alger. Cette décision a été prise suite à une
réunion extraordinaire des membres du Cnec qui a eu lieu samedi. Ces
derniers ont réussi à convaincre les 55 enseignants grévistes de
suspendre leur action jusqu’à la fin du mois de ramadan, a indiqué
Meriem Maârouf, porte-parole du Cnec. «Après quarante jours de grève de
la faim, le Conseil national de la santé, affilié au Snapap a pu
convaincre les 55 enseignants contractuels de suspendre leur action pour
les sauver d’une mort certaine», a expliqué la porte-parole du Cnec. La
dégradation de l’état de santé des grévistes, dont 49 sur 55 ont été
évacués à l’hôpital de Zmirli à maintes reprises, est derrière cette
suspension. Cette décision marque un tournant dans le conflit opposant
ces enseignants à la tutelle. Il s’agit d’un changement de stratégie de
la part du Cnec pour faire aboutir les revendications de 45 000
enseignants contractuels, explique la conférencière. Le Cnec compte en
fait observer des actions de protestation de manière cyclique et
intense, à travers l’ensemble du territoire national. Les autres
syndicats autonomes prendront part aux rassemblements qui se tiendront
devant les directions de wilaya de l’éducation. La dernière sortie
médiatique du secrétaire général du ministère de l’Education a été
vivement dénoncée par les grévistes de la faim qui ont réaffirmé leur
détermination à poursuivre la lutte jusqu’à l’aboutissement de leurs
revendications. Il est à signaler qu’ils étaient hier présents à la
conférence de presse. Parlant d’une voix presque inaudible, un
enseignant gréviste a dressé le bilan de santé de ses collègues qui est
des plus catastrophique : chute de poids de plus de 25 kg, glycémie en
dessous de 0,5 g et apparition de maladies chroniques chez certains
d’entre eux. Rappelons que dix enseignants ont été placés dans des
centres d’hémodialyse, il y a presque une semaine. Les frais des soins
ont été pris en charge par les familles des grévistes et les
syndicalistes du Snapap, a précisé Meriem Maârouf. Par ailleurs,
vingt-quatre enseignants souffrent de troubles psychiques. L’un des
enseignants grévistes de la faim dira qu’un cadre d’une formation
politique proche du ministre a tenté de négocier l’intégration des 55
enseignants en contrepartie de la suspension de toute action de
protestation de la part du Cnec. Cette tentative qui a essuyé un refus
catégorique des membres de cette organisation, ajoute les conférenciers
qui demandent carrément la démission de Benbouzid de la tête du
ministère de l’Education. «Retirez-vous Monsieur le ministre. Vos
réformes sont un échec», diront les enseignants à un Benbouzid resté
jusque-là sourd aux revendications des grévistes. Des revendications
qu’ils disent légitimes en se référant aux lois en vigueur. Le ministre
de l’Education est, par ailleurs, accusé de ne pas tenir ses promesses.
«La promesse faite par Benbouzid de verser les salaires impayés des
enseignants contractuels avant le début du mois de septembre prochain
n’est qu’un vain mot», diront-ils. Le mois de septembre s’annonce en
fait très mouvementé, à en croire les menaces des autres syndicats
autonomes de l’éducation (CLA, Cnapest, Satef) qui décideront dans
quelques jours des actions à mener à la rentrée sociale.
L. M.
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