Monde : PAKISTAN
Le nouveau pr�sident � l'abri d'une trop forte pression des militaires


Le nouveau pr�sident du Pakistan Asif Ali Zardari devrait pouvoir r�sister � une trop forte pression des militaires, acteurs cl�s de la vie politique depuis 61 ans, selon les analystes.
M. Zardari pr�tera serment mardi comme nouveau pr�sident de la R�publique islamique du Pakistan. Il avait �t� �lu samedi en recueillant plus de 70 % des suffrages des �lus du Parlement et des quatre assembl�es provinciales. Au Pakistan, seule puissance militaire nucl�aire du monde musulman, l'arm�e a toujours jou� un r�le fondamental, les g�n�raux ayant dirig� le pays durant plus de la moiti� de ses 61 ans d'existence. L'instabilit� politique menace cet alli�-cl� des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, soup�onn� d'abriter des r�seaux d'Al- Qa�da et d'�tre une base- arri�re pour les islamistes qui combattent les troupes internationales en Afghanistan voisin. M. Zardari succ�de � Pervez Musharraf, pouss� vers la sortie par la nouvelle coalition au pouvoir issue des l�gislatives du 18 f�vrier. M. Musharraf avait abandonn� en novembre 2007 son poste de chef des arm�es, avant de pr�ter son serment de �pr�sident civil�, huit ans apr�s son coup d'Etat. Mais malgr� son omnipr�sence, l'arm�e ne devrait cependant pas trop peser sur la pr�sidence de Zardari, au moins tant que ce dernier n'interf�re pas ou ne remet pas en cause la doctrine militaire, estiment les analystes. �L'arm�e a d�cid� de coexister avec les r�alit�s et les dirigeants politiques actuels�, a d�clar� � l'AFP Talat Masood, g�n�ral � la retraite et analyste militaire. �Ils r�alisent que toute ing�rence dans la politique serait mal interpr�t�e et aurait un effet pervers sur leur propre institution�, ajoute-t-il. Benazir Bhutto, �pouse de M. Zardari, assassin�e en d�cembre 2007, avait autrefois accus� les services de renseignements de l'arm�e d'avoir jou� un r�le dans la chute de ses gouvernements, en 1990 et 1996. En tant que pr�sident, M. Zardari pr�sidera l'Autorit� nationale de commandement, qui a le contr�le de l'arme nucl�aire du pays. Mais dans les faits, c'est bien l'arm�e qui aura la mainmise sur l'arsenal nucl�aire. �L'arm�e sera toujours responsable de l'arsenal nucl�aire�, estime M. Masood. Pour Hasan Askari, analyste politique, �jusqu'� maintenant, Zardari a maintenu des relations cordiales avec l'�tat-major de l'arm�e et tenu compte de ses sensibilit�s�. �L'arm�e va se montrer favorable et va voir comment Zardari va se comporter en tant que chef supr�me des arm�es. Les militaires lui ont octroy� un espace politique et devraient se limiter � leur sph�re d'intervention �, ajoute l'ancien directeur du d�partement des sciences politiques de l'Universit� de Lahore. L'un des facteurs importants de d�tente sera le maintien par Zardari du soutien aux op�rations militaires dans les zones tribales du pays, proches ou frontali�res de l'Afghanistan et bastion de talibans pakistanais et afghans �paul�s par des militants d'Al-Qa�da. C'est de ces zones, que partent, selon l'arm�e am�ricaine, des talibans qui vont combattre les soldats bas�s en Afghanistan. �L'arm�e a besoin d'un appui politique dans la guerre contre le terrorisme et attend du pr�sident qu'il assure l'arm�e du soutien du gouvernement �, ajoute M. Askari. Selon Riffat Hussain, professeur � l'Universit� d'Islamabad, �l'arm�e r�alise qu'elle a �t� trop visible sur la sc�ne politique pakistanaise et pendant trop longtemps, il est temps pour elle de se mettre en retrait�. �Mais il y aura encore des gens pour consid�rer l'arm�e comme l'arbitre ultime�, ajoute-t-il.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable