Actualités : LE SAUVETAGE DES BANQUES AMÉRICAINES EN SURSIS
Les marchés financiers craignent encore l’effet domino


Les tractations se sont poursuivies hier au sujet du plan de sauvetage des banques américaines. Les marchés financiers, sceptiques, craignant l’effet domino.

Les républicains et les démocrates ont poursuivi hier au Congrès leurs tractations en vue d’aboutir à un accord sur le plan de sauvetage des banques américaines. D’initiative gouvernementale, ce plan prévoit le déblocage de 700 milliards de dollars afin d’éponger les créances douteuses accumulées par les établissements financiers opérant dans l’immobilier. Les congressistes n’étaient pas parvenus jusqu’à hier à un accord.

Accords et désaccords
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a ainsi assuré que le Congrès — qui aurait dû interrompre ses sessions vendredi jusqu'à la présidentielle du 4 novembre — travaillerait «tout le weekend » pour parvenir à un accord sur le plan bancaire. «Il n'y pas de raison» de ne pas réussir avant la réouverture des marchés lundi, a estimé le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid. Et d’autant que vendredi, le président George W. Bush, confiant, avait appelé à «agir rapidement» et que les deux candidats à la présidentielle, John McCain et Barack Obama, aient exprimé leur soutien à ce plan, lors de leur premier débat télévisé vendredi soir. Cela même si Barack Obama a rappelé les dispositions que son parti voulait faire insérer dans le plan, notamment en faveur des propriétaires lésés par la crise. Tout en notant que le démocrate Obama a été très offensif, estimant que la crise actuelle résultait de «huit ans de politiques ratées de George W. Bush», notamment d'une déréglementation effrénée ayant bénéficié aux couches favorisées. Le candidat républicain a dénoncé lui la «cupidité» sévissant à Wall Street, demandant la tête du patron de la SEC, l'organe de surveillance des marchés, en estimant que les organismes de régulation «n'ont pas fait leur travail». Des démocrates ont accusé les républicains d’être responsables de l’impasse pour avoir déposé un contre-projet, appelant à épargner l’argent du contribuable.

D’autres banques internationales en difficulté
Cela étant, les marchés financiers étaient sceptiques, espérant néanmoins un accord à même de contribuer au règlement de cette crise qui a affecté les banques Lehman Brothers et Merrill Lynch ainsi que l’assureur AIG. Depuis la fermeture, jeudi dernier, de la banque de dépôts Washington Mutual et dont les activités viables ont été reprises par la banque JPMorgan Chase, les marchés financiers craignent un effet domino de grande envergure. Et d’autant que deux banques d’affaires de Wall Street, Morgan Stanley et Goldman Sachs, avaient accepté d’être supervisées par la banque centrale pour pouvoir accéder à ses liquidités. La première a ainsi ouvert son capital au japonais Mitsubishi-UFG, tandis que la deuxième a obtenu un financement de 5 milliards de dollars de l'homme d'affaires Warren Buffett. Et que le grand groupe bancaire et d'assurance belgo-néerlandais Fortis, objet de rumeurs d’insolvabilité, n'ait pas convaincu les marchés en annonçant un projet de vente d'actifs pour 5 à 10 milliards d'euros. Son titre a plongé de 21% vendredi à Amsterdam. Signe de l'inquiétude régnant en Europe, les gouvernements des deux pays et les autorités de supervision financière menaient hier d'intenses consultations sur ce dossier. Voire que la banque britannique Bradford &Bingley (B&B), touchée par la crise immobilière et en difficulté, pourrait être nationalisée selon des rumeurs. A Londres, la banque HSBC a annoncé 1 100 suppressions d'emplois. Malgré tout, Wall Street a paru reprendre espoir dans la conclusion d'un accord. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 1,10% vendredi. Auparavant, les autres places avaient terminé en repli : Londres avait perdu 2,09%, Paris 1,50%, Francfort 1,77% et Tokyo 0,94%. Témoin de l'impact de la crise sur l'économie réelle, la croissance américaine pour le deuxième trimestre a été nettement revue à la baisse (0,5 point de moins qu'estimé) à 2,8% en rythme annuel. Autre signe du ralentissement économique à venir : le pétrole a terminé à 106,89 dollars à New York, en recul de 1,13 dollar par rapport à la veille.
C. B. / Synthèse dépêches





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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/09/28/article.php?sid=73816&cid=2