Culture : PATRIMOINE
ALGER UN LIEU, UNE HISTOIRE
Naissance du quartier de Bab-El-Oued


Extrait d�un reportage de Jean Brune publi� dans la D�p�che quotidienne d�Alg�rie. Pour comprendre la naissance du quartier de Bab-El-Oued, il suffit de regarder le plan d�Alger de 1830.
Sur une ar�te rocheuse, face � la vieille tour de l�Amiraut�, il y a la ville. Elle est enferm�e dans des remparts qui passent d�un c�t�, l� o� s��l�vent le lyc�e Bugeaud et la caserne P�lissier� et de l�autre la place de l�Op�ra et le square Bresson-Briand. C�est ce que nos appelons La Casbah. Elle forme un trap�ze appuy� � la mer que l�on retrouve comme une tache blanche sur toutes les gravures du pass� et dont le petit c�t� � celui du haut � est ferm� par les fortifications qui prot�gent le palais du Dey (entre la prison civile et la vieille Porte- Neuve). A gauche de ce trap�ze blanc au-del� des remparts s�ouvre l�amphith��tre aristocratique de Mustapha� et sur ses pentes bois�es, s��l�vent de luxueuses villas. Les corsaires c�l�bres se soustraient � l�autorit� parfois trop ombrageuse du Dey et cachent dans le secret de ces retraites fleuries, le sourire de belles favorites.
El-Kettar, le royaume des morts

A droite (au nord-est) se trouve l�ar�te d�El-Kettar. C�est le domaine des morts. Les basses terres abandonn�es en terrains vagues servent de d�p�t d�ordures. Le fort qui occupait l'emplacement de la caserne P�lissier s�appelait Bordj Ezzoubia ou fort des ordures.
Pourquoi Bab-El-Oued ?
Enfin, au fond du cloaque, dans la grande faille qui s�ouvre entre les pentes d�El-Kettar et les contreforts de la Bouzar�ah, coulait l�oued� le fameux oued qui allait donner son nom � ce quartier. Il se jetait entre la Consolation et Nelson, � hauteur de la gare d�saffect�e� et la porte qui donnait sur ce d�sert naus�abond s�appelait tout naturellement Bab-El-Oued : la porte de l�oued.
La Cant�ra

Lorsque les premi�res unit�s du corps exp�ditionnaire descendues du fort l'Empereur entr�rent � Alger, par la Porte- Neuve, dans la matin�e du 5 juillet 1830, les soldats furent log�s dans les bagnes, rendus disponibles par la lib�ration des esclaves. Les �tats-majors r�quisitionn�rent alors les palais officiels. Les g�n�raux s'install�rent dans les luxueuses villas de Mustapha. Les cabaretiers et les truands all�rent rejoindre au-del� des cimeti�res et des d�p�ts d�ordures, la foule des coupe-gorges qui y vivaient d�j� un peu en marge des r�glements �dict�s par la police du Dey d�Alger. Puis surgirent les �migrants fam�liques, venus de Valence. Ils suivirent la crue. Ils trouvaient au-del� des portes de Bab-El-Oued � la fois un g�te et un moyen de vivre : la Carri�re. La fameuse carri�re d�o� l�on commen�ait � extraire la pierre engloutie dans la construction de la ville et du port. Et c�est pourquoi le plus vieux quartier de Bab-El-Oued s�appelle la Cant�ra : la Carri�re.
Un brassage m�diterran�en

Alors apparurent, venus de tous les rivages et de toutes les �les de la M�diterran�e, les p�cheurs napolitains, les Mahonnais et les Maltais qui se firent p�cheurs, mara�chers ou laitiers. Bab-El-Oued devint un village et la vie s�organisa autour de toutes ces composantes humaines. Il y avait le bassin o� l�on faisait boire les chevaux et o� les filles lavaient lE linge, on trouvait aussi de nombreuses �curies abritant les b�tes qui tiraient les chariots charg�s de pierres. Quand il y eut les Messageries et le Moulin, Bab- El-Oued devint un gros bourg qui fut bient�t dot� d�une gare.
La Basetta

Enfin, quand s��l�vent les Manufactures, les descendantes des Carriers valenciens se firent cigari�res. Les plus importantes parmi ces �bo�tes� s�appelaient Berthomeu, Job ou Bastos. Le bassin o� les chevaux allaient �tancher leur soif �tait d�sign� par le terme �la Basetta� ou encore le quartier de la Pompe, celui des Messageries de la Gare ou du Moulin.
SabrinaL

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable