Actualit�s : ARCELOR MITTAL ANNABA
Tous les effectifs seront maintenus


La s�r�nit� est de mise au complexe Arcelor Mittal d�Annaba, g�r� depuis plus d�une ann�e par Bernard Bousquet, directeur g�n�ral.

M�me les informations alarmantes induites par la crise �conomique et financi�re mondiale et la r�duction de 30% de la production des 20 filiales du groupe, implant�es � travers diff�rents pays du monde, ne semblent pas perturber les activit�s du complexe d�Annaba. A lui seul, il emploie plus de 6 000 agents. Quelque 2 500 autres activent dans les deux mines de fer de Boukhadra et Ouenza (T�bessa), dans les d�p�ts et les centres commerciaux implant�s dans diff�rentes r�gions du pays. A quel niveau s��l�vent les d�ficits en production et en chiffre d�affaires dans la filiale d�Annaba ? Les r�ponses donn�es par M. Bernard Bousquet ne sont pas alarmantes. Elles sont plut�t tr�s optimistes, m�me si, ces trois derniers mois, le complexe livre une bataille sans merci pour r�duire les co�ts de revient de la production. �La situation actuelle avec la baisse de la production automobile, partout � travers le monde, nous impose de prendre certaines dispositions. Il nous faut faire le maximum pour r�duire nos co�ts de production �, souligne M. Bousquet. Le programme de r�habilitation des �quipements et des projets, pour un co�t d�investissement �valu� � 1,5 milliard de dollars sera respect� apr�s r��chelonnement. Dans ce cadre, Arcelor Mittal envisage l�acquisition de nouveaux �quipements de production et la r�novation de beaucoup d�autres, � l�image des aci�ries, du four �lectrique et du haut fourneau n�2. La d�claration du directeur g�n�ral, quant au maintien et pour longtemps de l�ensemble des effectifs, le confirme. Avec son cerveau � Londres (la holding m�re) et des filiales de production ou de commercialisation essaim�es dans soixante pays, le groupe affirme poursuivre son programme de croissance avec pour objectif la production du fer et de l�acier. Crise ou pas crise, l�heure est � la mobilisation de tous dans le groupe Arcelor Mittal, constamment � l��coute des march�s de l�acier dans le monde. Quotidiennement ses fax et correspondances �lectroniques communiquent la temp�rature � la filiale d�Annaba. Et pour ceux qui doutent encore de l�efficacit� de ce groupe, la progression du r�sultat net de 3,8 milliards de dollars enregistr� ces neuf derniers mois, en progression de 29 % par rapport au 3e trimestre 2007, est l� pour le prouver. Sur ces projets et perspectives, comme sur la question du maintien des effectifs, Bernard Bousquet est cat�gorique : tous les effectifs seront maintenus. Il en parle dans l�interview qu�il a bien voulu nous accorder.
A. Djabali

BERNARD BOUSQUET, DIRECTEUR G�N�RAL D�ARCELOR MITTAL ANNABA :
�Pourquoi cette d�sinformation ?�

Le Soir d�Alg�rie: O� en est la situation du groupe � l�heure o� le monde vit une crise financi�re et �conomique sans pr�c�dent ?
Bernard Bousquet :
Le groupe active dans 62 pays � travers le monde. De ce fait, Arcelor Mittal est un acteur mais il est aussi entra�n� dans la situation �conomique mondiale et dans ce qui se passe depuis deux mois avec la crise mondiale et �conomique. Elle affecte toutes les activit�s. L�automobile et l�habitat sont de forts consommateurs de l�acier et leur mise en veilleuse s�est r�percut�e sur les producteurs de ce type de mat�riau. Le groupe Arcelor Mittal est bien s�r touch� par cette baisse du volume. Notamment ce dernier trimestre, avec une production en d�ficit de 30 % par rapport � l�activit� qui, jusque-l�, �tait bonne. Cette situation s�est n�gativement r�percut�e sur les prix de vente. Elle est aggrav�e par le surstock enregistr� par la Chine qui, tout en �tant un gros producteur, est aussi un grand consommateur de produits sid�rurgiques jusqu�aux Jeux olympiques du mois d�ao�t. Dans ce pays, la consommation a fortement chut�. D�o� le surplus d�offres, aggrav� par une baisse de certaines mati�res premi�res. Les prix de vente se sont effondr�s.
Quelles en sont les cons�quences au niveau du groupe ?
Application de mesures de baisse des co�ts, c�est-�-dire r�duire les activit�s de sous traitance et les achats au strict minimum, de fa�on � r�duire les stocks, limiter l�externalisation et adapter les d�penses. Ces mesures ont pour objectif de minimiser l�impact sur les effectifs afin d��viter de vivre la malheureuse exp�rience du ch�mage technique, comme cela se passe actuellement en Europe avec la mise au ch�mage technique des salari�s. Il y a �galement la r�duction des heures suppl�mentaires pour maintenir les co�ts. Le dernier trimestre 2008 et le d�but de l�ann�e 2009 devraient �tre assez difficiles. Cependant, le groupe Arcelor Mittal a toujours la volont� de concr�tiser ses perspectives de croissance pour le long terme, aussi bien dans le domaine des mines que pour la production de l�acier. Arcelor Mittal croit toujours que la demande d�acier est en croissance. Donc, ces programmes d�investissement restent d�actualit�. Toutefois compte tenu de la crise, le calendrier de ces projets est en train d��tre revu pour �tre r��chelonn� dans le temps.
O� en est la situation � Arcelor Mittal Annaba ?

Arcelor Mittal Annaba est dans cette mouvance. Elle est pr�sente sur le march� alg�rien pour 75 % de son activit� et exporte 25 % de sa production, uniquement en produits plats dont le march� n�est pas demandeur. Cette derni�re partie est tr�s fortement touch�e. La demande a fortement chut� dans les pays o� nous exportons habituellement, dont l�Espagne, le Portugal et l�Italie. En Alg�rie, la demande reste relativement bonne pour le rond � b�ton. Elle a, par contre, faibli en fil machine et en produits plats. Toutefois, nous restons avec une activit� relativement bonne en cette fin d�ann�e 2008. Nous avons eu des probl�mes techniques les mois �coul�s. Ce qui fait que notre carnet de commandes reste encore consistant donc une production, � assurer pour les semaines � venir. L� je reviens sur les co�ts de revient que nous devons imp�rativement r�duire, pour nous adapter aux prix de vente qui sont largement affect�s en Alg�rie.
Est-ce qu�il y a un probl�me de baisse des prix de certains produits, comme le rond � b�ton ?
Oui, les prix du rond � b�ton ont fortement baiss� sur le march� national, par rapport aux pr�c�dents mois o� il y a eu des baisses tr�s sensibles. Ce qui nous oblige � nous adapter en co�ts. Nous avons �galement � supporter les stocks de mati�res premi�res acquises � des prix �lev�s, notamment le charbon et le coke. Nous avons mis en place des mesures pour r�duire la consommation de ces produits, nos achats ext�rieurs et nos stocks, et contr�ler ce que nous utilisons comme consommables. Nous r�fl�chirons davantage � chaque fois que nous aurons besoin d�acquisitions ou de prestations de services de fa�on � assurer la production avec le minimum de co�ts et de d�penses. Le personnel de sous-traitance � notre disposition a �t� r�duit pour travailler avec nos effectifs. L�op�ration a �t� entam�e d�s le d�but du mois de novembre.
Et sur le plan social ?
A ce niveau, rien ne devrait changer. Contrairement � ce qui est rapport�, il n�y aura pas de compression ou d�autre forme de mise en ch�mage de nos effectifs qui restent tels qu�ils sont. En mati�re de gestion, nous sommes tenus de nous adapter � la crise sans porter atteinte aux postes de travail. En clair, nous gardons nos effectifs.
Ou en sont les projets d�investissement en Alg�rie ?
J�ai �t� �tonn� de lire quelque part que nous allons annuler diff�rents projets d�investissement, � l�image de celui de Bellara � Jijel. Ce qui est totalement faux, et je me pose la question du pourquoi de cette d�sinformation. Je le dis et le r�p�te, ces projets de croissance, planifi�s par notre groupe, ne sont pas annul�s en Alg�rie. Le r��chelonnement quant � leur concr�tisation sera �tudi�. Pour le projet de Jijel, d�un montant de 1,5 milliard de dollars, des discussions sont en cours pour finaliser beaucoup de choses, dont le probl�me de la d�signation du terrain et le montage de la soci�t�. Dans les prochains jours, des r�unions sont programm�es au niveau du minist�re pour affiner le dossier, ce qui confirme que les projets d�investissement ne sont pas annul�s. Au contraire, les choses continuent d�avancer, ce qui ne veut pas dire que la crise mondiale n�a pas eu d�impact sur Arcelor Mittal Annaba.
Il y a �galement d�autres projets, tels que ceux li�s � la r�habilitation des �quipements de production existant ?
Ils sont nombreux. Certains sont en cours d�ach�vement, d�autres en voie d��tre lanc�s ou � l��tude. C�est le cas pour les aci�ries concern�es par l�am�lioration de l��tat du convertisseur, le filtre � poussi�re pour l�unit� d�agglom�ration, le haut fourneau n�2 qui doit �tre r�nov� en 2011. Il s�agit d�un grand programme pour l��quivalent de 100 millions de dollars. Ce qui n�est pas rien. Quant au four �lectrique indispensable pour la transformation des d�chets ferreux, � l�arr�t depuis cinq ann�es, il sera retap� pour �tre remis en route, en m�me temps que le projet de Jijel qui comporte des options � �tudier.
Que devient le dossier du minerai de Gara Djebilet ?

Notre groupe a marqu� son int�r�t pour ce projet. Une �tude de faisabilit� a �t� lanc�e pour voir par quel moyen ce minerai pourrait �tre transport�. Cette �tude sera longue. Il faudrait au moins 18 mois pour l�achever. Il s�agit d�un projet � long terme qui ne d�pend pas uniquement d�Arcelor Mittal.
Doit-on dire qu�il n�y aura pas de compression des effectifs d�Arcelor Mittal Annaba ?
On n�en est pas l�. En attendant des jours meilleurs, nous allons travailler sur la flexibilit� de nos personnels. Il faudrait parler de red�ploiement des agents en poste dans les unit�s inactives. Notre souci majeur est de maintenir tout le monde � son poste de travail et ce sera fait. Nous avons surmont� des situations pires. Certes, pour cette ann�e, � la suite des incidents techniques que nous avons v�cus, nous n�atteindrons pas l�objectif fix� de 1,3 million de tonnes pour 2008. Mais, avec l�engagement de tous et de notre partenaire social, qui est le syndicat, nous atteindrons le million de tonnes. Les sous-traitants et les fournisseurs externes font partie de cet ensemble. Des probl�mes d�exploitation pourraient nous perturber. C�est le cas en ce qui concerne l�alimentation en eau, dont le complexe est priv� depuis trois jours.
A. D.

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