�Les prix n�ont pas chang�. Seule l�huile v�g�tale a connu un net recul passant de 680 DA les cinq litres � 580 DA�, r�pond Ali � notre question de savoir si les produits de premi�re n�cessit� ont baiss� suite � la d�gringolade des prix sur les march�s mondiaux. Assis sur un palan de farine, ce jeune grossiste du quartier de Jolie-Vue � Alger, visiblement indiff�rent aux fluctuations des cours des principales denr�es alimentaires � Chicago, New York ou Londres, attend l�arriv�e des clients � l�entr�e de son garage qui fait office de magasin de vente en gros de produits alimentaires.
Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - Loin de faire le lien avec les fluctuations des cours mondiaux, Ali explique cette baisse par �l�entr�e sur le march� alg�rien d�une huile saoudienne c�d�e � 600 DA le bidon de cinq litres�. �Concurrence oblige, le principal producteur national d�huile v�g�tale a baiss� ses prix�, argumente-t-il. �En r�gle g�n�rale, les prix que nous pratiquons sont index�s � ceux appliqu�s par nos fournisseurs de Oued-Smar. Si ces derniers augmentent les prix, nous r�percutons cela � notre tour. Mais pas seulement, les d�taillants peuvent, eux aussi, jouer avec les prix en augmentant leur marge b�n�ficiaire�, ajoute notre interlocuteur. En somme, �ce sont les importateurs qui d�cident des prix de vente�, r�sume Ali. A l�int�rieur de son magasin sur le boulevard principal du quartier, qui, soit dit en passant, n�a de joli que le nom, avec sa route � double sens constamment encombr�e, ses trottoirs d�fonc�s et ses constructions inachev�es, sont stock�s sucre, caf�, huile, farine et autres bo�tes de conserves� Comme lui, de nombreux grossistes en produits de large consommation s�alignent le long de ce haut lieu de n�goce alimentaire, disputant la place aux vendeurs de pi�ces d�tach�es automobiles, aux garages de m�canique et autres t�liers. Les prix du sucre (59 DA le kg), de la farine (23 DA le kg) et du caf� (480 DA le kg) sont rest�s pratiquement inchang�s, � quelques dinars pr�s. �Peut-�tre qu�� la prochaine livraison, ces denr�es seront moins ch�res�, ajoute-t-il, un brin circonspect. Pour certains produits, ce sont les quantit�s qui d�terminent les prix de vente. �Plus la quantit� command�e est grande, moins les prix sont �lev�s�, soutient un autre grossiste rencontr� quelques garages plus loin. Celui-ci, arborant une gandoura et une longue barbe, soutient que �les prix du riz blanc sont variables et oscillent entre 55 et 59 DA le kilogramme, en fonction de la quantit� command�e�. A Jolie- Vue, entre grossistes et leurs clients, ces arrangements sont monnaie courante. Et des principales denr�es alimentaires, c�est surtout la poudre de lait qui a connu une baisse significative. �Le kilogramme de poudre de lait import� de Belgique ou des Pays-Bas est pass� de 320 � 280 DA, soit une baisse de 40 DA�, nous confirme Omar. �Une baisse ressentie depuis une quinzaine de jours d�j�, poursuit-il. A en croire des clients venus s�approvisionner sur place, ce recul du prix de la poudre de lait s�est r�percut� sur certains produits frais fabriqu�s � base de cette mati�re tels que la cr�me fra�che qui aurait perdu �la moiti� de sa valeur�. Cependant, les d�taillants que nous avons interrog�s refusent, pour la plupart d�entre eux, d�admettre ces baisses encore mois de les appliquer. �Je m�approvisionne � Oued-Smar et � Jolie-Vue et je n�ai remarqu� aucune baisse des prix�, nous dira Redha, qui tient un magasin d�alimentation g�n�rale au centre d�Alger. Sur les �tals de son magasin, les prix des principales denr�es sont rest�s les m�mes. Trente-cinq DA le kilogramme de farine, 90 DA le kilogramme de riz blanc, 65 DA le kilogramme de sucre et 640 DA le kilogramme de caf�. Mais, une chose est certaine, les cours du riz, du bl�, du sucre, du caf�, du ma�s soja ont recul� cette semaine sur les march�s mondiaux, plomb�s par la persistance de la crise financi�re, qui a notamment pes� sur les prix du p�trole. Est-il tout aussi s�r que cela influera � court, � moyen ou � long terme sur leurs prix en Alg�rie ? M. A�ssa Azzi, pr�sident de la Commission nationale des distributeurs de l�agroalimentaire au sein de l�UGCAA, estime que cette situation n�est que conjoncturelle et n�aura pas d�effet dans l�imm�diat encore moins � long terme. Pour ce dernier, cette baisse des cours des produits alimentaires ne sera pas perceptible pour le simple consommateur dans la mesure o� �les cours vont rapidement reprendre leur courbe ascendante dans un contexte de crise qui va durer encore longtemps�. Selon toujours M. A�ssa Azzi, la crise financi�re persistante va engendrer une baisse de la production qui entra�nera � son tour une augmentation de la demande par rapport � l�offre. Une situation qui aura pour cons�quence la hausse des prix des produits alimentaires. Si l�Etat continue de subventionner certaines denr�es comme la semoule, le lait et la farine, pour les autres produits tels que le caf� ou l�huile, les prix suivront certainement les fluctuations des march�s mondiaux. Il faut s�attendre donc, � en croire M. A�ssa Azzi, � une augmentation des prix de certains produits alimentaires non soutenus par l�Etat. Dans tous les cas de figure, les grossistes et autres importateurs de produits alimentaires seront oblig�s de s�adapter � toute �ventualit�. En cas d�augmentation des cours, ils vont revoir � la baisse le niveau de leurs commandes ou augmenter les prix. �Si les prix augmentent, nous allons importer moins ou bien r�percuter la diff�rence sur le prix final�, nous affirme un grossiste. Mais dans le cas contraire, faut-il s�attendre � une baisse significative des prix dans le commerce ? Pas si s�r ! �Quand il s�agit d�augmenter les prix, ils sont les premiers � le faire, maintenant qu�il est question de baisse, faut pas r�ver !� regrette cette cliente qui d�plore l�absence de l�Etat dans la r�gulation des prix.
L. M.

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